[Film] The Contractor, de Tarik Saleh (2022)


Après avoir été viré des Marines, James Harper rejoint une organisation paramilitaire afin de subvenir aux besoins de sa famille. Il se rend en Pologne avec une équipe d’élite dans le cadre d’une mission visant à enquêter sur une menace mystérieuse. Mais Harper se retrouve seul et traqué au beau milieu de l’Europe de l’Est. Il va devoir se battre pour rester en vie assez longtemps afin découvrir les raisons de ceux qui l’ont trahi.


Avis de Cherycok :
The Contractor… Un titre tellement générique que lorsqu’on le tape sur IMDB, ce ne sont pas moins de 7 films / Séries TV qui portent ce nom, sans compter les courts métrages. Le dernier en date, il sort de chez la Paramount et est arrivé chez nous directement sur Prime Vidéo alors qu’aux States, il a eu droit à une sortie cinéma, certes limitée, en même temps que la sortie SVOD. Alors, est-ce que le dernier film du réalisateur suédois Tarik Saleh (Le Caire Confidential, Metropia), son premier en langue anglaise, est aussi générique que son titre ? Une chose est sûre, c’est que ceux qui, avec un tel titre, s’attendent à un gros actionner risquent d’être déçu car bien qu’il y ait quelques scènes d’action, The Contractor n’est pas cela.

Chris Pine joue un militaire pour qui le rêve américain s’arrête lorsqu’il se fait réformer après avoir pris des produits « interdits » pour soulager une vilaine blessure au genou. Sans emploi, avec des factures et des dettes qui commencent à s’accumuler, il contacte une entreprise de protection privée qui propose un salaire très alléchant et qui va l’envoyer, avec une équipe d’ancien militaires reconvertis, à Berlin pour une mission sans danger. Du moins sur le papier. Bien entendu, tout ne va pas se passer comme prévu et ce qui devait être une mission de routine se retrouve rapidement être des plus périlleuses et dangereuses. The Contractor commence comme un drame, presque intimiste par moment, avec cette famille qui voit son futur de rêve américain s’éloigner lorsque le père de famille perd son emploi. Le film est assez lent à démarrer sans jamais que cela soit ennuyeux car il nous pose les bases des personnages, leurs motivations, les enjeux. Différentes thématiques sont abordées, la mort, la famille, la vie après l’armée, les difficultés financières, la culpabilité, comment sert-on réellement son pays, et le réalisateur les amène et les traite avec pas mal de justesse. A la 38 minute, première scène d’action qui va tout déclencher et le film va changer de registre, à mi-chemin entre l’action et l’espionnage mais toujours en essayant de garder ce côté minimaliste, pour rester réaliste. Tarik Saleh instaure une bonne tension, une tension latente, sans jamais chercher à être spectaculaire. Il va poser son ambiance, mettre cette tension en place et ne faire monter l’adrénaline qu’à de bref instant, de manière sèche, pour leur donner plus d’impact. On est ici plus dans un thriller d’action dans lequel on va suivre notre héros être recherché, se faire poursuivre, se voir acculé, puis régler le problème à la source.

Le casting s’en sort avec les honneurs. Chris Pine est très convaincant, arrivant à nuancer parfaitement son personnage, touchant même par moment, et le duo qu’il forme avec Ben Foster, très bon également, est crédible à l’écran. On est toujours content de retrouver Kiefer Sutherland bien que son rôle ne soit clairement pas assez étoffé. La mise en scène de Tarik Saleh est assez précise mais pas toujours très inventive. On est malgré tout dans quelque chose d’assez classique, avec ce schéma déjà vu de la mission simple sur le papier, sans trop de risque, qui va déraper. The Contractor n’arrive pas à faire ressortir toute l’émotion qu’il tente de faire ressentir au spectateur. La faute peut-être à des personnages ou des thématiques que réalisateur essaie de travailler mais qui ne le sont pas suffisamment. Le traitement des vétérans américains par exemple, moteur de toute la première partie, est au final mis de côté. Le méchant du film n’est également pas assez travaillé. Le film essaie d’être le plus réaliste possible mais accumule au final pas mal d’invraisemblances, celle sautant le plus aux yeux est cette vilaine blessure au genou du héros qui ne le gêne qu’une scène sur deux. Je veux bien que, lorsque la situation est tendue et qu’on a peur, l’urgence fasse qu’on ressente moins certaines douleurs, mais des croisés déchirés, bah c’est des croisés déchirés. Pourtant, et malgré un final qui ne joue pas non plus en faveur du film car trop vite expédié, The Contractor reste une petite série B qui fait le job et qui divertit pendant les 1h45 qu’elle dure mais qui ne restera clairement pas dans les annales.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les quelques scènes d’action
♥ Le casting
♥ Correctement mis en scène
⊗ Très classique
⊗ Des thèmes pas assez approfondis

Bien qu’il ne restera pas dans les mémoires, The Contractor est un petit film qui fait correctement ce qu’il entreprend. Rien de fou-fou, mais ça se regarde sans souci.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le petit drapeau (une étoile bleue sur un fond blanc avec des bordures rouges) que James ramène dans sa maison représente un être cher en service.

• La musique jouée en fond sonore dans le ranch de Rusty est celle de Kiefer Sutherland, qui joue dans son groupe de country.

• Au cours de son entretien avec le chef des opérations clandestines, Rusty Jennings (Kiefer Sutherland), ce dernier mentionne des sociétés de sécurité privées rivales, telles que Triple Canopy et Aegis, et évoque avec désinvolture « ce porc sans âme qu’est Erik Prince ». Prince est le fondateur de l’entreprise militaire privée controversée Blackwater, responsable du massacre de la place Nisour à Bagdad en 2007.



Titre : The Contractor
Année : 2022
Durée : 1h45
Origine : U.S.A
Genre : Bourne es-tu là ?
Réalisateur : Tarik Saleh
Scénario : J.P. Davis

Acteurs : Chris Pine, Ben Foster, Kiefer Sutherland, Fares Fares, Nina Hoss, Eddie Marsan, Gillian Jacobs, Florian Munteanu, J.D. Pardo, Amira Casar, Sander Thomas

 The Contractor (2022) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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