[Film] Escape from Death Block 13, de Gary Jones (2021)

Après la mort de son frère, Mick se rend en Amérique pour demander justice. Condamné à tort pour extorsion et tentative de meurtre, Mick est envoyé au tristement célèbre bloc 13 du pénitencier de Pleasant Hill. Fou de vengeance après avoir découvert la vérité sur la mort de son frère, la rage de Mick déclenche une émeute explosive alors qu’il s’échappe audacieusement du bloc 13 de la mort.


Avis de Rick :
Il y a peu, Chery a pu vous parler de Death Kiss, bobine opportuniste filmée par Rene Perez (filmée… mais aussi écrite, montée, photographiée, tout ce que l’on veut, il faisait même sans doute les sandwichs sur le tournage pour l’équipe). Et curiosité malsaine oblige, moi aussi je l’ai vu, et en effet, les acteurs se prenaient souvent pour Avatar grâce à l’étalonnage bleuté… Et du coup, j’ai découvert aussi Robert Bronzi, de son vrai nom Robert Kovacs, Hongrois sosie de Charles Bronson. Mais c’est que depuis sa découverte, le monsieur n’a pas chômé. Depuis 2017, déjà 7 films, un clip vidéo, un métrage en pré-production et un autre de prévu. Découvert au départ par le gros tâcheron Rene Perez, un des rois du Z méga fauché à destination des bacs à 1 euros même pas soldés, Robert Bronzi aura néanmoins tourné 4 films avec lui, avant de voler de ses propres ailes, vers un avenir meilleur peut-être. Car de ces quatre collaborations, on a deux westerns horrifiques méga fauchés et à la réputation catastrophique, à savoir From Hell to the Wild West en 2017 puis Once Upon a Time in Deadwood en 2019, un film d’horreur apparemment méga fauché et à la réputation tout aussi peu flatteuse Cry Havoc en 2020, et le fameux Death Kiss donc, projet qui semblait tenir à cœur à Rene Perez puisque son film avait presque l’air d’un vrai film, si l’on excepte son étalonnage absolument immonde qui donnait l’impression d’un film amateur bricolé sous Adobe Première à la va vite. Mais passé Cry Havoc (en 2020 donc, suivez un peu), Bronzi, il a été voir si l’herbe était plus verte ailleurs. C’est sans doute pour ça qu’outre le film du jour, il aura été jardinier, affrontant Gary Daniels dans The Gardener en 2021. La même année donc, nous avons ce Escape from Death Block 13, un film qui sent bon le film d’exploitation fauché, mais qui, notamment grâce à la présence d’un artiste certes bien bis mais néanmoins qui connait un minimum le métier derrière la caméra, parvient à être presque bon. Voir bon durant sa première partie, lorsqu’il veut rester sobre.

Escape from Death Block 13, c’est l’histoire d’un Hongrois. Ça tombe bien donc, Robert Bronzi n’aura pas besoin de faire l’acteur, il pourra garder son accent à couper au couteau. Même si on se rend très rapidement compte que son accent, ce n’est pas du tout un souci, ça permet justement de le différencier de Bronson. Non, son problème, c’est qu’accent ou non, il ne joue pas, il récite sagement son texte. Mais passons. Notre Hongrois, nommé Mick, il se rend en Amérique après la mort de son frère, mort louche, et il espère donc récupérer l’argent que l’ancien patron doit, histoire d’en faire profiter « la famille ». Si le métrage en avait fait un pilote de course, on aurait presque été dans une copie d’une autre saga tiens… Sauf que pas de bol, Mick, il se fait avoir, le patron il est pas cool, car après tout, il est joué par Nicholas Turturro, pas content d’être le frère qui a les rôles et films moins intéressants dans sa carrière. Du coup, ça tourne mal, baston entre papys, et hop, Mick, il finit directement au trou. Car ce qu’il ignorait, c’est que le grand patron, il fait dans le trafic de drogue. Et tiens, oh ben alors, comme ça tombe bien, puisque le trafic, il est lié à la prison où on va l’envoyer. Oh ben comme c’est pratique. Du coup, Mick, il part dans la gueule du loup, et les fédéraux, ils se disent que c’est un trop beau hasard… je veux dire une trop belle opportunité pour ne pas faire de Mick un infiltré et démanteler le réseau. Enfin en théorie, car les flics, on les verra trois fois dans le film, et ils ne servent strictement à rien. Dans les faits, le métrage, c’est du film de prison dans sa forme la plus « pure ». Avec ses clichés en pagaille, ses bastons dans la cour, les méchants gardiens, la chef de la prison louche, les trafics, les clans, les passages à tabac, les passages en salle d’isolement. Mais pourquoi pas, Brawl in Cell Block 99 (oh ben tiens, les titres se ressemblent un peu non ?) s’en sortait bien avec un propos tout aussi simple. Les films de prisons sont très codifiés et clichés, mais ce sont les petits détails à côté qui peuvent faire la différence.

Sauf qu’ici, les petits détails, il n’y en a pas, nous n’avons que les clichés attendus. Ceci dit, la première heure semble avoir été faite avec le plus grand des sérieux, et malgré des approximations et le jeu mort de Robert Bronzi, et bien, c’est divertissant, ça passe, et on se dit que la présence de Gary Jones (Spiders) derrière la caméra et aussi au scénario y est clairement pour quelque chose. Mais ça, c’est la première heure. Une première heure qui nous fait dire que si vous n’avez rien de mieux à voir, êtes fatigué, et bien la vision passe tout seule. Avant que le film ne pète un câble dans sa dernière demi-heure, avec les clichés toujours, la fameuse émeute, l’évasion, tout ça. Mais qui se lâche totalement dans le nawak le plus total, avec excès de gore, explosions, lance grenades (non car qu’une prison ai un stock d’armes en cas d’émeutes, pour calmer les prisonniers, je veux bien, mais un lance grenade, sérieusement…). Sans oublier un combat à mains nues dans une chapelle tout à coup éclairé avec des lumières colorées, et le meilleur du meilleur, ces satanés pigeons en CGI qui passent un peu partout dans la prison, pour rien, juste car pourquoi pas. Le film de prison sans prétentions et regardable se change alors en nanar qui a les yeux plus gros que le ventre, des tonnes d’ambitions, sauf que tout le budget est parti dans la première heure, pour un résultat aussi cheap qu’hallucinant, qui devrait plaire aux amateurs du genre ceci dit. Avec des potes et des bières, ça doit passer tout seul !

LES PLUS LES MOINS
♥ Visuellement plus sérieux et appliqué que d’habitude
♥ L’impression de voir un vrai film
♥ La première heure
♥ L’illusion de voir Bronson tant que Bronzi ne parle pas
⊗ La dernière demi-heure se tire en couille
⊗ Les CGI
⊗ Robert Bronzi ne sait pas jouer
⊗ Un film de prison avec tous ces clichés, et c’est tout
note6
Escape from Death Block 13 est un film presque bon, avec sa première heure sérieuse signée par un Gary Jones qui tente de bien faire. Puis on a un lance grenades, des pigeons en CGI, des explosions en CGI, des combats dans des chapelles, des dialogues affligeants. Un film deux en un ?


Titre : Escape from Death Block 13
Année : 2021
Durée :
1h44
Origine :
Etats Unis
Genre :
Policier
Réalisation :
Gary Jones
Scénario :
Gary Jones
Avec :
Robert Bronzi, Chris Hahn, Nicholas Turturro, Lawrence Hilton-Jacobs, Debbie Scarletta, Lyindaa Russell, Tim Lovelace, Justin Hawkins, Beau Roberts et Richard Napoli

 Escape from Death Block 13 (2021) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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