[Film] Star Trek Nemesis, de Stuart Baird (2002)

Jean-Luc Picard et son fidèle équipage font route vers la planète Romulus avec pour mission de rétablir les liens diplomatiques entre la Fédération et son ennemi juré, le peuple Romulan. Sur place, les passagers de l’Enterprise découvrent que le nouvel homme fort de Romulus, Praeter Shinzon, a éliminé une majeure partie du Sénat avec l’accord de son vice-roi. Deuxième surprise : Shinzon n’est pas un Romulan, mais un humain, jadis réduit à l’état d’esclave, puis cloné à l’image de… Picard.


Avis de Rick :
Rapidement après la sortie de Star Trek Insurrection, la Paramount décide qu’il est déjà temps de lancer un nouvel opus. Cet opus sera important, il signera le dixième opus cinéma pour la licence, et le quatrième pour l’équipage du capitaine Picard. Conscient de l’épuisement de la saga et de la vitesse de production qui s’est accélérée depuis Star Trek Generations, Rick Berman, producteur de la saga depuis le nouvel équipage, décide de faire venir le réalisateur Stuart Baird, qui n’a alors que deux films à son actif comme réalisateur (US Marshalls et Ultime Décision, deux films à suspense sympathiques), mais bien plus connu pour être un monteur réputé, et ce depuis les années 70 (La Malédiction, Superman, Outland, L’Arme Fatale 1 et 2, Die Hard 2, Demolition Man, et même par la suite Casino Royale, Edge of Darkness, Skyfall). Baird ne connait pas très bien l’univers de Star Trek, et après la déception de l’opus précédent, voilà donc une façon d’amener un peu de fraicheur dans la saga. Résultat des courses, Star Trek Nemesis se plantera au box office, et reste encore aujourd’hui le moins bon score de la saga entière. Nemesis a même la réputation de ne pas être un très bon opus. Et pourtant, et bien, j’ai bien aimé moi. Bien plus que Insurrection. Nemesis n’est en tout cas pas parfait, et en faisant office de dernier film avec l’équipage de Picard, il laisse un arrière goût d’inachevé, clairement. Mais le film a des atouts dans sa poche également, notamment un casting solide, un méchant plutôt intéressant et amenant des thématiques qui le sont également, et des scènes d’action bien troussées et qui passent encore bien aujourd’hui, presque 20 ans après. Dans les faits, Nemesis reprend même quelques idées venant de la Colère de Khan, à savoir un être qui a été artificiellement créé, et qui va se retrouver être l’antagoniste principal auquel les membres de l’Enterprise vont devoir faire face.

Mais s’ils reprend quelques idées venant de Khan, Nemesis n’oublie pas pour autant de raconter de nouvelles choses. Ainsi, le grand méchant, Shinzon, joué par Tom Hardy dans son premier grand rôle, est en réalité un clone de Picard, mais un clone qui aurait été abandonné, aurait eu une vie de misère, et se serait donc retrouvé du mauvais côté de la balance, devenant lui-même mauvais. Opposer Picard à un clone de lui-même, qui serait devenu méchant et serait défectueux au point de vieillir rapidement est une excellente idée, et pose des thématiques comme la saga nous y a habitué. Est-ce que l’environnement qui nous entoure peut avoir de vraies répercussions sur notre façon de penser et d’agir ? Est-ce que Picard aurait été différent et diabolique s’il avait eu la même vie que Shinzon ? Le film fait le choix parfois bancal de se focaliser quasi intégralement sur ce postulat de base. Un choix intéressant puisqu’il permet clairement de développer sa thématique et de mettre en avant un Tom Hardy convaincant et investi dans son rôle, mais bancal puisque délaissant du coup l’intégralité du reste de l’équipage. Oui, environ 50 minutes du film aurait été coupé au montage pour se focaliser uniquement sur l’intrigue, et l’équipage de l’Enterprise, à quelques rares exceptions près, ne font ici que de la figuration. Ce que l’on gagne d’un côté, on le perd donc de l’autre. Est-ce si dramatique que ça, sachant qu’il y a déjà eu trois films pour les développer, ainsi que pas mal de saisons ? À mon sens, pas vraiment, surtout que Nemesis fonctionne plutôt bien.

C’est dommage oui de voir l’équipage autant en retrait, mais pour autant, Nemesis s’avère être un titre plutôt intéressant, et le film, en bénéficiant d’un budget confortable, a aussi droit à quelques scènes d’action réussies. Certaines assez étranges pour du Star Trek, notamment la course poursuite en automobile dans le désert, et d’autres beaucoup plus classiques mais qui parviennent à impressionner, comme cette longue bataille finale dans l’espace. Conclusion décevante par certains aspects, mais grand spectacle hautement divertissement, et d’ailleurs plutôt bien emballé par Stuart Baird, qui s’est finalement toujours montré comme étant un plutôt bon artisan, à défaut d’être un génial réalisateur. Dommage que l’échec total de Nemesis mit fin à Star Trek pour quelques années au cinéma, mais également fin à la carrière de réalisateur de Baird. Surtout qu’au final, Nemesis parvient à être supérieur à l’opus précédent, et reste un solide film de science fiction. Shizon est plutôt bien développé, Picard et Data sont souvent au centre de l’intrigue, l’action détonne plutôt bien, que ce soit à pieds, en véhicules terrestres (Patrick Stewart a lui même conduit le véhicule) ou dans l’espace, et le design général du film a plutôt bien vieillit.

LES PLUS LES MOINS
♥ Pas mal d’idées intéressantes
♥ Un thème bien développé
♥ L’action, sérieuse et bien menée
♥ Un opus tout à fait recommandable
⊗ Un épisode final qui laisse sur notre faim
⊗ L’équipage, presque intégralement en retrait
note2
Épisode boudé au cinéma par le public, Nemesis laisse un arrière goût comme dernier film de l’équipage de Picard, mais reste un film Star Trek tout à fait recommandable, avec quelques bonnes idées et de bonnes scènes spatiales.



Titre : Star Trek Nemesis

Année : 2002
Durée :
1h56
Origine :
U.S.A.
Genre :
Science Fiction
Réalisation : 
Stuart Baird
Scénario : 
John Logan
Avec :
Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, Tom Hardy, LeVar Burton, Michael Dorn et Gates McFadden

 Star Trek: Nemesis (2002) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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