[Film] The Suicide Squad, de James Gunn (2021)

Bienvenue en enfer – aka Belle Reve, la prison dotée du taux de mortalité le plus élevé des États-Unis d’Amérique. Là où sont détenus les pires super-vilains, qui feront tout pour en sortir – y compris rejoindre la super secrète et la super louche Task Force X. La mission mortelle du jour ? Assemblez une belle collection d’escrocs, et notamment Bloodsport, Peacemaker, Captain Boomerang, Ratcatcher 2, Savant, King Shark, Blackguard, Javelin et la psychopathe préférée de tous : Harley Quinn. Armez-les lourdement et jetez-les (littéralement) sur l’île lointaine et bourrée d’ennemis de Corto Maltese. Traversant une jungle qui grouille d’adversaires et de guerilleros à chaque tournant, l’Escouade est lancée dans une mission de recherche et de destruction, avec le seul Colonel Rick Flag pour les encadrer sur le terrain… et la technologie du gouvernement dans leurs oreilles, afin qu’Amanda Waller puisse suivre le moindre de leurs mouvements. Comme toujours, un faux pas est synonyme de mort (que ce soit des mains de leurs opposants, d’un coéquipier ou de Waller elle-même). Si quelqu’un veut parier, mieux vaut miser contre eux – et contre eux tous.


Avis de Rick :
Suicide Squad en 2016, on s’en souvient tous, et pas pour de bonnes raisons. Pas très bon, pas très cohérent, partant dans tous les sens, avec des méchants pas si méchants que ça, un rythme mollasson, des CGI moyens, un méchant risible. Bref, pas la joie. Heureusement que depuis, la Warner a fait presque uniquement de meilleurs choix. Presque oui. Car donner de la liberté aux auteurs, c’est bien, mais quand ça nous donne un Wonder Woman 1984, ce n’est pas si bien que ça. Mais bon, l’annonce de James Gunn, viré puis réembauché par Disney, à la fois au poste de scénariste et de réalisateur sur un nouvel opus de Suicide Squad, étant en parti une suite, un reboot, un remake, on ne sait pas trop et personne ne sait vraiment, ça a fait plaisir a beaucoup de monde. Même moi, alors que je ne suis pas fan de James Gunn. Oui, Slither (Horribilis), c’était sympathique, tout comme le premier Gardiens de la Galaxie, mais je n’ai pas aimé au point de voir le second opus, voilà, c’est dit. Mais un réalisateur qui aime le trash, l’humour bête et méchant, voir vulgaire, et tuer ses personnages, c’était clairement parfait pour The Suicide Squad. Et c’est sans surprise qu’après les 2h13 du métrage, on peut se lever et s’exclamer « hey, c’était mieux que le premier film ». Ce n’était pas dur en même temps, et on le savait avant même de se lancer dans le film. En soit, c’est malgré tout déjà une victoire. Bon, c’était loin d’être parfait, car soyons clairs, The Suicide Squad n’est pas non plus un grand film, mais il se regarde bien, il amuse par moment, quelques scènes font clairement mouche, et d’autres se plantent un peu, répétant des erreurs pourtant déjà bien connues.

Mais voilà, du haut de ses 2h13, The Suicide Squad n’ennuie pas, il fait sourire, il divertira le spectateur, et c’est ce que l’on demande finalement à un blockbuster de 185 millions. Le tout avec son lot de décapitations, d’éventrations, de corps explosés, de corps mangés, de scènes à la con, de Fuck dans les dialogues, et aussi de bites, car James Gunn (qui a été formé à l’écurie Troma, voilà). En fait, le truc, c’est que The Suicide Squad commence fort. Sa scène d’ouverture, durant bien 15 minutes, est excellente, et dépasse même nos espérances les plus folles. C’est con, drôle, violent, rythmé, plutôt bien filmé, la musique signée John Murphy est cool. Ça place la barre si haut que forcément, la suite déçoit quelque peu, surtout quand le métrage s’éternise un peu trop sur ses personnages, sur leur passé, ou nous ressort quelques éléments scénaristiques déjà vus dans le premier film. Alors oui, le traitement est meilleur, et plus logique sur pas mal d’aspects, mais bon, voir un personnage encore partir à l’aventure car on menace sa fille (on touche pas à la famille a dit Baboulinet dans Fast and Furious), ou la fameuse équipe échanger un peu sur leur vie au coin du feu pour que l’équipe soit plus soudée, ben, c’est dommage en fait. Surtout quand durant la première partie, le scénario sépare plusieurs personnages, histoire d’avoir deux arcs narratifs différents avant que le tout ne se rejoigne. Mais bon, ça encore, on pourra dire, pourquoi pas. Autre gros défaut, et on le remarque malheureusement assez vite, les méchants de l’intrigue. James Gunn voulait volontairement des méchants de fond de tiroirs, de ceux qu’on oublie, qui ne sont pas très doués pour être méchants au final. Pourquoi pas, mais là, en soit, les grands méchants, ce sont juste des militaires, et pour tout vous dire, je les ai déjà oublié, et serait incapable de vous dire leurs noms. Je parle bien entendu des méchants en terme d’intrigue, car l’ennemi final lui est franchement sympathique et amusant. Rah, j’en dis des mauvaises choses sur The Suicide Squad, alors que j’aurais passé un bon moment devant.

Car oui, si ce n’est pas parfait, que c’est parfois prévisible, parfois bancal, et bien, à d’autres moments, ça délivre la marchandise. James Gunn n’a aucunement changé, son humour est toujours là, et une fois sur deux, ça fait mouche et on rigole bien, tandis qu’à d’autres, c’est un peu trop lourd et vulgaire. Parfois, c’est violent pour être violent (donc, ça reste plutôt fun), et à d’autres, la violence vient sublimer une petite idée, comme lorsque Harley Quinn armée de mitrailleuses puis d’un javelot se farcie à une armée à elle seule, où James Gunn démontre qu’il sait filmer, et rendre l’action lisible quoi qu’il arrive, excellent point. Et puis, malgré les facilités, Gunn s’en sort plutôt bien avec son trio de personnages principaux, et a su recruter les bon acteurs. Alors oui, Margot Robbie reprend encore son rôle de Quinn, mais Idris Elba et John Cena a ses côtés n’ont pas à rougir. Cena se montre d’ailleurs beaucoup plus drôle et dynamique que dans son autre blockbuster de 2021, à savoir Fast and Furious 9. Heureusement, vu la qualité générale du film d’ailleurs. Voilà, c’est simple, si le film est loin d’être parfait, il reste fort sympathique, et un bon divertissement estival. Et en ce qui concerne les films DC, il en est le meilleur film depuis Joker, et avant la trilogie de Christopher Nolan, surtout lorsque l’on est allergique au style de Zack Snyder (crédité comme producteur exécutif ici). Il n’en atteint jamais le niveau puisqu’il n’en a aucunement la prétention artistique, mais il se pose là. Surtout qu’après une année 2020 du coup assez morne voir vide cinématographiquement parlant, voir un film fun et défoulant fait toujours du bien. Surtout quand face à lui, les concurrents sont Fast 9 donc, on en a déjà parlé, ou Black Widow (pas fou fou non plus). En tout cas, James Gunn a réussi son pari dans le fond, même s’il est aidé par le ratage de la première version, et par sa sortie après un long temps assez morne en salles.

LES PLUS LES MOINS
♥ La scène d’ouverture, excellente
♥ Quelques gags qui fonctionnent
♥ Bon trio d’acteurs
♥ Pour le coup, vraiment bien violent parfois
⊗ Quelques gags lourds
⊗ Des méchants pour la plupart déjà oubliés
⊗ Cette envie d’humaniser pour rendre sympathiques les personnages
note75
The Suicide Squad, version 2021, c’est un grand pas en avant, même si ce n’est pas parfait, et que ça manque par moment un peu de réflexion. Mais le spectacle est tel qu’il était voulu : violent, stupide, parfois vulgaire, avec de bonnes et de mauvaises idées.



Titre : The Suicide Squad

Année : 2021
Durée :
2h13
Origine :
U.S.A.
Genre :
Super Méchants ?
Réalisation : 
James Gunn
Scénario : 
James Gunn
Avec :
Idris Elba, Margot Robbie, John Cena, Joel Kinnaman, Sulvester Stallone, Viola Davis, Jai Courtney et Peter Capaldi

 The Suicide Squad (2021) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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