D’anciens partenaires travaillent clandestinement pour capturer des trafiquants de drogue, révéler la corruption dans la police et disculper l’un d’eux.
Avis de John Roch :
Après trois films allant de la catastrophe au passable en 1996, l’espoir de revoir Brian Bosworth dans un film de la trempe de Stone Cold s’est un peu envolé. Mais il faut aller de l’avant, et l’année suivante est celle d’un seul métrage : Retour en force, ou Back In Business de son nom original, ou Heart Of Stone de son autre titre original, ou encore plus fort : Stone Cold 2: Heart Of Stone en Allemagne. Que le distributeur allemand de l’époque (depuis, le film se nomme Heart Of Stone tout court là-bas) ait craqué est compréhensible dans le sens où Retour En Force ressemble à une suite d’un film jamais tourné, en plus il y a Stone dans le titre. En réalité, c’est juste écrit avec les pieds, ce qui n’aurait pas été si dommageable que ça si le reste avait suivi. Et ça, c’est con pour The Boz qui y croyait certainement car il s’agit de sa meilleure prestation. Du moins à ce stade, sa filmographie période « la nouvelle star du cinéma d’action Américain » (soit de 1991 à 2002, paie ta persévérance) comportant encore une poignée de films qui ne donnent pas très envie mais, qui sait, peut être qu’une surprise attend le maso que je suis. Et puis je l’aime bien The Boz, c’est donc avec appréhension mais aussi avec une petite joie que j’ai lancé Retour En Force, les yeux pré-illuminé par des explosions, des bastons, des gunfights et la trogne de Brain Bosworth avant de déchanter après avoir vu le nom du réalisateur défiler : Philippe Mora, qui restera dans les annales pour avoir commis Hurlements 2. Malheureusement, on est plus proche du navet que de nanar. Qualitativement, Retour en force se situe plus du coté de Virus (la catastrophe 1996) que de Guerrier D’Élite ou même Black Out, la comparaison avec Stone Cold n’a pas lieu d’être si ce n’est pour tirer sur l’ambulance.
Ce qui frappe en premier lieu dans Retour en force, c’est donc son scénario qui semble être celui d’une suite jamais tourné. Philipe Mora démarre son film n’importe comment sans réellement introduire les personnages, comme si une bonne demi heure du film avait été sucrée sur la table de montage. En gros, The Boz est un mécano qui canalise des troubles émotionnels. Et il se confie à une psy qui bosse à la radio, qui lui conseille de reprendre contact avec son pote et sa femme pour régler ses différents et faire la paix. Et il se trouve que son pote est un flic infiltré qui veut faire tomber un gros poisson. Et The Boz, en réalité, c’est son partenaire qui a été suspendu pour on ne sait quoi et depuis longtemps apparemment puisqu’il a trouvé un autre boulot entre temps. Et ça fait beaucoup de «et» mais ce n’est que ça Retour En Force, les informations arrivent au compte goutte, parfois autour d’une ligne de dialogue qu’il ne faut pas rater, et c’est au spectateur de se démerder pour recoller les morceaux. Et ajoutons Brion James en flic ripoux et une mécano qui a aussi des troubles émotionnels parce qu’il fallait bien la petite romance qui va avec, qui apparaît et disparaît au bon vouloir du script, tout comme le reste. Rien ne tient debout ou est cohérent dans Retour En Force, que ce soit l’intrigue ou le coté buddy movie du pauvre et gavant. Alors oui parfois les dialogues sont marrants, mais c’est rare et pour vous donner une idée de ce que à quoi ressemble le film, prenez l’Arme Fatale, et remplacez Danny Glover par Chris Rock dans la saga.
Malgré tout, Retour En Force aurait pu tirer son épingle du jeu avec l’action, mais ce n’est jamais le cas. Passées quelques cascades, les scènes d’action sont pour la plupart extrêmement mal foutues, avec comme point d’orgue un final qui est un cas d’école. Mêlant gunfights avec des jouets, bastons qui durent trois secondes (ne clignez pas des yeux pour apercevoir Michael Clark Duncan qui en met une à The Boz) et explosions plus ou moins impressionnantes, plutôt moins d’ailleurs, l’action dans Retour en Force, c’est chaotique. Entre la mise en scène qui ne capte rien, le manque de direction des figurants qui font n’importe quoi et des fusillades où la gestion de l’espace est inexistante et dans lesquelles les bad guys feraient passer des PNJ en mode facile pour de la difficulté hardcore, ou des Storm Troopers pour des tireurs d’élite, on a plus l’impression de regarder des gamins jouer à la guerre dans un parc qu’un film d’action. Reste un plan chelou qui mérite étude, et un autre pendant lequel on est témoin de la mort d’une caméra. C’est tout ce qu’il y a à retenir de Retour En Force, si l’on omet The Boz. Lui y croit, son jeu d’acteur atteint ici son paroxysme et il est à l’aise dans le registre du buddy movie et l’acteur nous réserve quelques surprises, comme de jouer au basket vêtu d’un short à fleurs. Et rien que pour ça, Retour En Force aurait mérité le détour mais sur 1h33 de film, c’est un argument trop maigre pour recommander ce navet qui n’a pas grand-chose pour lui.
| LES PLUS | LES MOINS |
| ♥ The Boz ♥ Quelques cascades |
⊗ Le scénario ⊗ L’ action ⊗ Un buddy movie vite gavant ⊗ Rien ne tient la route |
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| Après trois films allant de la catastrophe au passable, The Boz revient en forme dans Retour En Force. Dommage qu’il soit la seule chose à sauver de ce navet déguisé en buddy movie dans lequel rien ne va. | |
Titre : Retour En Force / Back In Business / Heart Of Stone
Année : 1997
Durée : 1h33
Origine : USA
Genre : Boz 2 Men
Réalisateur : Philippe Mora
Scénario : Ed Decatur et Ash Staley
Acteurs : Brian Bosworth, Joe Torry, Alan Scarfe, Aubrey Beavers, Dara Tomanovich, Brion James, Aleks Shaklin, Victoria Mahoney
