[Film] Nowhere To Hide, de Wang Guandi (2021)


Les dératiseurs Ah Fat et Oncle Sam sont chargés par le Regent Hotel d’exterminer tous les rats du bâtiment. Lorsqu’un lézard « exotique » est amené à l’hôtel par des chasseurs peu scrupuleux, le personnel de l’hôtel disparaît mystérieusement un par un, et un voyage palpitant de « lutte antiparasitaire » est sur le point de commencer.


Avis de Cherycok :
Nowhere To Hide est un polar coréen réalisé en 1999 par Lee Myung-See et il fait partie de cette vague de films à la fin des 90’s qui a redoré le bl…. Ah non, on me dit dans l’oreillette que ce n’est pas le bon film et qu’il s’agit en fait d’un film de monstre chinois sorti en 2021 pour les plateformes de SVOD du type iQiYi. Un film de bestiole donc, mais point de crocodile destructeur ou de requin géant ici, ni même de serpent atrophié, de dragon sorti d’une autre époque ou de loup-garou en papier mâché. Non, ici nous allons avoir affaire à une sorte de caméléon mutant géant ou de lézard mutant géant (c’est au choix) qui va semer la panique dans un hôtel. D’ailleurs, le titre chinois pourrait se traduire par « Le lézard mutant ». Oui, c’est bien plus parlant que Nowhere to Hide, j’avoue. Alors que vaut cet énième film de monstre chinois ? Eh bien c’est pas si pire.

Le pitch de départ est le suivant : Des braconniers pensent avoir attrapé un putois et le ramène dans un sous-sol lugubre rempli d’autres animaux en cage. Sauf que lorsqu’ils montrent leur cargaison à leur contact, ce n’est plus un putois mais un lézard semblant un peu agressif. Qu’importe, ça fera malgré tout l’affaire et cela impressionnera même les nombreux riches convives venus passer une soirée exceptionnelle pour déguster, le temps d’un repas, bon nombre d’animaux dit « exotiques » dans l’hôtel juste au-dessus. Sauf que le gros lézard va malencontreusement s’échapper. Pendant ce temps, deux membres un peu crétins d’une compagnie de dératisation se trompent d’hôtel et tentent de persuader la patronne que, si si, il y a bien des rats dans son hôtel. Ils vont vite se rendre compte que ce ne sont pas les rats les animaux les plus dangereux des lieux. Très rapidement, et ce malgré un monstre qui va décimer pas mal de monde, on comprend que Nowhere to Hide va jouer à fond la carte de la comédie et que chaque moment sérieux va se retrouver immédiatement désamorcé par des gags. La recette est connue, a déjà fait ses preuves, et fonctionne lorsque l’humour fonctionne, ce qui n’est pas forcément le cas ici. L’humour n’est pas très heureux, souvent forcé, mais quelques gags fonctionnent malgré tout car le film ne se prend jamais au sérieux. Il suffit de voir la tête du monstre lors du final, devenu obèse à forcer de manger des figurants, pour en être convaincu. Les gags vont essentiellement venir du duo de dératiseurs, deux boulets maladroits et couards, tous justes capables de mettre un pied devant l’autre, alors lorsqu’il faudra affronter un lézard géant, je vous laisse imaginer ce que ça peut donner.

Et puisque nous parlons du fameux lézard mutant géant, force est de constater que, malgré le budget du film qui semble des plus resserré, les CGI sont plutôt corrects. L’incrustation est correcte, c’est plus par l’animation de la créature, qui est parfois un tout petit peu saccadée, que le bât blesse. Néanmoins, le réalisateur / scénariste use de subterfuges, comme le fait qu’il puisse devenir invisible, ce qui est bien arrangeant sur deux points : cela évite de montrer leurs limites en images de synthèse, et ça permet d’économiser sur le budget. En contrepartie, les attaques de la bête lorsqu’elle est invisible sont intéressantes, avec des cascadeurs pas mal valdingués dans tous les sens (merci les câbles) pour un résultat visuel qui a plutôt de la gueule. D’ailleurs, la mise en scène est de plutôt bonne facture, aussi bien dans la photographie que dans les cadrages. Certains mouvements sont très bien trouvés. Certes, des idées sont pompées à droite / à gauche, comme cette scène renvoyant immédiatement à celle des raptors dans la cuisine dans Jurassic Park, mais la réalisation est propre. La violence graphique est réduite au stricte minimum, on ne voit jamais le monstre dévorer les victimes ; on montre principalement l’horreur à travers les expressions des personnages car on reste dans un spectacle assez familial. Le réalisateur se permet un petit message sous-jacent, celui de bannir les gibiers, plus particulièrement les gibiers exotiques qui sont chassés pour contenter les estomacs curieux des gens riches lors de soirées mondaines. Au final, difficile de s’extasier devant le spectacle proposé mais cela reste un divertissement pas trop mal fichu.

LES PLUS LES MOINS
♥ Plutôt bien rythmé
♥ Mise en scène qui tient la route
♥ Certains CGI
⊗ Le jeu des acteurs
⊗ Des gags pas souvent inspirés
⊗ Certains CGI
Difficile de s’extasier devant le spectacle proposé par Nowhere To Hide, même s’il reste un divertissement à peu près regardable sans ennui. Le film s’axe un peu trop sur la comédie, sauf que la majorité des gags ne sont pas des plus heureux.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Si on tend bien l’oreille, on remarquera à 2 ou 3 reprises que Nowhere To Hide vient emprunter (sans doute sans aucune autorisation) quelques secondes de la piste 3 (Contamination) de la bande originale de The Thing de John Carpenter, composée par Ennio Morricone.

• Nowhere To Hide est visible gratuitement et légalement sur le site de streaming chinois iQiYi. On y retrouve d’ailleurs également le seul autre film du réalisateur, Fox Hunter, réalisé en 2018.



Titre : Nowhere to Hide / 变种狂蜥
Année : 2021
Durée : 1h15
Origine : Chine
Genre : Ouh la vilaine bête
Réalisateur : Wang Guandi
Scénario : Wang Guandi

Acteurs : Jason Zhang Yu-Xuan, Rayna Wang, Pang Yong, Peng Haiyang, Wang Zi-Qing


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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