[JV] Tekken 8 (2024 – Playstation 5)

Après sa victoire contre son père – Heihachi Mishima – Kazuya poursuit son objectif de domination mondiale aidé par les forces armées de la G Corporation. Jin est alors contraint d’affronter son destin, alors qu’il retrouve sa mère, disparue de longue date, en mettant fin au règne de terreur de son père, Kazuya.


Avis de John Roch :
Si c’est Sega qui a donné naissance au jeux de combat 3D avec Virtua Fighter (c’est quand ils veulent le numéro 6), c’est bien Tekken qui a popularisé le genre et est avec le temps devenu une licence phare de la baston vidéoludique. La saga fête cette année ses 30 ans, et quoi de mieux pour célébrer l’ événement qu’un nouvel opus qui débarque dans l’arène avec une concurrence rude: Arc System Works brille dans le monde de la baston 2D, Capcom est revenu en forme avec Street Fighter 6, Mortal Kombat s’est rebooté pour le meilleur et SNK est sur le point de faire renaître la saga Fatal Fury de ses cendres (et vu les résurrections de King Of Fighters et Samurai Shodown, ça se tente). Malgré ça, Tekken 8 n’a pas à rougir. Bien au contraire, Namco a mis les petits plats dans les grands pour nous offrir (hors achats du jeu et quelques carottes sur lesquelles je reviendrai exclues on s’entend) une petite merveille, un titre qui mérite que du temps lui soit consacré, une petite bombe pleine de hargne et de fureur, un jeu qui redonne foi dans un genre qui se porte bien mais qui a perdu de sa superbe depuis que le multijoueur online est devenu la norme et que les tournois des magasins de jeux vidéo indépendants du coin ont disparus. Non, les superlatifs ne manquent pas pour ce jeu qui frise la perfection et qui a tout pour convertir de nouveaux adeptes aux joies du versus fighting.

Évacuons rapidement le mode histoire: Le Réveil Des Ténèbres. Il s’agit toujours du King Of Iron Fist Tournament, de combats, des familles Mishima et Kazama, de rivalités, de phases de beat them up ratées mais rigolotes, de combats, de QTE et de combats. Évacuons le mode arcade aussi, qui ne propose rien d’autre que 8 combats et un game over, pas même de petites cinématiques de fin pour le personnage sélectionné. Pour cela, il faut chercher du coté des épisodes de personnages, en fait le vrai mode arcade avec introduction et conclusions humoristiques qui valent pour certaines le détour. En plus des modes entraînement et Vs, le Tekken Ball fait son retour. Pour les étrangers à la saga, dans ce mode de jeu le but est d’infliger des dégâts à son adversaire avec une balle de volley, il n’est pas interdit de lui en coller une directement si il s’approche trop de la limite de sa partie de terrain de jeu. Le cœur du jeu en solo, c’est le mode quête qui permet de profiter pleinement d’un gameplay de fou furieux. Tekken 8 reste fidèle à la saga dans son système de jeu mais le modernise complètement avec en premier lieu avec l’ajout d’une jauge appelé heat. Celle-ci se déclenche soit à la simple pression d’une touche, qui donne un coup plus puissant que la moyenne, soit en effectuant un coup ou un combo spécifique qui propulsera l’adversaire et fera foncer son personnage vers lui, l’occasion de refaire un enchaînement ou de vider la jauge pour balancer une attaque spéciale qui met à mal la barre de vie adverse. Permettant de nouveau combos, redonner de la vie et en drainer alors que l’adversaire bloque les coups, la jauge de heat permet beaucoup une fois activée et surtout utilisée au bon moment renverser la vapeur, et c’est la tout le sel de Tekken 8.

Le jeu est basé sur une approche offensive et tout est pensé pour que le jouer aille dans ce sens. Il est bien entendu nécessaire de bloquer les coups, mais le jeu permet plusieurs possibilités de contre-attaque. La jauge de heat donc qui permet de briser un combo, mais aussi les punitions: des coups donnés après un bloquage qui prennent le dessus sur d’autres, et les power crush qui absorbent les coups adverse, laissant ainsi une ouverture et la possibilité de dévier une attaque. Les rage arts font également leurs retours, attaques qui si bien placées enlève une large partie de la barre de vie, en plus équilibré que dans Tekken 7 mais tout de même un brin abusé. Les possibilités de tourner la situation sont nombreuses et un combat n’est jamais gagné dans Tekken 8. Tout ce qui a été sus-mentionné peut être également paré ou contré, la défense a sa part d’importance, mais elle doit être adaptée a une logique d’action-réaction, sans quoi le combat est rapidement perdu par manque d’adaptabilité à la situation. Manette en main, chaque partie n’en est que plus vivante, nerveuse, rapide, jouissive et spectaculaire, ce qui fonctionne également en tant que spectateur de par le coté imprévisible et des tournures parfois surprenantes que peuvent prendre un round.

De spectateur à joueur, il n’ y a qu’un pas que beaucoup franchirons. Tekken 8 possède un gameplay solide et profond, mais il est clair qu’ avec cet épisode, Namco cherche non seulement à maintenir sa communauté mais aussi à en fédérer une nouvelle, le jeu étant une excellente porte ouverte vers le domaine de la compétition. Le soft est technique, mais aussi accessible au plus grand nombre. Les combos de base sortent facilement, on trouve rapidement des coups à combiner, l’ essentiel de la jauge de heat (l’ activation et le coup spécial) s’active à l’aide d’une touche et bien que certains des 32 personnages sont bien plus complexes à maîtriser que d’autres, tous se laissent approcher sans rebuter les joueurs occasionnels. Ça à l’air de rien comme ça, mais cet équilibre parfait entre technicité et accessibilité fait également beaucoup à la réussite du jeu. Que vous soyez un vétéran ou un étranger au jeu vidéo, le soft est plaisant et jamais frustrant pour les nouveaux venus. L’ essentiel outre la qualité du jeu est là: personne n’est laissé sur le carreaux, toute tranche de joueur, et pas que, s’ amuse en jouant à Tekken 8 et ça, beaucoup de jeux du genre ont tendance à l’oublier. On pestera en revanche sur le special style, qui facilite beaucoup trop la vie. Se voulant accessible sur le papier, cet option fait de celui qui l’utilise un assisté total assisté et ce mode n’est au final qu’une porte ouverte vers le troll.

De l’amusement à l’entraînement, puis la prise en compte de l’aspect compétitif du jeu, il n’ y a qu’ un pas qui se franchit aisément. Tekken 8 est un jeu qui mise énormément sur la progression du joueur et donne toutes les clés pour que celui-ci puisse être en constante évolution dans son style de jeu. Entre en scène le mode quête arcade, classique mode scénarisé dans lequel vous affronter des adversaires pour devenir le meilleur joueur de Tekken. L’intérêt de ce mode est qu’il permet de jouer contre le fantôme d’autres joueurs. La difficulté progressive permet d’ assimiler les différentes subtilités du gameplay tout en les mettant à l’œuvre. Dans le fond, Tekken 8 n’invente rien avec ce mode de jeu, Mais il est la surface de tout un système qui permet une marge de progression énorme sans avoir la frustration de ne pas avancer. Bien que la difficulté soit adaptée, ce mode de jeu vous met en condition de combat face à de vrai joueur. Logique pour le fantôme d’un joueur, mais Tekken 8 embarque une IA particulièrement efficace, qui trouve tout son intérêt dans le mode super bataille de fantôme, déblocable (rapidement) en progressant dans le mode quête arcade. Ici, il est possible de faire une sorte de bilan de compétences en affrontant son propre fantôme qui après une poignée de rounds devient un véritable miroir de sa manière de jouer, et ça fonctionne très bien jusqu’à coller un perfect sans prévenir (j’étais fatigué… le genre demeure, les excuses aussi…).

C’est là que le jeu frappe fort: que ce soit face à un autre joueur ou face à soi-même, l’ échec n’est jamais frustrant dans Tekken 8, tout est fait pour pousser le joueur à apprendre de ses erreurs et à s’investir toujours plus, à aller fouiller dans le mode entraînement pour maîtriser les heat burst, heat engager, heat smash, heat dash, les intégrer dans des combos, en découvrir de nouveaux, rendre son jeu plus aérien, y intégrer les projections, de s’intéresser aux postures des personnages et des nouvelles possibilités qu’ elles apportent… le mode rediffusion permet également de participer au replay en prenant la place de son combattant pour refaire le match avec les donnés récoltées. Et dès que vous vous sentez d’attaque, vous pouvez aller juger vos progrès face à de vrais adversaires dans les classiques mode en ligne combat rapide, classé pour progresser dans votre rang de joueur, ou de communiquer avec des gens du monde entier dans le HUB qu’est le salon de combat Tekken. à noter que le jeu en ligne est solide. En dehors d’une fois rapidement écourtée (le jeu offre la possibilité de quitter une partie dès que quelque chose ne va pas sans que cela n’ affecte vos statistiques de jeux), pas un freeze, pas un lag ou autres problèmes de connexion à signaler. Le online du jeu est propre, tout comme l’aspect graphique du titre. La saga Tekken a toujours été un maître étalon du genre, cet opus lui fait honneur: les personnages ont franchi un nouvelle étape dans leurs modélisations, les combats sont vivants, les arrières plans aussi, les effets de lumière s’ enchaînent, le jeu est plus que satisfaisant sur le plan graphique et aucun ralentissement ne vient gâcher des combats à la rapidité et à la fluidité exemplaire.

Tout ce que l’on pourrait reprocher à Tekken 8, c’est d’être un jeu dans l’air du temps. Il y a donc un pass de combat saisonnier pour débloquer les prochains personnages, frustrant certes mais avec 32 personnages, le roster est déjà bien consistant et va vous occuper un petit bout de temps. La ou ça coince, c’est du coté du pass saisonnier et des micros transactions de rigueur dans la production actuelle qui fait légèrement grincer des dents. Non pas que l’on peut faire sans, c’est même tout le contraire puisque les éléments de personnalisation sont totalement accessoires, mais ça reste un problème dans le sens ou Namco a toujours laisser une place importante dans ce domaine. Ici, il est possible de débloquer quelques éléments dans les différents modes de jeu, mais c’est chiche, beaucoup trop quand on regarde les options de personnalisation d’ un soul Calibur 5 par exemple. Rien de préjudiciable cependant, ce genre de pratique cosmétique mis à part, avec ses combats vivants, nerveux, rapides, jouissifs et spectaculaires, Tekken 8 est un jeu indispensable et à tout pour tenir en haleine les joueurs pendant un bout de temps. Les nouveaux éléments de gameplay qui favorisent une approche offensive et son équilibre parfait trouvé entre technicité et accessibilité renouvelle la saga pour le meilleur et va à coup sur convertir de nouveaux adeptes aux jeux de combat.


GRAPHISMES
la saga Tekken a toujours été graphiquement irréprochable, c’est à nouveaux le cas ici. Les personnages et arrières plans sont plus beaux que jamais, c’est fluide en toutes circonstance et le jeu est propre, sans bugs d’affichage ni ralentissements à signaler
JOUABILITÉ
C’est la perfection. Le gameplay est solide, les possibilités nombreuses, mais c’est surtout le parfait compromis entre technicité et accessibilité qui est à saluer. Tekken 8 est un jeu pour absolument tout le monde.
DURÉE DE VIE
Entre les différents modes solo et en ligne, la marge de progrès énorme qui pousse à y revenir sans cesse et le bonheur qu’ offre la frénésie des combats, Tekken 8 n’a de date de péremption que vous lassitude
BANDE SON
Le sound design est à la hauteur du reste et retranscrit bien l’ intensité des combats. A noter que la B.O regroupe toute la saga Tekken, il y a du choix
CONCLUSION
Avec ses combats vivants, nerveux, rapides, jouissifs et spectaculaires, Tekken 8 est un jeu indispensable et à tout pour devenir une nouvelle référence qui va tenir en haleine les joueurs pendant un bout de temps. Les nouveaux éléments de gameplay qui favorisent une approche offensive et son équilibre parfait trouvé entre technicité et accessibilité renouvelle la saga pour le meilleur et va à coup sur convertir de nouveaux adeptes aux jeux de combat.



Titre : Tekken 8
Année : 26 Janvier 2024
Studio : Bandai Namco Entertainment
Editeur : Bandai Namco Entertainment
Genre : Baston

Joué et testé sur : Playstation 5
Existe sur : PC, Playstation 5, Xbox Series
Support : un disque


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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