Après que Cobra Kai ait remporté le 51ème championnat annuel de karaté de toute la vallée et que Terry Silver ait usé de manigance pour faire mettre en prison John Kreese, bien des choses changent pour le dojo Miyagi-Do. Miquel quitte la ville pour retrouver ses racines, Johnny et Robby partent à sa recherche au Mexique, tandis que Larusso a juré de vaincre Cobra Kai grâce à son nouvel allié Chozen.
Avis de Cherycok :
Le succès surprise Cobra Kai n’en finit plus de faire les beaux jours de Netflix et chaque nouvelle saison se classe numéro un des visionnages dès le jour où elle est disponible sur la plateforme. On savait déjà qu’elle avait embarqué avec elle tout un pan de la population qui avait grandi dans les années 80, entre autres, avec la saga Karate Kid dont elle est la suite directe plus de 30 ans plus tard. Mais il semblerait que tout le monde se soit pris au jeu, anciens et jeunes y compris. Pourtant, comme on l’avait déjà expliqué dans nos articles sur les saison 1 à 4, si on analyse froidement la série, sans prendre en compte la nostalgie, elle est clairement kitchissime et farcie de défauts à tous les niveaux. Mais ça marche quand même. Et pour cette saison 5, c’est encore la même chose, on sait pertinemment que ce n’est pas fondamentalement bon, on a l’impression d’assister à un soap opera avec des arts martiaux parfois bon marché, mais pourtant un prend un plaisir fou à continuer de suivre les aventures de Larusso, Lawrence et toute la clique.
Cette saison 5 reprend exactement là où s’était arrêté la précédente et dès les premières secondes, c’est comme si on n’avait pas quitté les personnages et le plaisir régressif est là immédiatement. Cette saison va, comme les précédentes, développer de nouveaux arcs narratifs et présenter de nouveaux personnages tout en gardant en toile de fond cette rivalité Cobra Kai / Miyagi-Do. Bien qu’ils ne soient pas tous réellement approfondis (les origines de Miguel), que certains semblent plus faire office de remplissage (la femme de Larusso qui quitte la maison), que d’autres ne sont là que pour surfer sur la nostalgie en présentant un personnage (Mike Barnes du 3ème film) déjà présent dans la trilogie originelle, où qu’ils soient là juste pour du fun (l’escapade entre femmes), ils permettent malgré tout de continuer à en apprendre plus sur certains personnages ou à faire évoluer certaines relations. Alors oui, on a toujours cette impression de parfois être devant Les Feux de l’Amour version coup de pied dans ta gueule, avec ces amourettes qui se font et se défont pour se refaire et se redéfaire, avec ces rivalités qui en font de même, ces très nombreux personnages qui ont chacun leurs petits moments, plus ou moins importants, plus ou moins utiles, ou cette impression de voir un spectacle qui au final se répète de saison en saison. Mais pourtant, la seule chose qu’on a envie de faire lorsqu’un épisode se termine, c’est de lancer le suivant immédiatement car les showrunners sont suffisamment malins pour que le public continue encore et toujours de regarder et d’apprécier cette série qui a tout compris à comment surfer sur la nostalgie des années 80. Car à l’inverse de certains divertissements qui se contentent de faire des références aux 80’s ou de nous balancer des clins d’œil à coup de massue sur la tête, Cobra Kaï va utiliser cette nostalgie très intelligemment, en jouant avec les codes, en renversant les certitudes, surtout si vous connaissez les films originaux. Cette saison 5 va continuer dans ce sens-là, avec des personnages qui se sont remis en question, qui vont regretter certains de leurs actes passés, à grand renfort de flashback comme la série le fait souvent.
Cette saison va faire la part belle au personnage de méchant toujours plus méchant, toujours plus dans l’entourloupe et les manigances histoire qu’il devienne de plus en plus détestable au fil des épisodes. Pour contrebalancer, côté « gentils », c’est celui de Chozen qui tire son épingle du jeu, apportant à la fois humour, tendresse et action. Une fois de plus, on est dans les stéréotypes poussés à l’extrême, une fois de plus, l’ensemble n’est pas réellement crédible. Mais dans cette saison 5, les enjeux vont évoluer et devenir bien plus importants que dans les saisons précédentes, avec quelque chose qui va dépasser la petite vallée dans laquelle l’histoire est ancrée depuis le début. La continuité est bel et bien toujours là, mais on sent que les showrunners ont envie de voir les choses en plus grand et de faire en sorte que le final de cette saison soit bien plus impactant qu’un simple tournoi ou qu’une simple baston dans une maison. D’un côté, cette saison se fait parfois plus sérieuse que les précédentes, bien que l’humour ait toujours sa place avec des personnages improbables (la rascasse) ou toujours pas en phase avec leur époque (Johnny Lawrence). Mais de l’autre les scènes de combats sont du coup plus intenses, plus violentes même, car les enjeux derrière sont plus grands. Bien qu’on ne soit toujours pas dans des combats de fou, on sent un travail appliqué pour leur donner une jolie intensité, avec des acteurs qui, bien que pas toujours à l’aise martialement parlant, prennent de l’assurance lorsqu’il faut lever la gambette ou faire des projections. L’épisode final est d’ailleurs presque entièrement composé d’action, achevant de bien belle manière une saison, comme à l’habitude, imparfaite mais toujours aussi attachante. Et c’est ça la magie de Cobra Kai : des imperfections de partout, du kitch, des acteurs qui ne jouent pas toujours très bien, un côté redondant, mais des personnages hauts en couleur, un écriture rétro utilisée à merveille, un humour simple mais efficace, une fluidité dans le scénario, un savant mélange des genres, qui rendent cette série toujours aussi attractive et attachante au bout de 50 épisodes. Les showrunners ont tout compris, pour le plaisir des spectateurs, bien qu’il faille malgré tout espérer une fin prochaine histoire de ne pas finir par lasser.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Les personnages attachants ♥ Le final de la saison ♥ La nostalgie toujours bien utilisée ♥ Cette sensation de confort ♥ L’action de mieux en mieux fichue |
⊗ Jeu d’acteur parfois approximatif ⊗ Manque parfois de profondeur |
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| Cette saison 5 de Cobra Kai est dans la lignée des précédentes. Bien qu’on commence à sentir un essoufflement, chaque épisode a ce gout de reviens-y et on dévore la saison quasi d’un trait. | |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Bien qu’une saison 6 n’ait pas encore été annoncée à l’heure où j’écris ces lignes, une ou plusieurs nouvelles saisons sont prévues et même une trilogie de films. Mais cette saison 6 pourrait mettre plus de temps que prévu pour arriver car les créateurs de Cobra Kai sont actuellement sur la création d’une autre série, Obliterated, à venir sur Netflix.
• Outre ses scores d’audience très élevés sur Netflix, la saison 5 a de très hautes notes sur les sites spécialisés. Sur Rotten Tomatoes, elle écope d’un 100% (audience score : 92%). Sur IMDB, la moyenne des épisodes va de 7.7/10 à 9.4/10. Sur Metacritic, on est à 78/100 pour le site et 7.4/10 pour les spectateurs.
Titre : Cobra Kai – Saison 5
Année : 2022
Durée : 10 x 35min
Origine : U.S.A
Genre : Toujours sur les rails
Créé par : Josh Heald, Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg
Acteurs : Ralph Macchio, William Zabka, Xolo Maridueña, Courtney Henggeler, Tanner Buchanan, Mary Mouser, Jacob Bertrand, Martin Kove, Gianni DeCenzo
