[Film] Innser Senses, de Law Chi-Leung (2002)


Un psychiatre très cartésien tente d’aider la cousine d’un ami à surmonter ses peurs : la jeune femme en question souffre d’insomnies chroniques depuis plusieurs mois, et a déjà tenté de se suicider plusieurs fois. Elle avoue alors que la nuit, des morts reviennent pour la hanter.


Avis de Oli :
Deux films sont un peu à part dans la carrière de Leslie Cheung : ROUGE et le long métrage qui nous intéresse plus particulièrement ici, à savoir INNER SENSES. Deux films aux qualités très diverses, mais profondément ancrés dans la légende de Leslie Cheung. Car ces deux œuvres de fiction se confondent étrangement avec la réalité.

ROUGE réunissait Anita Mui et Leslie Cheung dans une sombre histoire de revenante qui recherchait, en vain, son ancien amant qui aurait dû mourir avec elle. Un conte fantastique d’une troublante beauté, et surtout d’une tristesse profonde puisque l’on sait aujourd’hui ce qu’il est advenu de ce couple d’acteurs et d’amis inséparables. Dans la vie comme dans la mort. INNER SENSES pour sa part marque la dernière apparition de Leslie Cheung au cinéma. Indépendamment de l’émotion que l’on peut ressentir à voir Leslie interpréter un être aussi fragile et torturé à l’écran, on ne peut pas rester de marbre lorsque le personnage qu’il interprète songe à se suicider. Il monte pour cela au sommet d’un immeuble et se prépare à sauter. Exactement ce qui va se passer le 1er avril 2003, lorsque Leslie nous quittera. Malheureuse coïncidence ? Sans doute. En tout état de cause, ce triste évènement fait de INNER SENSES un film pas vraiment comme les autres. Il en fait aussi, aux yeux de beaucoup en Asie, un film maudit. Surtout que l’intrigue tourne autour des fantômes, des troubles psychologiques et des dépressions qui poussent aux hallucinations et au suicide.

Difficile donc d’aborder un film comme celui-ci avec un œil véritablement objectif. Pourtant, essayons de faire table rase de l’histoire et du drame que connaîtra Leslie. Que reste-t-il alors au film de Law Chi-Leung ? Et bien pas grand-chose… L’intrigue est d’une effarante banalité, surtout qu’elle paraît avoir été improvisée pour surfer sur la vague du succès de THE SIXTH SENSE. Hélas INNER SENSES fait bien pâle figure si on le compare à son prédécesseur. Pas vraiment effrayant, ni réellement passionnant, INNER SENSES risque fort de faire bailler celles et ceux qui s’attendaient à un déluge de sensations fortes. Ici les apparitions fantomatiques sont distillées au compte-gouttes, et seule la relation étrange qui se noue entre le psy Leslie Cheung et sa patiente, interprétée par une Karena Lam inspirée, vaut le détour. Le psychiatre qui ne croit pas aux fantômes tente de soigner Karena qui, elle, en voit tous les jours, et parvient petit à petit à convaincre cette dernière qu’elle est victime d’hallucinations. A ce moment du film d’ailleurs, on marche plutôt dans l’intrigue. S’agit-il vraiment de revenants ? Ou bien la jeune femme est-elle simplement trop impressionnable ? Hélas le dernier tiers du film cèdera à la facilité en cumulant les scènes maladroites et déjà vues cent fois ailleurs (en mieux).

LES PLUS LES MOINS
♥ Dernier rôle de Leslie Cheung
♥ Les personnages
♥ Des scènes réussies
⊗ Intrigue banale
⊗ Pas forcément passionnant
L’équipe qui nous avait déjà servi en 2000 le sympathique mais limité DOUBLE TAP (Leslie Cheung, Derek Yee et Law Chi-Leung) remet donc le couvert avec une œuvre de valeur à peu près similaire. Mais comme je l’ai déjà dit il y a Leslie Cheung (qui joue très bien), il y a bien entendu son histoire et ce triste destin qui ne tardera pas à le rattraper. Et qui font donc d’INNER SENSES, film aux multiples défauts, une œuvre pourtant complètement à part.



Titre : Inner Senses / 異度空間
Année : 2002
Durée : 1h40
Origine : Hong Kong
Genre : Drame / Fantômes
Réalisateur : Law Chi-Leung
Scénario : Yeung Sin-Ling, Law Chi-Leung, Derek Yee

Acteurs : Leslie Cheung, Karena Lam, Maggie Poon, Waise Lee, Valerie Chow, Norman Chu, Lam Seung-Mo, Leung Tin, So Hang-Suen, Wong Shu-Tong, Chris Lee

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Auteur : Oli

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