[Film] Tue et Tue Encore (1981)

Le docteur Horatio Kane a été kidnappé, et forcé de créer, avec une drogue pouvant contrôler le cerveau, une armée de karatéka pour aider le grand méchant Marduk à prendre le contrôle du monde. Sa fille, Kandy, demande de l’aide au professionnel Steve Chase et ses amis pour sauver son père avant qu’il ne soit trop tard.


Avis de Rick :
Parfois, quand on a envie de se marrer un bon coup entre potes, on prend quelques bières, et on part en recherche d’un nanar de compétition. Tue et Tue Encore, sorti uniquement en VHS chez nous dans un doublage absolument génial de médiocrité, fait indéniablement parti de cette catégorie. Le genre de métrage où tout, absolument tout, est mauvais au point d’en être extrêmement drôle et de nous faire passer le moment que l’on cherchait. Dès son générique d’ouverture sur une musique énervante du plus mauvais effet, le film démarre sur les chapeaux de roues. Musique insupportable, titres « flottants » parfois illisibles, puis on enchaîne sur une petite baston avec notre super héros, je veux bien entendu dire le grand James Ryan. Si vous ne le connaissez pas, c’est pas bien grave, il y a peu de chances que vous entendiez à nouveau son nom un jour.

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Avec sa coiffure sentant bon le début des années 80 (le film date de 1981), son inexpressivité quasi totale, son jeu mou et peu crédible, et en plus, ses compétences martiales pas franchement au top, James Ryan, jouant Steve Chase, a tout du héros de nanar. Et c’est pour ça qu’on l’aime. Sautant partout, donnant des coups (enfin parfois, on remarque bien les coups donnés à côté, faut pas abuser non plus), débitant des dialogues sans intérêt, James Ryan a l’air de s’éclater, et c’est tant mieux pour lui. Tout ce qu’il fait a l’air de sortir d’un autre monde, d’un autre temps, et c’est pour ça que c’est drôle. Après une présentation des deux personnages principaux, le grand Steve Chase donc, qui quand il s’énerve et va faire quelque chose d’impressionnant pousse un « Yayayiiii » absolument culte, et la blonde Kandy, toujours très convaincante quand elle doit expliquer l’histoire du métrage à base de trafic de drogue à base d’essence de pommes de terre, de contrôle de l’humanité et tout (notez comment le tout est crédible quand on les met dans la même phrase), c’est parti.

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Marduk est donc le grand méchant, qui joue mal, à une fausse barbe immonde, un perroquet, une maman qui l’appelle son petit roudoudou et une femme aux cheveux rouges. Il cultive de la drogue de pomme de terre (me demandez pas si c’est possible, j’en sais rien techniquement, mais j’ai de forts doutes), créant ainsi une armée de figurants drogués deux de tensions qui s’entraînent au karaté et qui se préparent à envahir le monde entier pour l’assouvir (rajoutez le rire diabolique là). Et bien sur, pour sauver le monde, plutôt que de se la jouer Michael Bay, d’envoyé un commando et de tout faire exploser, on envoi Steve Chase… La première partie du film nous offre de grands moments, Steve allant créer son équipe en allant les voir les uns après les autres, nous donnant ainsi quelques combats, de la philosophie de comptoir, et des doubleurs en roues libres. Car entre deux combats n’importe nawak et deux cris, on nous offre du lourd en dialogue, et donc forcément, en doublage. Entre les figurant shootés semblant sortir d’un hôpital psychiatrique et les acteurs très convaincants qui essayent d’appuyer tous les effets (il faut voir la scène où un acteur se prend une balle dans la jambe pour le croire). Malgré tout, entre deux délires, entre deux rires, il faut bien avouer que cela avance très très doucement. Ce qui est dommage, on a presque envie de s’endormir entre deux moments cultes. Le réalisateur n’a pourtant pas oublié de nous offrir entre temps une scène de drague totalement à côté de la plaque, sans doute la pire jamais vue, où Steve Chase va carrément, tout en parlant avec Kandy Kane, lui lécher l’épaule (je ne ment pas, c’est dans le film) !

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Fort heureusement, Steve Chase, trop fort, va bien entendu tenter de s’infiltrer, lui et sa bande, dans le groupe terroriste, ce qui donnera des situations bien comiques la plupart du temps, parfois juste ridicules, et ce qui amène plutôt rapidement au final. Ah le final, ces moments où les méchants se lâchent totalement, où on nous sort des personnages censés être des champions mais qu’on a beaucoup de mal à prendre au sérieux vu leur dégaines, où les rebondissements de situations pas crédibles se multiplient, mais où, comme souvent, tout se termine bien dans le meilleur du monde grâce à des astuces scénaristiques totalement out of the world. Oui, Tue et Tue Encore, c’est tout ça. Un peu d’ennui, beaucoup de rires, des situations qu’on ne voit pas venir, un méchant pas crédible un seul instant, beaucoup de combats mal chorégraphiés ou de coups inutiles (genre je fais 5 saltos avant pour arriver devant mon ennemi et prendre la pause), beaucoup de cris tous plus cultes les uns que les autres. S’il ne souffrait pas de quelques défauts comme des moments tournant à vide, Tue et Tue Encore serait un nanar culte. Néanmoins, pour l’amateur, il reste tout à fait recommandable, et permet de passer un moment bien rigolo, à voir de préférence à plusieurs.

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Tue et Tue Encore, c’est du lourd ! Du cri (yayayiiiii), du combat, des acteurs en roue libre, une histoire qui ne veut rien dire. Oui, c’est ça, on rigole ou on s’ennuie.

Note sérieuse : note3

Note nanar : note7

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 Extrait du film, avec musique appuyée, doublage génial, petit cri, et un bullet time avant l’heure

 


tue et tue encoreTitre : Tue et Tue Encore – Kill and Kill Again
Année : 1981
Durée : 1h35
Origine : U.S.A – Afrique du Sud
Genre : Nanar de compétition
Réalisateur : Ivan Hall

Acteurs : James Ryan, Anneline Kriel, Michael Mayer, Marloe Scott Wilson et Bill Fynn


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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