Un groupe d’étudiants en cinema, emmené par la dynamique Raffy, décide de terminer un film d’horreur laisse inachevé quatorze ans auparavant, après que sa réalisatrice, Hilary Jacobs, ait été sauvagement assassinée. En dépit de la désapprobation de leur professeur M. Lossman, jadis assistant a la mise en scène sur « Hot Blooded », le film interrompu, les étudiants sont enthousiastes. Ils parviennent a convaincre Vanessa Turnbill, la star du film, de revenir jouer son rôle. Mais le tournage, dans une maison isolée de tout, va être… mortel.
Avis de John Roch :
Revenu sur le devant de la scène après le succès phénoménal de Scream, le cinéma d’horreur existe de nouveau en ce début de 21eme siècle. Genre roi, le Slasher se casse à nouveau la gueule avant de laisser place aux zombies qui deviendront la nouvelle mode, nouvelles licences juteuses, vague de remakes et, plus intéressant, l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes biberonnés aux péloches des 80’s. Parmi eux, citons Gregg McLean (Wolf creek, Solitaire), Andrew Traucki (Black Water, The Reef), ou Jamie Bell (Storm Warning, Urban Legend), qui ont en commun leur nationalité Australienne. Car ça bouge aussi au pays des kangourous, jusqu’à toucher aux scripts du légendaire Everett de Roche, scénariste phare de la vague du fantastique Australien des années 70-80 à qui l’on doit Patrick, Long Week End, Link, Razorback ou encore Harlequin pour en tirer une série de remakes. Dans tout ça, ce n’est pas Kimble Rendall qui deviendra une figure majeure de ce renouveau. Avant son pas très bon Bait (ou Bait 3D, selon la compatibilité de votre télévision) et son requin qui fait ses emplettes de chair humaine dans un supermarché, et de 7 Guardians of the Tomb dont rien que l’affiche fait office de répulsif, il débutait sa carrière avec Cut, qui a bizarrement connu en distribution en salle Française où il finit sa course à 170000 spectateurs présents, et s’est même hissé second en terme d’entrées le jour de sa sortie.
Inachevé, Hot Blooded est un métrage maudit depuis que sa réalisatrice (Kylie Minogue qui fait coucou dans le creux de la vague avant de revenir sur le devant de la scène en faisant saigner les oreilles du monde entier avec Can’t get you out of my head) s’est faite assassinée par l’acteur qui jouait le boogeyman: Scarman, à son tour tué par Vanessa (Molly Ringwald, ancienne star des teen comedies des 80’s) l’actrice principale. Douze ans plus tard, des étudiants en cinéma menés par Raffy (Jessica Napier, vue un peu partout et nulle part) décident de terminer le film (plus gore que Halloween, plus sanglant que Massacre à la Tronçonneuse, le réalisateur semble connaitre ses classiques, mais les a-t-il seulement vus ?). Petit problème, tout ceux qui ont tenté, voire juste visionné les rushs, ont été retrouvés assassiné. Et pour cause, si le film est projeté, Scarman sort de l’écran est découpe tout ce qui bouge avec sa paire de cisailles customisées. Cut est une réponse Australienne à Scream, sans pour autant pouvoir être qualifié de ce qu’on appellera plus tard méta Slasher. Là où le film de Wes Craven prenait les règles et clichés du genre pour mieux s’en moquer en les transposant dans de le réel, ici c’est clairement pour surfer sur ce qui a marché quatre ans auparavant plutôt que d’apporter une quelconque réflexion sur le genre.
Cut part d’un pitch de base intéressant, un Slasher sur le tournage d’un film du genre où un tueur se balade et occis petit à petit l’équipe technique. Là où ça coince, c’est que le scénario se prend les pieds dans le tapis et ne dépasse pas le stade de la simple idée pour n’être qu’un Slasher de plus. Car si l’identité du tueur est grillée dès le départ par un élément fantastique qui présenté dès les premières minutes du métrage (l’interprète de Scarman qui décède la tronche entourée d’électricité, sans raison aucune), Kendall l’enveloppe dans une structure de Slasher classique, avec ce que ça apporte de personnages qui disparaissent comme par hasard avant un meurtre, qui ont des rivalités entre eux qui comme par hasard influent sur l’ordre des meurtres, et qui prennent comme par hasard un air ténébreux quand on leur demande où ils étaient passés, histoire de brouiller des pistes et d’injecter un suspens qui n’a pas lieu d’être. C’est dommage, car si le script aurait viré cette histoire de boogeyman que l’énergie créative matérialise (c’est bien connu, le Slasher est un genre qui demande une énergie créative folle), et serait partie sur un whodunit classique, il y aurait eu matière à développer la seule bonne idée du métrage : la présence de deux tueurs, un vrai et un faux, sur le plateau de tournage. Idée qui sera reprise plus tard dans Final Scream et Halloween 8, sans plus de succès. Un métrage tout ce qu’il y a de plus classique donc, ce qui ne s’arrange pas avec des personnages aussi clichés que ceux des films qu’ils citent, et un final en roue libre qui vire au grotesque quand le tueur, sosie de Freddy Krueger, tombe le masque (sans originalité) et prend la parole pour débiter quelques punchlines qui font pschit. Reste que Cut s’avère rythmé, quelques meurtres sont par moment saignants, et quelques touches d’humour noir sont sympas (le directeur de la photographie qui se fait crever les yeux, Kylie Minogue finit la langue tranchée) mais c’est peu pour oublier un scénario qui ne tient absolument pas la route.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ Un bon rythme ♥ Un bodycount généreux et quelques passages gores |
⊗ un scenario qui ne tient pas la route ⊗ Des personnages très crétins ⊗ Un faux méta-Slasher ⊗ Scarman, avec ou sans le masque |
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| Cut est un slasher rythmé, par moment gentiment gore. Mais le scénario ne tient pas debout, la faute à des idées jamais exploitées et cette impression que le réalisateur a voulu faire original tout en faisant quelque chose d’archi classique. | |
LE SAVIEZ VOUS ?
• Cut s’est retrouvé numéro 1 du box office en France et à Hong Kong le jour de sa sortie.
Titre : Cut
Année : 2000
Durée : 1h22
Origine : Australie
Genre : Néo-Slasher
Réalisateur : Kimble Rendall
Scénario : Dave Warner, Mark Lamprell
Acteurs : Molly Ringwald, Kylie Minogue, Jessica Napier, Stephen Curry, Cathy Adamek, Franck Roberts, Geoff Revell, Sarah Kants
