[Film] L’Empreinte de la Mort, de Philippe Martinez (2004)

Oli 10 avril 2022 Commenter

Une nuit à Los Angeles, Ben Archer et sa femme recueillent une petite Asiatique perdue au beau milieu de boatpeople en provenance de Hong Kong. Ils ignorent que l’intéressée est la fille de Sun Quan, un impitoyable caïd hongkongais, et que ce dernier est déjà sur place pour la récupérer et punir celles et ceux qui auraient osé toucher à sa progéniture. Ce que Sun Quan ignore aussi, c’est que Ben Archer vit avec un lourd passé qu’il a toujours cherché à dissimuler à son épouse : il a autrefois appartenu à la pègre marseillaise…

Avis de Oli :
S’il y a une seule chose à retenir de ce WAKE OF DEATH, réalisé juste après IN HELL, c’est que Van Damme, lorsqu’il est bien dirigé, s’en sort tout à fait honorablement. L’erreur à ne pas commettre est donc de le laisser partir en roue libre, improviser … Bref, il ne faut pas lui lâcher la bride. Exit donc tous ces réalisateurs inexpérimentés et sans bouteille aucune (Simon Fellows), ces cinéastes qui méconnaissent le mot réalisation (Bob Misiorowski), ceux qui parfois sont incapables de diriger qui que ce soit (Tsui Hark) ou encore ces hommes qui sont devenus trop proches de Van Damme pour parvenir à lui imposer des choix à l’opposé de ce dont il est capable si on le pousse vraiment (Sheldon Lettich).

Un type a tout compris, il s’agit de Ringo Lam. Un autre a fait un bon bout de chemin vers l’acteur belge : c’est Philippe Martinez. Avec WAKE OF DEATH, le Français a en effet cherché à imposer une ambiance, un univers, des non-dits, parfois de simples regards, avant de s’intéresser à la chorégraphie ou à la fréquence des combats. Un élément ne trompe pas : Van Damme n’a pas participé au scénario du film, et c’est plutôt bon signe. Le voici donc dans un long métrage, répondant exactement aux attentes d’un réalisateur qui a une idée précise en tête (même si la genèse concernant la pré-production est encore plus compliquée que cela, parait-il). En tout état de cause, ici Van Damme se donne complètement pour le film, pour son rôle, sans aucune arrière-pensée. Et ça fonctionne à mort. Pour faire court, je pourrais simplement préciser que l’acteur belge trouve dans WAKE OF DEATH son meilleur rôle, avec celui de IN HELL, réalisé par Ringo Lam. Car il faut le voir prendre sur lui, contenir toute cette pression, cette rage, cette passion. Il faut le voir pleurer aussi, pour enfin comprendre que lorsqu’il est finement dirigé il peut devenir un acteur crédible. Non en effet Jean-Claude Van Damme ne sera jamais De Niro ou même Colin Farrell, il le sait, nous le savons aussi. Il a besoin de marques, d’un guide, autrement le naufrage est toujours envisageable. Mais si Van Damme connaît des limites, il a aussi parfois prouvé que, s’il n’aura jamais le niveau des meilleurs, il est capable de faire mieux que les ex-gros bras du cinéma américain (Schwarzy et Stallone quand il ne fait pas d’effort, pour ne pas les nommer).

Si Van Damme tire le film vers le haut, Simon Yam pour sa part se contente hélas du minimum, dans la peau d’un pourri super, mais alors super pourri. Heureusement, les seconds rôles sont parfaitement réussis, et ceux-ci contribuent même à ajouter encore davantage de crédibilité au récit, tant ils sonnent vrais. Lisa King, qui interprète la femme d’Archer, est sublime, et les vieux mafieux marseillais sont excellents. Mais les autres ne sont pas en reste : l’un d’eux aura même droit à son morceau de bravoure énorme à lui, Philippe Martinez n’hésitant pas à faire de l’ombre à Van Damme là où d’autres se contenteraient de déplier un tapis rouge depuis le début du film jusqu’à sa toute fin pour le seul et unique Belge. Il convient d’ailleurs de noter que l’un de ces seconds rôles est incarné par Tony Schiena, champion du monde de karaté en 2001, excusez du peu. Mais là encore, ce qui est fort, c’est que Philippe Martinez ne fait pas étalage des talents du bonhomme, et qu’il lui fait vraiment jouer la comédie. Tant et si bien que lorsque Schiena déclenche tout à coup un kick meurtrier, le spectateur reste bouche bée…

LES PLUS	LES MOINS
♥ Un Van Damme très convaincant ♥ Très bonne ambiance ♥ Les scènes d’action	⊗ Simon Yam très en retrait

Parfois hyper violent, et doté de quelques cascades automobiles très impressionnantes auxquelles la team de Rémy Julienne ne nous avait pas forcément habitués ces dernières années (auraient-ils eu tendance à s’endormir sur leurs lauriers ?), WAKE OF DEATH saura vous prendre aux tripes pour ne les relâcher qu’à la toute fin du récit.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Après le départ de Ringo Lam, Cess Silvera a été engagée pour réaliser le projet, mais elle a été renvoyée après deux semaines de tournage au Cap, en Afrique du Sud.

Titre : L’Empreinte de la Mort / Wake of Death
Année : 2004
Durée : 1h31
Origine : UK / France / Allemagne
Genre : Thriller / Action
Réalisateur : Philippe Martinez
Scénario : Mick Davis, Laurent Fellous