[Film] Le Roi Scorpion, de Chuck Russell (2002)


5 000 ans avant Jésus-Christ, la légendaire cité de Gomorrhe est sous la coupe de l’avide Memnon, un tyran maléfique déterminé à éliminer les peuplades nomades du désert. Menacées d’extinction, celles-ci en oublient leurs querelles séculaires et préparent ensemble une riposte. Sachant que leur adversaire s’inspire des visions et des prophéties d’un sorcier, elles engagent un assassin, Maythayus, pour tuer ce dernier. Après s’être introduit dans le camp ennemi, Maythayus découvre que le sorcier est en fait une magnifique jeune femme se nommant Cassandra. Incapable de la tuer, le guerrier s’enfuit avec elle dans le désert.


Avis de Cherycok :
En 1999, La Momie de Stephen Sommers est un gros succès. Deux ans après, une suite arrive, Le Retour de la Momie, et c’est à nouveau le carton plein au box-office. Ce dernier nous présentait entre autres le catcheur The Rock, alias Dwayne Johnson, dans le rôle du Roi Scorpion, un nom faisant référence à un roi historique de la période protodynastique de l’Égypte, bien que personne ne soit 100% certain qu’il ait réellement existé. En attendant un potentiel La Momie 3ème du nom, Stephen Sommers décide d’étendre l’univers de sa saga avec une sorte de préquelle au Retour de la Momie, qu’il co-scénarisera et coproduira, se situant 7000 ans avant les évènements de ce dernier, ou plutôt un spin-off centré sur le personnage du Roi Scorpion, toujours interprété par Dwayne Johnson qui trouvera ici son premier rôle principal dans un long métrage. 60M$ de budget, pour environ 180M au box-office, un succès correct qui engendrera une suite, puis 2, puis 3… C’est au final cinq films estampillés Le Roi Scorpion qui verront le jour entre 2002 et 2018 mais ça, nous y reviendrons dans de prochaines chroniques puisque je compte bien me les faire un à un.

A la réalisation, on retrouve le sous-estimé Chuck Russell, metteur en scène de films tels que The Mask, Freddy 3, Le Blob ou encore L’Effaceur, qui s’est un peu perdu ses dernières années avec des DTV arborant fièrement des Bruce Willis ou John Travolta en perdition. La première chose à savoir est que nous sommes ici dans un film de pur entertainment, l’exemple même du film popcorn tel qu’on en faisait dans les années 80 et 90. De l’action, de l’humour, une love story, emballé c’est pesé. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Le Roi Scorpion lorgne plus du côté du Sword and Sorcery comme dans les années 80, avec tous les rejetons de Conan le Barbare, que de celui du film historique. D’ailleurs, bien qu’il y ait du Indiana Jones là-dedans (les serpents, le gong qui se détache, …), on notera pas mal de similitudes avec justement Conan le Barbare (1982) de John Milius. Le héros est le dernier représentant de sa tribu, il cherche à se venger car on a tué sa famille, il est rejoint par un gars futé, il est guéri par une sorcière, il va tuer le grand méchant et devenir souverain du royaume, … Vous voyez ce que je veux dire ? On sent que les scénaristes ont mis dans leur tête tout un tas de références et qu’ils les ont toutes ressorties dans Le Roi Scorpion. C’est plutôt bien mâché et l’ensemble est plutôt digeste si on ne s’attend pas à autre chose que ce que le film va proposer, à savoir de l’action et du fun, en essayant de ne pas trop se soucier de la crédibilité de l’ensemble et de ne pas trop se poser de questions. Mais si vous cherchez des combats, des trucs qui explosent, de l’humour, un bon rythme, sans se prendre la tête, vous êtes en présence d’un divertissement qui pourrait réellement faire la blague. C’est très bien rythmé, avec un réalisateur qui essaie de caser un maximum de scènes d’action en 1h30 top chrono, et des entre-deux scènes d’action qui sont également digestes grâce à du second degré le plus souvent assumé.

Le Roi Scorpion est réalisé avec professionnalisme par Chuck Russel. Sa mise en scène est très propre, carrée, la photographie lumineuse et colorée et il va essayer de limiter l’utilisation des CGI pour donner à son film un aspect plus réel malgré son côté grosse farce qui ne se prend pas au sérieux. La bande son très rock / métal est excellente, avec des groupes tels que Drowning Pool, System of a Down, P.O.D, Rob Zombie, Godsmack ou encore Coal Chamber. Alors certes, on pourra lui reprocher de ne pas toujours être raccord avec une histoire qui se passe dans l’Égypte Ancienne, mais au final, qu’importe, ça rajoute du fun et du bourrin à un film qui n’en manque pas. L’action est certes filmée à l’américaine, avec un gros travail du monteur empêchant parfois d’en profiter pleinement, mais elles n’en demeurent pas moins efficaces. C’est bourrin, plein de cascades, et assez nerveux. Dwayne Johnson en impose de badassitude et est très cool dans ce rôle de Roi Scorpion avec lequel il semble s’amuser comme un petit fou. Il retrouvera d’ailleurs le même style de rôle dans le Hercule (2014) de Brett Ratner. Kelly Hu (X-Men 2, En Sursis) est sexy au possible, et le sidekick dont The Rock se voit affublé est bien moins énervant que ce qu’on aurait pu craindre. Le regretté Michael Clarke Duncan (La Ligne Verte) est impeccable en gros bras musclés qui défonce du sbire, mais on ne pourra pas en dire autant du grand méchant interprété par un Steven Brand (Saw X, Mayhem) manquant clairement de charisme pour ce rôle. On sent que Le Roi Scorpion a pour but de faire de Dayne Johnson une star de cinéma d’action, un pari réussi quand on voit la carrière qui a suivi, encore de nos jours. Mais ce dernier ne rempilera pour aucune des suites sorties en DTV et préfèrera varier les plaisirs avec des films tels que Bienvenue dans la Jungle, Tolerance Zero, Doom ou encore Southland Tales avant de devenir la star qu’il est aujourd’hui.

LES PLUS LES MOINS
♥ Très bien rythmé
♥ De scènes d’action agréables
♥ Un casting qui s’éclate
♥ La mise en scène de Chuck Russell
⊗ Un méchant raté
⊗ Prévisible de bout en bout

Séquelle / Spin-Off de la saga La Momie, Le Roi Scorpion est un divertissement popcorn pur jus dont le seul et unique but est de divertir le spectateur. C’est fun et bourrin, ce n’est pas du grand cinéma, mais on s’amuse et c’est déjà ça de pris.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Au départ, le rôle du méchant a été écrit par Chow Yun-Fat. Mais ce dernier refusera le rôle, prétextant qu’il ne veut pas interpréter des rôles de méchants car cela trahirait ses fans.

• Le Roi Scorpion a donné naissance à deux jeux vidéo : Le Roi Scorpion : Rise of the Akkadian (Gamecube / PS2), qui est une préquelle du film, et Le Roi Scorpion : Sword of Osiris (Gameboy Advance) qui lui serait plus une suite du film.

• Le Roi Scorpion a eu droit à quatre suites : Le Roi scorpion 2 : Guerrier de Légende en 2008, Le Roi Scorpion 3 : L’œil des Dieux en 2012, Le Roi Scorpion 4 : La Quête du Pouvoir en 2015, et Le Roi Scorpion : Le Livre des Âmes en 2018.



Titre : Le Roi Scorpion / The Scorpion King
Année : 2002
Durée : 1h32
Origine : U.S.A / Allemagne / Belgique
Genre : C’est con, c’est fun
Réalisateur : Chuck Russell
Scénario : Stephen Sommers, Jonathan Hales, William Osborne

Acteurs : Dwayne Johnson, Steven Brand, Michael Clarke Duncan, Kelly Hu, Bernard Hill, Grant Heslov, Peter Facinelli, Ralf Moeller, Branscombe Richmond, Roger Rees

The Scorpion King (2002) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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