[Avis] Big Tits Zombie, de Takao Nakano

Titre : Big Tits Dragon: Hot Spring Zombie Vs. Stripper 5 / Big Tits Zombie / 巨乳ドラゴン 温泉ゾンビVSストリッパー5
Année : 2010
Durée : 1h10
Origine : Japon
Genre : Horror movie familial à base de Big Tits et de Zombies

Réalisateur : Takao Nakano

Acteurs : Sora Aoi, Risa Kasumi, Mari Sakurai, Tamayo, Io Aikawa, Ini Kusano, Kazuki Tsujimoto , Mame Yamada, Yumi Yoshiyuki, Hachirō Ika, Daisuke Iijima, Minoru Torihada, Saori Ando

Synopsis : Un Nécronomicon médiéval est découvert dans la cave d’un club de striptease par une troupe de danseuses aux protubérances mammaires avantageuses. C’est alors qu’une armée de morts-vivants envahit le triste village à moitié désaffecté.

Avis de Laurent : À la vue du titre plus que racoleur de Big Tits Zombie, on se dit que Takao Nakano n’a pas perdu un poil pubien des fondamentaux qui alimentent l’ensemble de sa filmographie : des nichons, des culottes et du gore. Ambassadeur d’un cinéma fun et décomplexé au pays du soleil levant, Takao Nakano a déjà agrémenté notre vie de cinéphile éclectique par d’authentiques chef d’œuvres de bon goût : Playgirls, Sexual Parasite : Killer Pussy ou encore la fabuleuse série des Exorsister pour le plaisir des petits et grands fans de petites culottes et autres tentacules en papier crépon. Même si le cinéma de Takao Nakano s’assagit au fil des années en se démarquant de plus en plus de l’univers peu recommandable des AV de ses débuts, tout ce qu’il perd en érotisme il le gagne en fun et en humour décalé. Big Tits Zombie s’inscrit pleinement dans cette nouvelle voie en déclinant son cinéma fauché et imaginatif par un sens de la débrouille et de bonnes idées de mise en scène.

Big Tits Zombie met donc en scène une troupe de danseuses aux mensurations inversement proportionnelles à leur Q.I. qui doit faire face à une horde de zombies. Chaque danseuse possède un trait de caractère bien défini : la meneuse, la rebelle, la cupide, etc … mais une caractéristique les rassemble toutes, à savoir le fait de choisir des sous-vêtements sous-dimensionnés et aux couleurs improbables. L’essentiel est que ça déborde. Vous l’aurez compris, Takao Nakano nous propose une galerie de protagonistes aux personnalités très complexes et particulièrement énigmatiques. Laquelle sera la gagnante de ce combat sans merci face à une humanité en totale perdition ? Celle qui a les plus gros seins bien sûr. Et oui, à l’instar du très regretté Russ Meyer, Takao Nakano aime les actrices peu farouches à la poitrine généreuse. Mais n’allez pas penser que tout cela n’est que par pur racolage. En effet, Takao Nakano soigne ses personnages en les armant de tronçonneuses, sabres ou autres sucettes … le tout avec sa propre définition du conservatisme : costumes de cowboys et autres accessoires de soubrettes par pur soucis de puritanisme engagé. Comme muse, Takao Nakano s’offre cette fois-ci Sora Aoi qui alimente depuis quelques années les AV à succès afin de s’offrir un public de connaisseurs. C’est déjà un peu plus classe que les bimbos pleines de cellulite de Sexual Parasite : Killer Pussy.

Au niveau de la mise en scène, Takao Nakano maitrise avec une efficacité rare les possibilités du DV. Les séquences d’action fauchées bénéficient d’un traitement post-tournage assez intéressant avec des incrustations de giclées de sang numérisées du plus bel effet ponctuées par un montage judicieux et parfois original. L’effet  « tilt » façon flipper est bien trouvé pour apporter un impact supplémentaire à tous ces coups mollement portés. Les CGI sont donc présents, mais Takao Nakano ne renonce pas à ce qui a fait la force de son cinéma : le bricolage ! Et là il excelle toujours autant avec ses décapitations dégoulinantes et autres découpages de zombies dans le sens de la longueur. Et l’association entre effets-spéciaux à l’ancienne et CGI modernes est réellement réussie sans pour autant renié l’aspect Do it Yourself de ses réalisations.

Dans le fond, Takao Nakano ne renie pas son cinéma en juxtaposant comme à l’accoutumé des séquences plus débiles les unes que les autres. De l’attaque de sushis-vivants ou de vagin lance-flamme, toutes les bonnes et mauvaises idées ont droit de citer dans cet assemblage « sans queue ni tête » (quelle magnifique définition de Big Tits Zombie au sens propre comme au figuré) de séquences aguicheuses. Ces séquences peuvent paraître jouissives dans les intentions mais au final, elles sont globalement formatées. La faute à un cinéma de genre qui peine à se renouveler comme en témoigne la vague récente des faux films subversifs des Yoshihiro Nishimura et autres Yûdai Yamaguchi (Meatball Machine, Machine Girl ou encore le pourtant très bon Tokyo Gore Police) qui sont des produits très mainstream et faussement japonais.

En définitive, malgré de bonnes idées de mise en scène, Big Tits Zombie répond mollement aux attentes du public avec sa version outrancière mais calculée du Nécronomi-con. Une association de thématiques qui fera toujours son petit effet au spectateur déviant, mais ce dernier sera au final toujours un peu déçu. Soit ça manque de nichons, soit ça manque de zombies … À vous de choisir votre camp.

Note : 5/10

Le Trailer :


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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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