[Film] Running on Karma, de Johnnie To et Wai Ka-Fai (2003)


Big One gagne sa vie grâce à son corps bodybuildé qu’il montre en public lors de stripteases dans des nightclubs mais il finit par avoir des problèmes et lors d’une descente de flic là où il se trouve, il réussit à s’échapper et fait échouer la capture d’un assassin d’une autre patrouille de flics. Alors qu’il fait la connaissance d’une jeune recrue de la Police, Yee, celle-ci découvre que derrière son aspect macho et son imposante masse corporelle, il a le pouvoir de lire dans le karma des gens. Ensembles, ils vont utiliser ses pouvoirs pour tracker les dangereux criminels.


Avis de Oli :
Ebouriffant, rythmé, surprenant, parfois drôle et souvent violent, RUNNING ON KARMA c’est un peu tout cela à la fois. En un mot, l’atout majeur de ce film est l’originalité. Et même si la première partie de l’histoire (sombre intrigue policière) est incontestablement plus prenante que la seconde, le tout nous donne une œuvre inclassable et jamais vue jusqu’à présent. Imaginez un peu : un fakir meurtrier, un moine bodybuildé et une jeune policière marquée au fer rouge par son karma. Curieuse alchimie donc… Au début du film on ignore où on a mis les pieds. A la fin on ne sait toujours pas d’où on vient de les retirer !

Réalisé conjointement par le tandem To/Ka-Fai, cette association pouvait nous laisser craindre le pire. Les réalisateurs Hongkongais allaient-ils nous servir un bon polar comme le fut leur FULLTIME KILLER ou bien un conte à mi-chemin entre l’amourette de quartier et la farce bien lourde (LOVE ON A DIET) ? Et bien comme vous pouvez maintenant l’imaginer RUNNING ON KARMA ce n’est rien de tout cela. Tout d’abord il faut préciser que le maquillage d’Andy Lau (ici grimé en bodybuilder) est à l’opposé de son rôle d’obèse dans LOVE ON A DIET. Ici en effet le travestissement de l’acteur n’est que très rarement un prétexte à la plaisanterie, et le film est au final bien un drame, et aucunement une comédie. Un drame qui épouse une intrigue tour à tour policière et fantastique (beaucoup de personnages sont dotés de pouvoirs étranges), tant et si bien que durant les quarante premières minutes très surprenantes et sans temps mort, le spectateur est cloué sur place, le regard happé par les images, sans espoir aucun de se détourner du film.

Rarement depuis ces dernières années les premières minutes d’un film Hongkongais m’auront autant impressionné et surpris. Bref, au bout d’une toute petite heure on en redemande encore… et c’est là que le film ralentit et que les réalisateurs nous offrent une deuxième partie presque à l’opposé de la première : aux limites de l’ésotérisme les drames se nouent alors, les destins, souvent tragiques, se préparent au dénouement. Certes le changement de rythme surprend, et l’aspect plus profond des personnages que nous dévoilent alors To et Ka-Fai est intéressant. Mais cette coupure est un peu trop radicale, et il s’agit là de mon unique critique vis-à-vis d’un film qui m’a véritablement enthousiasmé.

LES PLUS LES MOINS
♥ Bien rythmé
♥ Original
♥ Andy Lau
⊗ Une seconde partie moins prenante
Ne passez donc pas à coté de ce RUNNING ON KARMA… car vous n’êtes pas prêt de voir un nouveau film comme celui-là !



Titre : Running on Karma / 大隻佬
Année : 2003
Durée : 1h33
Origine : Hong Kong
Genre : Policier / Drame / Fantastique
Réalisateur : Johnnie To, Wai Ka-Fai
Scénario : Wai Ka-Fai, Yau Nai-Hoi, Au Kin-Yee

Acteurs : Andy Lau, Cecilia Cheung, Eddie Cheung, Karen Tong, Chun Wong, Jimmy Wong, Hon Kwok-Choi, Yuen Bun, Yu Wen-Zhong, Hou Lian-Sheng

 Dai zek lo (2003) on IMDb


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Auteur : Oli

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