[Film] Action U.S.A, de John Stewart (1989)


Après que son petit ami ait été assassiné par les gangsters dont il a volé les diamants, une fille est protégée par deux agents du FBI pour lui éviter le même sort funeste.


Avis de Cherycok :
Quand tu te lances dans un film sorti dans les années 80 et appelé Action U.S.A. (La Cavale Infernale chez nous), il y a intérêt à ce que l’action soit là et surtout qu’elle envoie suffisamment du pâté, sinon tu te sens forcément floué. J’avoue que lorsque je suis tombé sur ce film complètement au hasard au détour d’un moment glandouille sur le net, je n’en avais jamais entendu parler. Mais je ne suis jamais contre une série B des années 80, surtout quand la promesse d’un divertissement burné est devant nos yeux directement dans le titre. Oui, il m’en faut parfois peu pour me lancer dans un film, j’avoue. Et puis, il a fait sensation lorsqu’il a été rediffusé par surprise au Fantastic Fest 2020, un des plus gros festivals de cinéma de genre américain. Alors je me suis lancé. Je voulais de l’action qui déménage, j’ai eu de l’action qui déménage. Un pur film popcorn, on pose le cerveau et en avant.

Action U.S.A. est le premier film de John Stewart qui a réalisé par la suite… euh… Ben pas grand-chose si ce n’est deux ou trois autres séries B fauchées telles que Cartel (1990) ou Hidden Obsession (1993) et une grosse dizaine d’épisodes de Power Rangers en 1994. Mais le bougre a bien plus œuvré en tant que cascadeur, voire coordinateur des cascades, sur des bobines telles que Hidden, Phantasm II ou Creepozoids. Puis en fouillant un peu la fiche technique du film, on se rend compte qu’il a été également écrit et produit par des cascadeurs. L’assurance d’avoir de bien belles scènes d’action ? Pas forcément, mais ici c’est le cas et ce malgré un budget qui semble assez restreint. Le film commence et en l’espace de cinq minutes, on a une grosse bagnole, une jolie nana, des boobs, des sbires aux gros bras, une moustache et des pneus qui crissent. Le ton est immédiatement donné. Ça démarre sur les chapeaux de roue, avec une longue course poursuite en bagnole, et les scènes d’action vont s’enchainer à intervalles assez réguliers. Gunfights, courses poursuites, explosions à tout va, … On sent bien que le réalisateur vient du milieu de la cascade. Il s’éclate à balancer dans les airs des bagnoles et à les faire exploser. Certaines cascades sont vraiment impressionnantes. On ne compte plus les voitures qui sautent dans les airs pour s’écraser vingt mètres plus loin, mais aussi les cascadeurs qui se jettent depuis des hauteurs hallucinantes ou qui s’éclatent suspendus la tête à l’envers accrochés à un hélicoptère en plein vol. Lorsque on regarde le film, on s’étonne même qu’aucun d’entre eux n’a trouvé la mort sur le tournage. Nous sommes ici dans l’excès. Vous savez, cet excès typique des années 80, où une explosion n’est jamais assez grosse. Le rythme est soutenu et le film ne s’arrête que rarement.

Heureusement d’ailleurs car, une fois les explosions, les cascades et les combats passés, le film n’a pas grand-chose à raconter sur l’histoire de ses personnages. Le petit ami de l’héroïne a caché des diamants, nous ne savons pas où il les a trouvés, pourquoi il les a cachés, qui sont les mecs qui lui en veulent. Il y a très peu de réflexions dans l’intrigue (à part le fait qu’il effleure à peine lors d’une unique scène le racisme anti noirs dans le Texas de cette époque) ou les dialogues et on nous balance parfois quelques boobs histoire de combler le vide. Sur ce dernier point, Action U.S.A. est très ancré dans les années 80 dans la manière d’utiliser les personnages féminins qui, à part le rôle principal, ne sont pour la plupart que des accessoires aux seins nus, bonnes à se trémousser dans une baignoire de mousse ou se faire tringler rapidos dans les chiottes d’un bar. Nous sommes ici dans un film pour mâles voyez-vous. Les erreurs de montage et de continuité dans le film sont nombreuses. Les harnais et les casques des cascadeurs sont bien visibles pour peu qu’on s’y attarde un peu. Les dialogues n’ont aucun intérêt si ce n’est celui d’amener parfois un peu d’humour (la femme au guichet du bar country). Ils sont de toute façon déblatérés par des acteurs au charisme aux abonnés absents. Il est clair que, objectivement, Action U.S.A. n’est pas un bon film. Mais il est pourtant très divertissant grâce à ses nombreuses scènes d’action bien fichues.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des scènes d’action impressionnantes
♥ Bien rythmé
♥ Mise en scène correcte
⊗ Entre les scènes d’action
⊗ Où est le charisme des acteurs ?
Note :
Dans le genre série B ricaine des années 80 avec des bonnes grosses cascades qui défouraillent, Action U.S.A. est un concurrent sérieux. Bien qu’il n’ait que ça pour lui, c’est largement suffisant pour passer un bon moment décérébré devant sa télévision avec de la bière et de la pizza.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Des scènes ratées sont présentes à intervalle régulier dans le générique de fin. Dommage que ce ne soit pas un vrai et long bêtisier, façon Jackie Chan, car on aurait aimé en voir plus sur la conception des cascades
• Malgré les protestations de la femme du réalisateur, l’actrice principale Barri Murphy a refusé de porter un soutien-gorge pendant toute la durée de la production.
• La scène de la bagarre dans le bar a été filmée dans un authentique honky tonk texan, The Melody Ranch, à Waco Texas. Surnommé « la plus grande piste de danse du centre du Texas », le Melody Ranch est toujours en activité et présente toujours le même aspect, intérieur et extérieur, que dans le film.


Titre : Action U.S.A / La Cavale Infernale
Année : 1989
Durée : 1h37
Origine : U.S.A
Genre : Action 80’s à son paroxysme
Réalisateur : John Stewart
Scénario : James Desmarais, David Reskin, John Stewart

Acteurs : Gregory Scott Cummins, William Hubbard Knight, Barri Murphy, William Smith, Cameron Mitchell, Ross Hagen, Hoke Howell, Gary Beal, Malcolm King

 La cavale infernale (1989) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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