[Film en production] Monstera – Un film signé Mickaël Dusa & Jolan Nihilo

La collaboration de Mickaël Dusa & Jolan Nihilo débute en 2021, lorsqu’ils se rencontrent dans les couloirs d’une maison hantée où ils exerçaient tous deux en tant qu’acteurs. Plongeant rapidement dans l’univers du cinéma de genre, ils concrétisent leur passion en réalisant deux courts-métrages, Delirium Tremens et Venus. Ce dernier réussit à captiver l’attention de nombreux festivals tels que le SITGES, le FEFFS et Courts Mais Trash. Nous avions déjà mis en lumière les deux réalisateurs ici. Monstera était initialement conçu comme un long-métrage. Malheureusement, la réalisation du projet sous cette forme est actuellement hors de leur portée en raison de contraintes budgétaires. Pour surmonter cet obstacle, ils ont pris la décision de développer un court-métrage en autoproduction qui servira de vitrine pour le film complet. Mais avant d’ y venir, on vous remet les avis de Cherycok sur Delirium Tremens et Venus, deux court-métrages avec lesquels les réalisateurs ont non seulement choisi des thématiques très personnelles traitées avec sincérité et intelligence, mais qui de plus ne sont que rarement, voire pas du tout, abordées dans le cinéma de genre.


Delirium tremens, l’avis de Cherycok :

Delirium Tremens, des termes qui évoqueront peut-être quelque chose aux plus alcooliques d’entre vous puisqu’il s’agit du nom d’une très bonne bière belge arborant un éléphant rose, un peu forte (8.5°) mais néanmoins douce et savoureuse. Mais il ne s’agit pas ici de cela mais d’un trouble neurologique lié au syndrome de sevrage alcoolique causant un état d’agitation avec des tremblements, de la fièvre, parfois des hallucinations et même des troubles de la conscience. Et c’est le thème du premier court métrage de Mickaël Dusa et Jolan Nihilo, tout sobrement intitulé Delirium Tremens.
Deux personnages, une mère et sa fille, auxquels on pourrait en rajouter un troisième, ce « démon » qui habite le personnage de Julia, la maman. Il va être ici question d’alcool, de sevrage qui ne se passe pas bien, d’enfant qui grandit trop vite, de la difficulté de se (re)construire autour de ça. Delirium Tremens nous amène dans la psyché de quelqu’un en pleine souffrance, sombrant peu à peu dans la folie à cause du manque, où chaque seconde qui passe est une épreuve. Visuellement très beau, Delirium Tremens va beaucoup jouer avec les couleurs, chacune ayant une signification particulière dans le récit, pour petit à petit virer au noir et blanc, comme pour représenter le quotidien morne de ceux qui tentent de sortir de cette addiction, mais aussi de ceux qui gravitent autour (ici un enfant) et qui la subissent par ricochet. Les deux jeunes réalisateurs ont un vrai talent de mise en scène, un vrai sens du cadre, avec cette caméra qui fait preuve d’une grande fluidité dans ses mouvements qui accompagnent les personnages dans leurs déplacements. A fur et à mesure que la folie prend le dessus sur le personnage de Julia, l’ambiance se fait de plus en plus inquiétante, de plus en plus étrange, et rapidement la mise en scène part dans des délires visuels qui le sont tout autant et qui donnent aux spectateurs cette sensation de claustrophobie, d’être enfermés entre 4 murs comme ces personnages.
Delirium Tremens est un court métrage qui ne met pas à l’aise, qui caresse à rebrousse-poil, mais qui propose une expérience sensorielle assez intense.


Venus, l’avis de Cherycok:

Après le trouble du Délirium Tremens, les deux jeunes réalisateurs s’attaquent avec le court métrage Venus à un traumatisme, celui d’une grossesse issue à un viol, aux conséquences morales que cela engendre sur celle qui la subit. Tout comme le premier court, le spectateur va passer par tout un tas d’émotions car, tout comme le premier court, ils vont mettre en scène des images chocs.

A la différence que dans Venus, c’est dès les premières secondes que cela va arriver avec un curseur de glauque qui va monter en flèche et qui ne va jamais faiblir. On se retrouve scotché à notre écran, presque hypnotisé devant ces images pourtant peu ragoutantes mais à la signification très forte. Une fois de plus, c’est visuellement saisissant. Les couleurs choisies, les angles de caméra, ce jeu avec le flou d’arrière-plan, cela accentue encore plus l’aspect souvent un peu crado, mais aussi la sensation de malaise dans laquelle le court-métrage nous met, un malaise qui doit être bien présent chez le personnage étant donné sa situation mais en beaucoup plus fort. Ce « crado » n’est pas que là pour remuer l’estomac du spectateur. Il fait passer des messages, pas toujours facilement perceptibles mais pourtant bels et biens là.


Avec ce court-métrage de 25 minutes, l’ espoir de Mickaël Dusa & Jolan Nihilo est d’éveiller l’intérêt de collaborateurs potentiels prêts à les soutenir dans la concrétisation d’ un projet de long-métrage. Monstera plonge au cœur des tourments d’un couple, déchirée par la perte leurs nouveau-nés. L’intrigue se déploie dans un huis clos à ciel ouvert, où les protagonistes sont perdus entre la lisière de la forêt et les confins d’une serre. Le film tisse une toile complexe de sentiments, où la beauté et l’horreur se mêlent à leurs traumatismes. Malgré ses aspirations ambitieuses, la conception de Monstera a été pensée dans les limites d’un budget restreint, sans compromettre la qualité de son résultat. Cependant, Monstera a besoin de fonds pour voir le jour. Une contribution permettra de financer la production du film et de lui donner la chance d’atteindre son plein potentiel. Au-delà de l’aspect financier, un partage ou même un simple commentaire de soutien offre l’opportunité de faire connaître le projet. Pour en savoir plus sur ce court-métrage d’un duo de réalisateur à l’univers vraiment à part, c’est par ici. Nous, on y croit, et on leur souhaite un bon courage.

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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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