Préquelle de Fight Against Evil, le film raconte l’histoire de Li Hongqi, un policier qui découvre involontairement un gang local lors d’un rendez-vous galant et décide de se battre jusqu’au bout pour faire tomber Ma Qiang, le chef du gang.
Avis de Cherycok :
Suite au succès du premier Fight Against Evil, l’équipe du film se décide à mettre en chantier un nouvel opus. Ne sachant pas trop quoi faire pour prolonger les aventures du policier Li Hongqi, ils décident de faire une préquelle, ce qui permettra en plus à ceux qui n’ont pas vu le premier film de ne pas être perdus dans l’histoire. C’est à nouveau le carton plein pour le film qui affole les compteurs des plateformes de SVOD chinoises qui le diffusent et il fait partie des films les plus regardés en ligne en 2023 en Chine alors qu’il n’est sorti qu’en juillet 2023. Le premier Fight Against Evil était déjà une très sympathique bobine d’action avec de bons combats, ce Fight Against Evil 2 est un très bon film avec d’excellents combats, se classant immédiatement parmi les meilleurs films d’action chinois en ligne de ces dernières années dans la catégorie action urbaine, si ce n’est LE meilleur. L’équipe qui s’est occupée des scènes d’action du très bon Blind Sword (déjà avec Miu Tse) fait une fois de plus ici des merveilles, et on sent clairement l’envie du réalisateur Qin Peng-Fei de revenir aux fondamentaux du cinéma d’action, ces fondamentaux qui ont fait du cinéma d’action HK des années 80/90/2000 le meilleur du monde.
Beaucoup de monde en Chine a vanté les louanges de Fight Against Evil 2, à commencer par le monde du cinéma lui-même. Les acteurs/trices Wu Jing, Donnie Yen, Wang Baoqiang, Jiang Luxia, ou encore Max Zhang se sont tous exprimés en faveur du film, louant sa qualité et affirmant la performance de Miu Tse. Alors oui, l’intrigue est classique, avec une société gangrénée par la criminalité dans laquelle il y a besoin de plus de personnes courageuses et intrépides comme le personnage de Li Hongqi pour lutter pour la sécurité et l’harmonie de la population. Mais elle est bien menée et, si on y réfléchit bien, celles de films devenus cultes comme S.P.L ou The Raid ne sont guère plus étoffées et on ne s’en plaint pas. Surtout que le réalisateur prend son temps pour bien tout développer, de son intrigue à ses personnages, là où beaucoup d’actionneurs chinois expédient tout ça en 5 minutes. Fight Against Evil s’écarte de la formule traditionnelle des plateformes de SVOD chinoises et c’est tout bénéfique. D’autant plus qu’il parle de sujets graves comme le viol, la prostitution, la drogue, la pornographie forcée, les conséquences sur bon nombre de vies. Des sujets assez lourds qu’on n’a mine de rien pas l’habitude de voir dans ces DTV qui, même s’ils sont parfois sérieux, ne vont pas forcément dans ces thématiques. Yang Bing-Jia et son équipe s’affranchissent du cahier des charges habituel pour se rapprocher plus des polars hongkongais et coréens des années 2000/2010. Miu Tse a d’ailleurs déclaré qu’il espérait que cette série de films permettrait de dire à tout le monde qu’il est encore possible de faire des films d’action du genre, qu’ils voulaient apporter les films d’action les plus purs au public et qu’il espérait, qu’un jour, les films d’action pourront à nouveau briller comme avant.
Outre son scénario simple et bien construit, ce qui retient l’attention dans Fight Against Evil, vous l’aurez compris, c’est ses scènes d’action. Alors qu’on pouvait reprocher un montage un peu trop haché dans le premier film, bien que malgré tout lisible, ici tout est fait pour que le spectateur puisse apprécier les combats à leur juste valeur, avec même des mini plans séquences où les combattants alignent 8, 10, 12 coups sans aucune coupe. Le réalisateur va énormément se servir du décor pour rendre les affrontements encore plus graphiques, avec des combattants qui s’éjectent sur des meubles, qui se servent de tout ce qui leur passe sous la main pour en mettre plein la gueule à leurs adversaires. C’est très impressionnant, très HK dans l’âme, et ces scènes d’action auraient pu sortir d’un film HK des années 2000/2010 avec Donnie Yen. La scène dans les toilettes est assez bluffante, tout comme celle se passant dans une voiture, où tout, des appui-têtes au câble chargeur de téléphone, devient une arme improvisée ou un moyen de prendre l’avantage, avec un réalisateur qui exploite l’espace confiné au maximum de son potentiel. Comme dans le premier film, les coups font très mal dans des combats pleins de fougue et d’énergie créative, parmi les meilleurs que les DTV chinois ont pu nous donner dans le genre.
Fight Against Evil 2 reprend une partie du casting, dont Miu Tse qui une fois de plus nous propose une très bonne prestation. A coup sûr, il aurait eu une place dans le panthéon des stars martiales de Hong Kong s’il avait été là-bas dans les années 80/90. Il est aujourd’hui, avec des gens comme le trop rare Max Zhang, la relève qu’il y aurait pu avoir si Hong Kong s’était remis aux gros films d’action martiaux. Il est crédible, talentueux, parfaitement reconnaissable parmi tous avec son visage particulier, et le voir dans un casting est déjà un signe de film qui vaut le coup d’œil. Outre lui, c’est l’ensemble du casting, très impliqué, très crédible, qui s’en sort avec les honneurs. Tout comme le premier film, c’est visuellement léché. On sent l’inspiration du cinéma coréen et hongkongais de ces 20 dernières années. C’est propre, les angles de vue sont souvent recherchés, et le réalisateur a un vrai sens de l’esthétique tout en nous fournissant une mise en scène très dynamique. Trop peut-être car on a parfois l’impression qu’il a du mal à juste poser sa caméra lorsque, même dans les scènes de dialogues de personnages assis autour d’une table, il ne peut s’empêcher de mettre du mouvement, avec cette caméra qui va faire des travellings, parfois de légers zooms. Alors oui, pour les scènes d’action, ça nous amène au plus près des combattants, mais pour le reste, ça fait parfois un peu superflu. Petit bémol également au niveau de la bande son. Bien que les sonorités rock et métal conviennent parfaitement à ce genre de films aux grosses scènes d’action, la musique se fait trop timide et ces scènes auraient encore plus gagné en puissance avec du son bien lourd. Mais je chipote car au final, Fight Against Evil 2 fait partie de ce qui se fait de mieux en matière de DTV chinois alors il ne faut absolument pas bouder son plaisir.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Le casting ♥ Les scènes d’action ♥ La mise en scène ♥ L’ambiance très HK ♥ Les thèmes abordés ♥ Scénario simple mais efficace |
⊗ Une bande son timide ⊗ Une caméra parfois trop mobile |
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| Largement supérieur au premier, Fight Against Evil 2 est un très bon film aux scènes d’action vraiment excellentes. Est-ce qu’on tient enfin un très bon polar made in DTV Chinois ? Si ce n’est pas le cas, c’est super bien imité. | |
LE SAVIEZ VOUS ?
• On retrouve à nouveau durant le générique de fin un making of avec des extraits de tournage des scènes d’action, des cascades, mais aussi des blessures et des soins qui vont avec.
• Pour la scène de combat à l’intérieur de la voiture, le caméraman devait porter un équipement de protection parce qu’il était toujours en train de se cogner à cause des acteurs qui se battaient dans l’habitacle.
Titre : Fight Against Evil 2 / North East Police Story 2 / 东北警察故事2
Année : 2023
Durée : 1h30
Origine : Chine
Genre : Punaise enfin !
Réalisateur : Qin Peng-Fei
Scénario : Yang Bing-Jia
Acteurs : Miu Tse, Zhang Li, Liu Feng-Chao, Xing Han-Qing, Jiang Yi-Xuan, Zhang Hao-Sen, Zhou Xian-Xin, Liu Chao, Yao Zhen, Huang Lei
