[Film] The Vault, de Jaume Balaguero (2021)


Coupe du monde de football 2010. Contacté par un cambrioleur de haut vol, un brillant étudiant britannique s’envole direction l’Espagne pour s’emparer d’un trésor détenu dans une banque au système de sécurité très élaboré et dont il ne subsiste aucun plan.


Avis de Cherycok :
Les films et séries de braquage, il en existe des caisses depuis quelques années, en partie grâce au succès de Ocean’s Eleven de Steven Soderbergh et de ses suites. Ce sujet semble pas mal intéresser l’Espagne puisqu’entre Cien Años de Perdon (2016), Plan de Fuga (2016) ou encore la série La Casa de Papel (2017-2021) qu’on ne présente plus, ils nous arrosent avec pas mal de bobines du genre. Mais ce n’est pas tout puisque nous est arrivé en ce début d’année 2021 Braquage Final, The Vault en VO, à ne pas confondre avec le The Vault (2017) avec James Franco. The Vault c’est quoi ? Eh bien c’est quand l’Espagne s’amuse à réaliser un film de braquage de banque à l’américaine. C’est dommage car ce qu’on aime dans le cinéma espagnol, c’est quand il fait du cinéma espagnol…

Derrière The Vault, on retrouve un des réalisateurs les plus intéressants du cinéma espagnol de ces dernières années : Jaume Balaguero. Il se fait remarquer dès son premier film sorti chez nous sous le titre La Secte Sans Nom (1999). On lui doit également Darkness (2002), Fragile (2005), mais c’est avec Rec (2007) puis Rec 2 (2009), qu’il coréalise avec Paco Plaza, qu’il connait la consécration mondiale. Il revient en 2011 avec le génial Malveillance dans lequel l’excellent Luis Tosar incarne un gardien d’immeuble très inquiétant, puis Rec 4 en 2014 et enfin Muse en 2017. Puis c’est le calme plat quatre ans durant jusqu’à l’arrivée de The Vault en 2021, un film visant clairement le marché international, avec sa thématique assez grand public et passe-partout (le braquage de banque), un casting venu de tous les horizons, un tournage en grande partie en anglais, et une envie de proposer un spectacle qui ressemble comme deux gouttes d’eaux à un film américain. Les intentions étaient affichées, mais au final The Vault a du mal à sortir de la masse de films de braquage qui fleurissent tous les quatre matins. La faute à un manque d’originalité dans le déroulement de son scénario, très classique, très prévisible, et usant de pas mal de facilités et de grosses ficelles inhérentes au genre. On devine aisément ce qu’il va se passer, qui va trahir qui, qui va s’en sortir. The Vault ne révolutionne rien avec son coffre soi-disant inviolable mais que les braqueurs vont réussir à ouvrir, son équipe de braqueurs avec chacun sa spécialité, les différents obstacles qu’ils vont rencontrer, les twists un peu forcés, … Tous les codes sont là, bien alignés, remplissant parfaitement le cahier des charges d’un tel film. Et pourtant, même s’il n’est jamais marquant, The Vault fonctionne sans aucun souci et nous prend par la main, sans jamais nous ennuyer. Nous sommes en terrain connu, et quelques fois, c’est confortable.

D’autant plus que Jaume Balaguero insuffle suffisamment d’énergie à son film pour lui donner un rythme qui ne faiblit jamais. Lui-même semble se rendre compte du classicisme de son entreprise, et du coup il fait les choses bien, de manière la plus efficace possible. Le casting est parfaitement dirigé, chacun met de la bonne volonté à incarner son personnage. Nous sommes loin du casting d’un Ocean’s Eleven, mais néanmoins tout le monde fait le taf haut la main. Les personnages, bien que stéréotypés, sont d’ailleurs plus suffisamment travaillés pour devenir attachants, leurs interactions semblent naturelles. Le scénario simple permet au film d’avoir une certaine fluidité, avec une pointe savamment dosée de suspense dans sa deuxième moitié pour faire monter la pression. L’ensemble est aidé par une mise en scène très propre, bien qu’assez impersonnelle de la part du réalisateur espagnol, un peu comme s’il s’était appliqué pour s’essayer à un autre style (il n’avait œuvré jusque-là que dans le domaine horrifique) mais qu’il était resté très sage justement parce que ce style était nouveau pour lui. Du coup, le film se déroule sous nos yeux, avec de belles images, de bons moments malgré certaines invraisemblances, un ennui aux abonnés absents, mais avec cette impression que tout est déjà vu et revu, sans surprise.

LES PLUS LES MOINS
♥ Mise en scène propre
♥ Bien rythmé
♥ Très bon casting
⊗ Vu et revu
⊗ Pas mal de facilités scénaristiques
Note :
Malgré une tentative louable de changer de genre, Jaume Balaguero nous offre un spectacle efficace mais très convenu. The Vault est un film de braquage comme on en a déjà vu plein mais qu’on regarde malgré tout avec plaisir.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Le film se déroule en 2010, mais lorsque le personnage de Thom recherche Banque d’Espagne dans un moteur de recherche, on peut apercevoir dans les résultats La Casa de Papel (Money Heist en anglais), une série sortie en 2017. Bien qu’il s’agisse d’une invraisemblance, on y verra plutôt un clin d’œil à la série mondialement connue dont la thématique est la même que celle du film.


Titre : Braquage Final / The Vault / Way Down
Année : 2021
Durée : 1h58
Origine : Espagne
Genre : Ocean’s 14 ?
Réalisateur : Jaume Balaguero
Scénario : Rafa Martinez, Andres M. Koppel

Acteurs : Freddie Highmore, Astrid Berges-Frisbey, Sam Riley, Liam Cunningham, Jose Coronado, Luis Tosar, Axel Stein, Emilio Gutierrez Caba, Famke Janssen

 Braquage final (2021) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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