[Film] The Chanting 2, de Rizal Mantovani (2007)

Samantha, après sa défaite sur Sri Sukmarahimi Mangkoedjiwo, prend la fuite. A présent la seule à pouvoir invoquer le Kuntilanak, elle est poursuivie par la secte de Mangkoedjiwo. Agung, son petit ami, traumatisé par les récents événements, décide malgré tout de partir à la recherche de Sam.


Avis de Rick :
Alors que j’y allais à reculons, le premier Kuntilanak de 2006, renommé donc The Chanting à l’international, a été une plutôt bonne surprise. Pas le film du siècle, mais venant du réalisateur, un film plus subtil que d’habitude, et qui, malgré le fait que sa créature était souvent un poil ratée, parvenait à faire passer la pilule en la cachant bien souvent dans l’obscurité. Et puis, c’était également l’occasion de découvrir les premiers pas devant la caméra de Julie Estelle. Le film a du avoir en tout cas un petit succès en Indonésie, puisque ce film unique change alors son fusil d’épaule dés l’année suivante, avec l’arrivée de The Chanting 2, changeant le film en premier opus d’une trilogie. En tout cas, je partais plutôt confiant, puisque l’intégralité de l’équipe revient, que ce soit derrière ou devant la caméra. Du moins, pour ceux ayant survécu au premier métrage. Kuntilanak 2 se veut donc être la suite directe du premier film. On retrouve Sam qui prend la fuite après sa victoire, devenant ainsi la seule pouvant invoquer la créature grâce au chant maudit. Son petit ami lui est toujours traumatisé par les événements, mais va finalement se ressaisir pour partir à la recherche de Sam et l’aider à surmonter ses épreuves. Et comme si ça ne suffisait pas, il faut bien entendu rajouter une menace, et nous avons donc le culte de Mangkoedjiwo, qui se retrouve dans une impasse, puisqu’ils se servaient jusque là du pouvoir du Kuntilanak pour tuer, et en quelque sorte, accepter des contrats contre de l’argent. Mais la créature ne pouvant être invoquée maintenant que via Sam, ils vont donc se lancer à sa poursuite.

Dans le fond, c’est très bien, cela fait trois intrigues distinctes pour le métrage, de quoi amener du contenu, du rythme, et approfondir la mythologie. En tout cas, moi, c’était ce que je lui demandais. Sauf que très rapidement, Kuntilanak 2 souffre d’un gros défaut qui vient un peu anéantir tout ça, à savoir qu’il n’arrive jamais à camoufler qu’il n’est qu’un épisode de transition avant le troisième opus. Ainsi, toute la première heure sera longue, peu intéressante, et ne fera finalement absolument rien avancer. D’un côté donc nous avons Sam, Julie Estelle donc, qui loue une chambre chez une famille. Elle est tiraillée entre sa personnalité normale et la satisfaction que peut lui amener les morts qui surviennent par sa faute, en invoquant le Kuntilanak. Un choix très intéressant, qui aurait pu donner de la profondeur au métrage, au personnage, et amener un challenge intéressant pour Julie Estelle. Malheureusement, plutôt que de jouer sur cette dualité, le réalisateur et son scénariste font le choix de mettre en avant soit l’une soit l’autre de ses personnalités, suivant les scènes. Déception, même s’il faut bien avouer que c’est la partie qui s’en sort relativement le mieux durant la première heure. Et ce même si ça n’amène au final pas grand-chose, Sam restant le plus souvent dans sa chambre. De l’autre donc, nous avons son petit ami, Agung, toujours joué par Evan Sanders, traumatisé par les événements du premier film, et qui commence donc le métrage seul, avant de se ressaisir et de vouloir retrouver Sam. Peut-être que le réalisateur lui en demanda beaucoup trop, mais il n’est jamais véritablement crédible en homme traumatisé, alors qu’il montrera, bien plus tard dans le film, un jeu bien plus convaincant en jouant sur des émotions plus subtiles. L’idée du trauma est logique, son exécution ne va pas convaincre.

Et pire, ça se traîne en longueur, puisqu’il faudra presque attendre une heure de film pour qu’enfin, Agung se bouge et ne parte à la recherche de Sam. Oui, une heure. Et puis donc, il y a le culte, à la recherche de Sam, qui lui aussi prendra tout son temps pour ne vraiment être au centre du récit lors de la dernière demi-heure, et qui peine aussi à convaincre. Il faut dire que le principal homme de main, passant son temps à ricaner et à faire des clins d’œil, n’aide pas. Et tout ça n’est ne s’élèvera pas avec la mise en scène, abusant d’effets de montage ayant plus leur place dans un clip vidéo que dans un film voulant faire peur et poser une ambiance. Heureusement, tout ça, ça se bouge un peu durant la dernière demi-heure, qui ne se révèle pas non plus satisfaisante, puisqu’ouvrant de nombreuses pistes qui ne seront sans doute explorées que dans le troisième film, et se terminant sur un gros cliffhanger venant confirmer cette impression. Mais au moins, durant cette demi-heure, l’intrigue évolue enfin, les enjeux sont là et sont clairs, et les nouveaux éléments promettent au moins un troisième opus qui apportera plus de réponses, et surtout, qui ne pourra, en toute logique, ne pas reproduire les erreurs de ce second opus. Un second opus qui se regarde, malgré ses fautes de goûts, et surtout malgré son scénario qui aurait pu n’être en réalité qu’un court métrage de 30 minutes, ou le premier acte du film suivant. Regardable oui, mais pas vraiment bon.

LES PLUS LES MOINS
♥ Julie Estelle
♥ Une dernière demi-heure qui se bouge
♥ Des pistes intéressantes
⊗ Un épisode de transition qui n’a pas grand-chose à dire
⊗ Des fautes de goûts en mise en scène
⊗ Les scènes de meurtres, épileptiques
⊗ La première heure, longue et un peu vide
note35
Ce second opus baisse d’un gros cran niveau qualité. La mise en scène se laisse aller à des facilités, le scénario n’exploite jamais ses idées, les mises à morts sont souvent ratées, et le rythme faiblard de la première heure ne nous retirera jamais l’impression de ne voir qu’un épisode de transition bancal.


Titre : The Chanting 2 – Kuntilanak 2
Année : 2007
Durée :
1h42
Origine :
Indonésie
Genre :
Fantastique
Réalisation :
Rizal Mantovani
Scénario :
Ve Handojo
Avec :
Julie Estelle, Evan Sanders, Sutan Amanullah, Bella Esperance, Ibnu Jamil, Buanergis Muryono, Piet Pagau, Cepi Setiawan et Lita Soewardi
The Chanting 2 (2007) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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