[Film] La Lampe, de Tom Daley (1987)


Une vielle lampe, accompagnée d’un bracelet vient de faire son entrée au musée d’histoire naturelle de Houston, au Texas. Le bijou intéresse fortement la fille du conservateur, qui par caprice passe le bracelet à son poignet. Aussitôt, l’adolescente est sous l’emprise de la lampe magique et l’esprit maléfique qu’elle contient lui ordonne de passer la nuit au musée avec ses camarades. Les forces du mal vont se déchaîner jusqu’à l’aube.


Avis de Cherycok :
Tous les amateurs de cinéma horrifiques se souviennent du Wishmaster de Robert Kurtzman produit par Wes Craven, cette petite série B efficace qui a fait les joies des vidéoclubs et qui a engendré trois suites (à la qualité plus ou moins discutable). Une bobine dans laquelle un génie exhaussait les vœux de manière un peu détournée jusqu’à ce que la mort du demandeur s’en suive. Une revisite du mythe d’Aladin en quelques sortes. Oui, mais combien d’amateurs de cinéma horrifique se souviennent de The Lamp (The Outing de son titre original) sorti en 1987, lui aussi traitant d’un djinn démoniaque qui, une fois sa lampe frottée, va faire tout un tas de victimes ? Beaucoup moins. Il faut dire que, jusqu’à il y a peu, The Lamp n’avait eu droit qu’à une sortie VHS dans nos contrées. Jusqu’à il y a peu, oui, car désormais, grâce à l’éditeur un peu fou Pulse Video, c’est en blu-ray que vous pourrez découvrir ce petit film d’horreur oublié et pourtant des plus sympathiques et attachants, et en version intégrale ! Un film fait avec trois bouts de ficelles, mais un film fait avec le cœur.

The Lamp, c’est un petit film d’horreur indépendant où tout le monde a mis la main à la patte pour qu’il voie le jour, le genre de petit film familial qui malgré un budget limité (IMDB parle de 2M$ mais c’est sans doute moins) a essayé de faire les choses bien. Point de grosses têtes d’affiches, un casting d’acteurs inexpérimentés dont certains qui trouveront ici leur seul et unique rôle, un metteur en scène qui n’aura rien réalisé d’autre, mais une envie de proposer autre chose qu’un énième slasher, sous-genre horrifique qui a eu son heure de gloire dans la première moitié des années 80 mais qui commençait sévèrement à s’essouffler. Mais là où le djinn de Craven réalisait quoi qu’on en dise les souhaits de ceux qui se frottaient à lui (et mourraient), le djinn de The Lamp a juste envie de semer le chaos et de faire le plus de victimes possible dès qu’il sera libéré de cette prison de métal. Mais revenons-en au début. Quel est le scénario du film ? Oh ben nous sommes dans un film d’horreur des années 80, alors il s’agit une fois de plus d’un groupe de jeunes qui vont aller dans un endroit pour jouer à touche-pipi et qui vont se faire massacrer un à un par la créature. Alors vous, si vous étiez dans la même situation et que vous vouliez trouver un endroit tranquille pour boire des bières et tripoter votre moitié du moment, vous iriez chez un(e) pote dont les parents ne sont pas là ou quelque chose du genre, c’est logique non ? Eh bien dans les films non. C’est toujours dans une maison hantée, dans un cimetière, dans une forêt lugubre et autres joyeusetés. Dans The Lamp, notre groupe de décérébrés s’est dit que, tiens, puisque le papa de l’héroïne travaille au Musée d’Histoires Naturelles de Houston, si on allait y squatter une nuit quand il n’y a plus personne, histoire de tripoter des boobs ou titiller du macaroni en compagnie de corps momifiés, des masques étranges et de squelettes de dinosaures ? Pourquoi pas après tout, c’est original. Et puis c’est logique que ce soit là que soit amenée une lampe étrange vieille de plusieurs milliers d’années.

The Lamp possède tous les codes du cinéma d’horreur des années 80 avec son groupe de jeunes pas très fût-fût à la durée de vie limitée, des meurtres, des effets gores, et bien entendu des boobs. Le spectateur va donc assister au massacre des protagonistes du film (le bodycount est de 16) dans des morts plus ou moins graphiques. Crâne fendu à la hache, corps coupé en deux dans l’eau, empalement avec une lance, jugulaire arrachée par une momie qui reprend vie, décapitation avec un ventilateur de plafond, morsures mortelles de cobra, … Sans doute faute de budget, certains meurtres ne nous sont pas montrés frontalement, mais on soulignera malgré tout l’envie de ne pas se répéter et chaque mise à mort se démarque de la précédente. On aurait aimé que le sang coule un peu plus mais les effets pratiques sont éminemment sympathiques. Dommage également que l’animatronic du djinn soit un peu gâché par des effets visuels grattés à même la pellicule pour lui donner un effet magique, ne rendant pas forcément hommage au travail fourni. On regrettera aussi que les mises à mort ne soient pas mieux dispatchées tout au long du film. Il y en a plusieurs dans l’introduction, énormément dans la dernière demi-heure, mais entre les deux, c’est le calme plat. Pourtant, The Lamp demeure malgré tout amusant du début à la fin, en particulier grâce à son côté un peu ringard et désuet aujourd’hui, ce que les américains qualifient de « cheesy ». Le jeu des acteurs est assez bissextile, certaines situations sont improbables (l’agent de sécurité qui chante de l’opéra), les dialogues sont souvent délicieusement crétins, et puis il y a du plan boobs gratuit et ça, ça ne peut que donner encore plus de cachet à The Lamp. Mais tout n’est pas délicieusement kitch, il y a aussi de vraies bonnes choses dans cette entreprise. La mise en scène tient réellement la route, avec des cadrages et une photographie certes très dans leur époque mais vraiment intéressants, tout comme l’ambiance sonore qui vient amener un aspect soigné à l’ensemble. Tout cela, couplé à la créativité de l’ensemble, fait que The Lamp se regarde très facilement et permet même de passer un bon moment.

LES PLUS LES MOINS
♥ Pas mal de morts…
♥ Les effets pratiques…
♥ Mise en scène soignée
♥ Des boobs !
♥ Plutôt original
⊗ …malheureusement mal dispatchés
⊗ …parfois plombés pas des effets visuels ratés
⊗ L’amateurisme du casting
⊗ Beaucoup de clichés des films d’horreur des 80’s
Longtemps introuvable, The Lamp est un petit film d’horreur rigolo qui pourrait s’apparenter à un croisement improbable entre Une Nuit au Musée et Wishmaster. Ses nombreux meurtres et son côté ringard en font un sympathique divertissement.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Certains des techniciens qui ont travaillé sur les effets spéciaux de The Lamp ont ensuite été amenés à bosser sur ceux de des sagas Freddy, Critters, Vendredi 13, ou encore des films tels que Flic ou Zombie, From Beyond, Dolls ou encore Re-Animator II.


LA LAMPE est sorti chez Pulse Video en Blu-ray au prix de 20€ (Blu-ray simple) ou 25€ (avec fourreau collector). Il est disponible à l’achat ici : PulseStore.Net

En plus du film, on y trouve : Jaquette réversible, le film en VHS Vision, Documentaire All in the Family qui revient sur la génèse et la production du film, la bande annonce originale, et un programme de bandes-annonces VHS concoctés par Otto Rivers.



Titre : La Lampe / The Lamp / The Outing
Année : 1987
Durée : 1h32
Origine : U.S.A
Genre : Bad genius
Réalisateur : Tom Daley
Scénario : Warren Chaney

Acteurs : Deborah Winters, James Huston, Andra St. Ivanyi, Scott Bankston, Red Mitchell, André Chimène, Damon Merrill, Barry Coffing, Tracye Walker

The Outing (1987) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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