[Film] Scalps, de Fred Olen Ray (1983)


Un groupe d’étudiants en archéologie part effectuer des recherches dans une partie reculée du désert Californien. Dès leur arrivée au milieu de l’immense décor aride, les jeunes gens vont se sentir observés par une présence mystérieuse. Involontairement, ils vont perturber le sommeil ancestral de démons indiens qui se vengeront de la plus sanglante manière de ceux qui ont osé profaner leur terre sacrée. Une longue nuit d’horreur commence au cours de laquelle les hurlements des suppliciés raisonneront jusqu’à l’aube…


Avis de Rick :
Fred Olen Ray est, au même titre de Richard Band ou Roger Corman, très connu en Amérique, surtout bien entendu dans le milieu de l’horreur underground. Et Scalps, un de ses premiers métrages d’ailleurs, datant de 1983, est le premier film du réalisateur auquel je me frotte. Oui, je n’ai pas vu Evil Toons, où son film avec des prostituées se servant de tronçonneuses (ou les nombreux nanars/navets chroniqués par Chery car je veux garder un peu de santé mentale). Mais je connais la réputation du monsieur, donc de base, je m’attendais à du gore mal foutu et des plans nichons. Ah oui c’est comme ça apparemment chez Fred Olen Ray. Mais en même temps, Scalps semble un peu à part, puisqu’il faisait parti de ces métrages qui furent interdit pour leur violence en Angleterre durant de longues années. Et il fut d’ailleurs également inédit en France durant de longues années, avant que Uncut Movies ne se décide à sortir le film en DVD chez nous dans une copie limitée. Mais en vérité, en lançant le film, je ne savais pas encore que c’était un film de ce cher Ray. C’est après quelques secondes et l’apparition de son nom que j’ai eu des frissons. Et la scène d’ouverture ne fut pas là pour me rassurer, avec ce vieux papy qui s’égorge sans raison et ce… démon ou je ne sais quoi dans le désert avec une tête de lion. Oui, du cosplay avant l’heure que voulez-vous ! Mais néanmoins, deux choses me sautent au visage avec cette introduction. Déjà, l’inspiration principale du titre semble être La Colline a des Yeux de Wes Craven (le désert, l’ambiance). Pourquoi pas, même si je n’aime pas ce film. Ensuite, c’est que l’on risque de bien rigoler. Et Scalps malheureusement, même après cette constatation et avec peu d’attente, c’est mauvais.

Évacuons déjà ce dont tout le monde se doute, c’est techniquement à la ramasse. Les faux raccords sont les uns derrière les autres, la mise en scène est catastrophique, la lumière horrible (et dire qu’il y avait deux directeurs de la photographie) en plein jour, et illisible de nuit. Voilà, ça c’est pour l’image. De nuit, autant vous prévenir qu’il faudra sortir ses lunettes pour y voir quelque chose (peut-être que la récente copie du Blu-Ray US sauve les scènes, mais en l’état, aie). De jour, c’est granuleux, peu agréable à l’œil. Passons au son. Je félicite par avance John Mitchell, le mixeur du film, qui n’a à son actif que trois métrages, dont deux comme mixeur. C’est catastrophique. À croire en réalité que ça n’a pas été mixé, puisque certains dialogues sont inaudibles, le son de certains éléments comme les pompes à essence change radicalement d’un plan à l’autre, voir se coupe au sein du même plan. Du travail de pro, bravo ! En vrai, je suis rassuré qu’il n’a pas mixé grand-chose ! Par contre, soulignons la musique du métrage, sans doute un des uniques point forts, qui parvient par moment à poser à elle seule une ambiance assez particulière sur le métrage. Mais bon, assez dit de bonnes choses sur Scalps, passons à ce qui intéresse tout le monde. Non pas le scénario, il est simple et stupide : des jeunes archéologues en herbe qui se rendent sur un site indien, une légende, et les meurtres commencent. Les personnages sont stupides eux aussi d’ailleurs, et bien cliché. Non, ce qui intéresse, c’est le gore, et les nichons. Accrochez-vous pourtant, car il faudra bien attendre une heure avant de voir quoi que ce soit. Avant, ça parle, beaucoup, beaucoup trop longtemps. Pour ne rien dire. Les effets gores sont rudimentaires et assez risibles, surtout que le réalisateur abuse parfois du ralenti.

Et comme l’ensemble a été monté à la hache, le résultat est d’autant plus risible. Quand au sexe, une seule minuscule scène pourrait plaire à l’amateur, sauf qu’elle est de nuit, donc on ne voit rien, entre la lumière nulle, le grain d’image envahissant… Non, vraiment, Scalps n’est pas bon, et ne parvient même pas à être divertissant. Il y a bien deux trois moments qui font rire, comme lorsqu’un personnage féminin, remarquant qu’il n’y a qu’un aigle dans le ciel, lancera un « c’est un mauvais présage, je le reconnais, c’est le même aigle que sur le trajet »… Pour un oiseau qui est a bien 100 mètres au dessus d’eux, chapeau. Car je sais que ma vue n’est pas parfaite, mais même avec un 10/10 aux deux yeux, pas sûr que je serais aussi fort qu’elle ! Alors oui, c’est con, ça m’a fait rire, ça dure 3 secondes dans le film, mais il faut bien ça pour se tenir éveillé, vu que Scalps, c’est une heure d’ennui, 20 minutes horrifiques mal foutues, et 1h20 de carnage cinématographique. Reste oui, quelques moments d’ambiance qui fonctionnent grâce à la musique, et à de rares occasions, l’esthétique crade et amateur qui donne un cachet spécial. Après, ça plaira peut-être aux amateurs du réalisateur, mais non, ce n’est pas un bon film. Ni même un film amusant.

LES PLUS LES MOINS
♥ La bande son (malgré l’affreux mixage) ⊗ Réalisation amateur
⊗ Photographie ignoble
⊗ Aucun mixage audio
⊗ Une première heure vide et longue
Pour un de ces premiers films, Fred Olen Ray plagiait La Colline a des Yeux, et sans surprises, c’est bien mauvais, et amateur a tous les niveaux.



Titre : Scalps
Année : 1983
Durée : 1h22
Origine : U.S.A.
Genre : Slasher
Réalisateur : Fred Olen Ray
Scénario : Fred Olen Ray

Acteurs : Jo Ann Robinson, Richard Hench, Roger Maycock, Frak McDonald, Carol Sue Flockhart et Barbara Magnusson

 Scalps (1983) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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