[Sortie] Le film du mercredi : Hinterland

Le mercredi, c’est sortie, et aujourd’hui j’ai choisir de vous présenter HINTERLAND de Stefan Ruzowitzky, un thriller expressionniste autrichien / luxembourgeois qui a obtenu le Prix du Public au Locamo Film Festival 2021.

Vienne, 1920. Après l’effondrement de l’empire austro-hongrois, Peter Perg, soldat de la Grande Guerre revient de captivité. Tout a changé dans sa ville, où le chômage et les pulsions nationalistes prennent chaque jour un peu plus d’ampleur. Il se sent étranger chez lui. Soudainement, plusieurs vétérans sont brutalement assassinés. Touché de près par ces crimes, Peter Perg s’allie à Theresa Korner, médecin légiste, pour mener l’enquête. Au fur et à mesure de ses découvertes, Peter se retrouve malgré lui mêlé aux évènements et doit faire face à des choix cruciaux dans un chassé-croisé aux allures de thriller expressionniste.

Notes du réalisateur :

Le sujet d’HINTERLAND est la masculinité toxique. Perg et des centaines de milliers de ses camarades reviennent de la guerre, le dernier lieu où l’homme peut faire ses preuves contre d’autres hommes. Ils ont perdus cette guerre, ils sont honteux, en colère et souffrent de cet “échec”. Il réagissent à cela par une agressivité aveugle : contre les autres, et contre eux-mêmes. En ces temps nouveaux, après la Grande Guerre, rien ne semble sonner juste pour des hommes comme Perg, tout semble déformé et déséquilibré. C’est ce que nous avons essayé de mettre en image pour HINTERLAND, comme une version digitale du film muet LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI, chef d’œuvre expressionniste dont l’image travaille ce côté déstructuré. HINTERLAND a été tourné presque exclusivement en fond bleu. Nous avons essayé de créer un équilibre passionnant entre ce monde dur, bruyant et brutal des hommes et les paysages complexes de l’âme de nos protagonistes avec leurs blessures existentielles.

Notes de la production :

Un rêve de longue date est devenu réalité avec HINTERLAND. L’atmosphère inquiétante des décors des premiers films expressionnistes, tels que LE CABINET DU DR CALIGARI de Robert Wiene ou LE GOLEM de Paul Wegener et Carl Boes envoûtent toujours autant les spectateurs. Alors pourquoi ne pas oser une réinvention avec des moyens cinématographiques modernes ?

Les incertitudes d’aujourd’hui ont beaucoup en commun avec le chaos des années entre-deux guerres. Dès le début du projet, il était clair que nous voulions créer notre propre monde. Une Vienne expressionniste et tordue dans laquelle l’architecture impériale exprime toutes les valeurs précédemment défendues, mais qui commence à vaciller : plus de Dieu, plus d’empereur, plus de patrie… L’introspection pratiquée dans des domaines tels que la littérature (Schnitzler), la psychanalyse (Freud) et l’art (Schiele, Kokoschka…) a été un facteur déterminant dans l’atmosphère fin de siècle du pays.
Mais comment utiliser les moyens modernes pour créer un monde expressionniste ? Construire des décors aurait été coûteux. Nous avons donc décidé de tourner l’intégralité du film sur une scène à écran bleu et de recréer la capitale autrichienne dans des décors numériques – un énorme défi. Stefan Ruzowitzky et toute l’équipe ont fait un excellent travail à l’intérieur de cet «enfer bleu», comme nous l’appelions en plaisantant. Remplir les vides de son imagination fait partie intégrante du tournage en général – mais ici tout n’était que ce bleu infini qui entourait nos acteurs. Après le tournage, un processus créatif très spécial a commencé. Le travail de montage était passionnant : nous n’avions que des images bleues devant nous, mais de cette façon, nous pouvions nous concentrer entièrement sur le jeu des acteurs. Puis le travail sur les arrière-plans et le compositing a commencé, un processus qui a duré plus d’un an. Pendant cette période, les vides bleus ont été progressivement comblés et ce n’est que plus d’un an après le tournage que nous avons pu voir avec bonheur les acteurs et les images expressionnistes de Vienne sur un écran pour la toute première fois. Maintenant, nous pouvons enfin vous inviter à voyager en HINTERLAND !

Ça sort ce mercredi 28, et vous pouvez découvrir la bande annonces et des images ci-dessous :

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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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