[Film] Le Roi Scorpion 4, de Mike Elliott (2015)


Mathayus est accusé à tort du meurtre du roi de Norvania. Il est contraint de fuir le royaume, poursuivi par les troupes de l’héritier diabolique du trône. Sur sa route, il croise un père et sa fille, qui seront ses seuls alliés.


Avis de Cherycok :
Après un premier film très sympathique, un deuxième nul, un troisième nul mais très rigolo, attaquons ce 4ème opus qui, au vu de sa réputation de naveton, ne m’inspirait absolument pas. Mais je finis les sagas que j’entame, vous commencez à le savoir, alors je me suis forcément lancé dans ce 4ème film tant que j’étais encore chaud. Difficile d’imaginer qu’une telle saga, au départ un spin of pas forcément des plus connus de La Momie, puisse engendrer autant de suites mais, que voulez-vous, il semble se vendre pas mal de DVD / BR, du moins suffisamment pour qu’ils aient envie d’en produire des nouveaux. Regardez ce 4ème film par exemple, 6M$US de budget (et un budget promo proche du néant), eh bien rien que les ventes sur le territoire américain ont rapporté 2.6M$US de recettes (1.95M$ pour les DVD, 0.65M$ pour les blu-ray). Si on essaie d’en déduire les ventes mondiales sachant qu’il serait à priori sorti dans au moins 50 pays, et sans parler des droits de diffusion télé ou des plateformes SVOD, c’est facile de comprendre que ce genre de bobines au budget mini continuent d’arriver en DTV. Et oui, il y a eu un cinquième film, en 2018. Et puis avec un remake en réflexion depuis 2020, on n’a peut-être pas fini d’entendre parler du Roi Scorpion. Mais bref, ce n’est pas le débat et revenons-en à Le Roi Scorpion 4 : La Quête du Pouvoir qui, en termes de connerie cinématographique, est dans la droite lignée du Roi Scorpion 3.

D’entrée de jeu, on sent que ce quatrième opus va jouer à fond la carte de l’humour, avec en moins de 5 minutes le héros et son comparse qui vont éviter des pièges en dansant tout en balançant des punchlines décontracts. Et d’entrée de jeu, on va constater que l’humour est extrêmement puéril au point qu’on se demande parfois si le film ne serait pas destiné à un public de 8/12 ans, aussi bien dans les blagues verbales que dans les gags visuels. Alors on rigole durant le visionnage, mais pas des gags en eux-mêmes. On rigole parce qu’on voit venir certains gags, qu’on se dit que non, ils ne vont pas oser quand même, mais que si, ils osent. Il y a même un concours de rots, c’est dire si ça vole haut. Le jeu d’acteurs est au niveau de l’humour du film, souvent désespérant, bien que certains acteurs semblent là pour s’amuser et en profitent pour faire les couillons. Il faut dire que, avec les dialogues qu’on leur a écrits, difficile de prendre les choses réellement au sérieux et il suffit de voir la scène où Barry Bostwick est habillé en poulet et invente une machine façon catapulte pour essayer de voler pour comprendre qu’on est ici malgré tout dans une grosse pantalonnade. C’est souvent complètement idiot (la scène où ils se déguisent en femme par exemple) mais ça semble s’assumer comme tel. Le Roi Scorpion 4 ne s’emmerde plus avec les incohérences (coucou le cycliste en lycra), nous balance de l’anachronisme à la pelle, mais il part moins dans le n’importe quoi que Le Roi Scorpion 3 et ses ninjas. Ici, on serait plus dans un croisement entre Le Roi Scorpion et Indiana Jones comme en témoigne cette longue scène finale avec des épreuves piégées renvoyant à la saga de Spielberg mais à la sauce the Asylum. Le 3ème film abandonnait les étendues désertiques et sableuses du film original, c’est encore le cas ici et à part un chameau histoire de nous rappeler qu’à la base c’est un film sur l’Égypte, c’est OSEF pour le reste. Au moins, il y a une continuité là-dessus.

La mise en scène du Roi Scorpion 4 est à l’image de beaucoup de décors du film : en carton. Aucun effort, ça se contente de filmer platement ce qu’il y a à filmer sans même chercher ne serait-ce qu’à faire les choses un minimum correctement. On sent très rapidement le budget famélique et le tournage en Roumanie annonce dès le départ qu’ils y sont allés à l’économie. Le film va jouer la carte de la magie qui en fait n’existe pas parce que tout est mécanique, avec un personnage qui est un clone de Leonard de Vinci et qui pense que tout s’explique par la science, ce qui va permettre, pendant un certain temps, de limiter au maximum les CGI. Ce n’est pas plus mal parce que quand ça se lâche un peu à ce niveau sur la dernière demi-heure, entre le dragon PS2 et les fonds verts moches, on se dit que, c’était bien, ils étaient conscients de leur budget. Victor Webster reprend ici son rôle de Mathayus du 3ème film et il va être accompagné de têtes bien connues du cinéma. Dans un petit rôle, on retrouve Don ‘The Dragon’ Wilson qu’on a du mal à reconnaitre, vieux et bouffi. On retrouve également Lou Ferrigno (le vieux Hulk), Michael Biehn (Terminator, Aliens : Le Retour) et Rutger Hauer (Hitcher, Blade Runner) qui sont venus chercher un chèque pour payer leurs impôts ou pour adoucir leur retraite. Alors on est content de retrouver tout ce beau monde qui a fait les belles heures de la série B des années 80 et 90, un peu comme on était content de retrouver Ron Perlman et Billy Zane dans l’opus précédent. Mais c’est quelque part un peu triste de les voir là. Comme dans le 1, le 2, le 3 et sans doute le 5, notre Mathayus va tomber sur une bombasse (la belle Ellen Hollman) qui va devenir son intérêt amoureux parce que, c’est vrai quoi, pourquoi faire original ? Ils ne vont pas s’entendre au début, se balançant des fions dès qu’ils le peuvent, mais vont finir par s’entrainer à faire des bébés parce que hey, je vous ai dit, ce n’est pas original. Le Roi Scorpion 4 est relativement rythmé mais les combats sont pachydermiques. Aucune tentative de rendre l’ensemble un minimum nerveux, avec même des pauses pour que nos héros puissent lancer une petite blagounette ou pour bien montrer que, ah ah ah , c’est rigolo le coup dans les roustons. Au moins on se marre devant la connerie de la chose et c’est clairement ce qui ressort du film : on a bien rigolé. C’était nul, mal branlé, sans le sou, mais on s’est payé une bonne tranche de rigolade devant un produit formaté pour plaire à la famille, ne se prenant pas au sérieux.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des scènes ridiculement funs
♥ Bien rythmé
♥ Ne se prend pas au sérieux
⊗ Fauché comme les blés
⊗ Les CGI ratés
⊗ Des dialogues risibles
⊗ Un jeu d’acteurs aux fraises
⊗ Mal mis en scène

Note :
Note nanar: Note :

Avant dernier opus de la saga Le Roi Scorpion à l’heure où j’écris ces lignes, Le Roi Scorpion 4 : La Quête du Pouvoir rate à peu près tout ce qu’il entreprend. Oui, mais avec ses moments WTF et devant le ridicule de certaines scènes, on se marre, et c’est déjà pas mal.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Lors du premier combat à l’épée, Victor Webster a accidentellement planté son épée sur 5cm dans la cuisse de Don The Dragon Wilson. Bien sur ce dernier voulait juste se mettre un bandage et continuer le combat, il fut amené à l’hôpital pour se faire recoudre. Il put revenir sur le tournage le jour même pour continuer la scène.

• C’est le troisième film de la franchise à avoir un catcheur actuel ou ancien de la WWE. Le premier étant Dwayne « The Rock » Johnson (dans le premier film), le deuxième étant Dave Bautista (dans le 3ème film), puis Eve Torres dans celui-ci.



Titre : Le Roi Scorpion 4 : La Quête du Pouvoir / The Scorpion King: The Lost Throne
Année : 2015
Durée : 1h45
Origine : U.S.A
Genre : Elle est où l’Egypte ?
Réalisateur : Mike Elliott
Scénario : Michael D. Weiss

Acteurs : Victor Webster, Ellen Hollman, Will Kemp, Barry Bostwick, Rutger Hauer, Michael Biehn, M. Emmet Walsh, Royce Gracie, Eve Torres, Lou Ferrigno, Don Wilson

The Scorpion King 4: Quest for Power (2015) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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