[Film] Ace Bodyguard, de Zhang Ping-Yuan (2021)


L’histoire d’un garde du corps à la retraite, Zhang Han, qui s’associe à son ancien partenaire pour sauver sa femme kidnappée.


Avis de Cherycok :
Le petit monde du DTV chinois, c’est quand même un sacré bordel. Tous les mois, il sort des caisses de films qui semblent interchangeables, aux jaquettes parfois très proches, aux acteurs qui semblent tous se ressembler, et il est difficile de s’y retrouver. Pour trouver un bon film, il faut se farcir parfois 7 ou 8 bobines très moyennes, voire carrément nulles. Ça en est à un point où lorsqu’on tombe sur un film juste sympa, on a l’impression d’avoir trouvé le Graal. Du coup, on regarde un peu les critiques sur le net, on regarde des vidéos reviews sur Youtube, on lit les conseils des contacts sur les réseaux sociaux. On essaie de faire un pré-tri comme on peut, histoire de ne pas perdre du temps devant des métrages insipides qui n’ont rien pour eux car le petit bonheur la chance a ses limites. Après le rigolo Jurassic Revival, j’ai ce coup-ci jeté mon dévolu sur Ace Bodyguard (2021) qui a la réputation de proposer un spectacle basique mais bourré d’action plutôt correcte. Et puis, avec ses 1h07 au compteur, je ne risquais pas grand-chose. Ma foi, c’était très sympathique.

Avec Ace Bodyguard, on sent que Zhang Ping-Yuan, réalisateur de Hopping Vampire vs Zombie (2015) et The Super Royal Highness (2017), a envie d’en donner pour son argent au spectateur malgré un faible budget. Dès la 35ème seconde, avec l’excuse de mettre en place son histoire d’entrée de jeu, on est déjà dans l’action. Cet enchainement plutôt agréable d’une baston et d’une course poursuite est surtout là pour nous montrer à quoi nous attendre : un actionner bourrin façon série B qui ne va pas faire dans la dentelle. En 5 minutes top chrono, les enjeux dramatiques sont posés et on nous fait comprendre que ça va aller à 100 à l’heure. Et ça va être le cas, avec un rythme qui ne faiblit pas. Le film sait exactement ce qu’il doit livrer et ne passe pas son temps à tourner autour du pot en prétendant être autre chose que ce qu’il est. Il est peut-être même trop rythmé, au point qu’il n’y a plus de place pour un développement de l’intrigue et des personnages. En contrepartie, le film file à toute vitesse sans qu’on s’ennuie à quelconque moment. Combat à l’intérieur d’une voiture, dans des couloirs, des duels au katana, au pistolet, bastons à un contre plusieurs, course poursuite, … C’est ultra généreux et ça s’assume en tant que tel. Quelques effets un peu clipesques (Matrix semble toujours bien présent dans les esprits) viennent parfois entacher un peu la chose, tout comme un montage parfois un peu trop cut bien que moindre comparé à d’autres productions du genre. Mais dans l’ensemble, on sent un réel effort pour proposer du divertissement qui tient la route. Nous ne sommes pas dans une production HK de la belle époque mais ça se laisse néanmoins regarder tant ça déborde d’envie et d’énergie. C’est nerveux, sec, brutal, dynamique, parfois un peu hasardeux en termes de chorégraphies mais toujours agréable à regarder. On a même droit à un petit plan séquence qui a de la gueule, d’une 20aine de secondes, lors du final.

Le scénario ? Quel scénario ? On est là dans quelque chose prétexte à juste balancer de l’action. Une femme est kidnappée, le mari est un dur à cuire, une boite pharmaceutique qui fait des trucs louches, voilà, c’est tout ce qu’il y a besoin de savoir. Ça ne s’embête pas avec les incohérences et les facilités, là n’est pas l’intérêt principal de la bobine. Le casting n’est pas toujours au point. Autant le héros, interprété par Luo Li-Qun (The Sniper, Land Shark), est plutôt charismatique et s’en sort bien en termes de jeu d’acteur, autant le reste du casting semble assez interchangeable. Mention spéciale aux occidentaux qui semblent avoir été castés sur le tas et qui jouent comme des pipes. La mise en scène de Zhang Ping-Yuan est propre, le visuel du film est soigné avec des couleurs bien choisies, à l’exception des CGI et surtout des incrustations sur fonds verts qui sont affreuses (la tyrolienne, que c’est moche !). Le réalisateur ne fait pas des merveilles mais il semble malgré tout maitriser son sujet. On a parfois l’impression que son film cherche à copier les polars coréens du genre A Bittersweet Life ou the Man From Nowhere dans son esthétique car, oui, comme souvent, cette série B chinoise pompe à droite à gauche sans réellement s’en cacher. Rien que le déroulement de toute la partie centrale, on a l’impression d’être dans Le Jeu de la Mort, avec Bruce Lee, avec son héros qui évolue dans un lieu et qui va enchainer divers combats dans un style différent (avec même un japonais !). Clairement, Ace Bodyguard ne brille pas par son originalité, mais il est efficace et c’est ce qu’on demande avant tout à ce genre de film.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un héros charismatique…
♥ Mise en scène propre…
♥ Plein de scènes d’action
♥ Rythmé et efficace
⊗ … contrairement aux autres personnages
⊗ … mais des fonds verts dégueux
⊗ Scénario famélique

1h07 au compteur, dont bien 50 ou 55 minutes d’action, Ace Bodyguard est une petite série B chinoise d’action qui fait passer le temps de bien belle manière. Ce n’est pas du grand cinéma, mais c’est efficace et ça donne ce qu’on est venu chercher.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Comme souvent dans ce genre de production, un petit making of est présent durant le générique de fin, permettant de voir comment ont été faits certains combats et cascades. On voit qu’il y a d’excellents artistes martiaux et on regrette que des réalisateurs emblématiques de Hong Kong ne prennent pas les rênes de ce genre de bobines.



Titre : Ace Bodyguard / 王牌保鏢之疾速追擊
Année : 2021
Durée : 1h07
Origine : Chine
Genre : Action action action
Réalisateur : Zhang Ping-Yuan
Scénario : Jiang Jing, Zhou Jun-Ying

Acteurs : Luo Li-Qun, Rayna Wang, Rico Kwok, Cai Xuan-Yi, Diego Dati, Li Yan-Shuang, He Jia-Ning, Alleyn, Han Fei-Er, Cheng Si, Ren Xiao-Yao, Bi Chao, Zhou Jun

Ace Bodyguard (2021) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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