Une équipe militaire anéantie… Un chef d’équipe trahi et en fuite… Une super arme… Des scientifiques kidnappés dans la jungle… Un duel à distance entre deux snipers…
Avis de Cherycok :
Sniper : Vengeance se trainait une réputation de bon actionner sur la toile depuis sa sortie mi-janvier 2023, les furieux s’abreuvant de DTV chinois à la chaine l’ayant régulièrement placé au-dessus de la grosse masse de (télé)films sortant tous les mois sur les plateformes de SVOD chinoises. Vu que j’ai décidé de me replonger dans cet « univers » depuis quelques semaines, comme en attestent mes textes récents sur Jurassic Revival et Ace Bodyguard, j’ai décidé d’écouter les conseils des twittos qui se payent les trucs bien pourris à ma place, histoire de remettre le pied à l’étrier avec plus de confiance. Et j’ai bien fait parce que le dernier film en date de Vash Yan Jia, réalisateur du Knight of Shadows : Between Yin and Yang (2019) avec Jackie Chan, est effectivement un bon petit actionner des familles. Mieux encore, j’ai passé un vrai bon moment devant Sniper : Vengeance qui, bien que n’innovant en rien, est bigrement efficace ! Et puis quel plaisir de revoir Yu Rong-Guang (Iron Monkey, Big Bullet) dans un rôle-titre qui, malgré ses 64 ans et un physique malgré tout vieillissant, continue de déborder de charisme.
Les films de snipers semblent avoir le vent en poupe en Chine ces deux dernière années. Sniper (2020), The Sniper (2021), Sniper Army (2021), King of Snipers (2022), Snipers 2022, ou encore tout récemment ce Sniper : Vengeance (2023) qui nous intéresse. S’ils sont tous aussi sympathiques, vous risquez de les voir prochainement en ces lieux. Dès l’introduction, une scène d’action nous en met plein la vue, avec gunfight, échanges d’amabilité entre snipers, explosions, bonnes grosses giclées de sang, Sur les gros sites de streaming chinois du genre iQiYi, les 6 premières minutes d’un film sont gratuites, et il faut donc donner envie aux gens de s’abonner en 6 minutes, d’où souvent un début de film très soigné. Mais là ou parfois par la suite la qualité baisse (Jurassic Revival, pour ne citer que lui), Sniper : Vengeance va rester soigné et efficace tout le long. Le scénario est assez simple. Lors d’une embuscade qui ne se passe pas comme prévu, un sniper vétéran est accusé de traitrise, à tort. Il va faire son possible pour prouver son innocence. Oui, ça n’a pas inventé l’eau tiède. Mais là où un actionner comme Ace Bodyguard allait à 100 à l’heure sans rien développer, Sniper : Vengeance essaie un minimum de construire son personnage central et de mettre en place son (certes maigre) scénario. Du coup, c’est certes moins rythmé, mais cela permet de rapidement s’attacher au héros, d’autant plus que le vieillissant Yu Rong-Guang) donne encore tout ce qu’il a pour rendre son personnage crédible. Le reste du casting est mi-figue mi-raisin. Bien que certains personnages sont charismatiques et les acteurs plutôt bons (le vieux scientifique, la jeune militaire têtue), d’autres frôlent la catastrophe. Les acteurs occidentaux semblent avoir été castés dans la rue, à l’arrache, et leur jeu est tout bonnement catastrophique. Malgré tout, cela ne suffit pas à faire baisser la qualité de cette petite série B qui en a clairement sous le capot car bien qu’on ne soit à aucun moment dans l’originalité, Sniper : Vengeance cherche l’efficacité et y arrive sans mal.
Visuellement, le film est propre. Le réalisateur Vash Yan Jia choisit bien ses cadrages, ses éclairages et la photographie de manière générale est soignée. Même lors des scènes de nuit, cela reste lisible. Yan Jia fait un excellent usage de chaque environnement. Les scènes d’action sont très bien mises en scène, bien dynamiques, bien intenses. Les impacts de balles font mal, la violence est sèche, brutale, avec de vraies explosions, du vrai faux-sang qui gicle en masse (et pas du sang en CGI comme souvent). L’action est cinétique, avec une caméra constamment en mouvement afin de mieux accompagner l’action sans que cela ne fasse mal aux yeux (point de shaky cam par exemple). Le montage reste encore un peu trop cut, mais on sent de réels efforts avec mêmes des courts plans séquence donnant un côté impressionnant à certaines scènes. La scène finale de 20 minutes, entre infiltration et gunfights est tendue et intense, avec même un ou deux moments assez mémorables grâce à des idées de mise en scènes ingénieuses et de l’action vraiment très réussie. Ça serait bien que les DTV chinois d’action contemporaine continuent dans cette voie. Tout n’est pas encore parfait mais on a l’impression qu’ils sont passés un cran au-dessus en termes de mise en scène et leurs actionneurs deviennent de plus en plus efficaces. Il y a des films hollywoodiens à gros budget qui n’ont même pas la moitié de la créativité et de l’efficacité de certaines scènes de ce Sniper : Vengeance. Et pourtant, dans l’absolu, c’est du côté des séries B US que va lorgner le film (le cinéma est un éternel repompage de ce que font les petits copains), mais il le fait avec ce petit grain de folie qu’on ne retrouve que dans le cinéma asiatique. Et ça, ça change la donne.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Les scènes d’action ♥ Bien mis en scène ♥ Efficace du début à la fin ♥ Yu Rong-Guang dans un premier rôle |
⊗ Scénario qui tient sur un post-it ⊗ Le jeu de certains acteurs |
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| Sniper : Vengeance ne révolutionne rien mais est fichtrement efficace. Si le DTV chinois continue dans cette voie-là, il y a de grandes chances que certains anciens amateurs de ciné HK se mettent à y jeter un œil. Une très bonne série B ! | |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Comme souvent désormais, un petit making of est présent lors du générique de fin, permettant de voir comment ont été faites certaines des scènes les plus impressionnantes du film.
Titre : Sniper: Vengeance / 狙击手：逆战
Année : 2023
Durée : 1h23
Origine : Chine
Genre : Si tu recules, ça tentacule
Réalisateur : Vash Yan Jia
Scénario : Vash Yan Jia
Acteurs : Yu Rong-Guang, Xing En, Hong Shuang, Yu Bolin, Patricia Hu, Guo Mingyu, Han Jianyi, Li Bingnan, Zhang Xun, Zhai Shenlong, Yan Desheng, Lu Dingyi
