[Film] The Greasy Strangler, de Jim Hosking (2016)

Ronnie et son fils Brayden organisent des tours de Los Angeles. Quand la belle Janet s’inscrit à leur excursion, une compétition entre le père et le fils s’organise alors pour avoir les faveurs de la jeune femme.


Avis de Cherycok :
Il y a des films comme ça qui, une fois le visionnage fini, t’amènent immédiatement à l’esprit certaines interrogations. Où est-ce qu’ils voulaient en venir ? Quelle est réellement la finalité d’une telle œuvre ? Pourquoi ce film ? Avec cette sensation très étrange de ne pas savoir si on a aimé ou pas ce qu’on vient de voir. Cette impression d’avoir assisté à quelque chose de très particulier qui quelque part risque de vous marquer un moment, une sorte d’OFNI à la fois glauque, dérangeant, dérangé, barré, perturbant. Parfois rigolo. Parfois dégueulasse. Ce genre de film très référentiel, très étrange, et surtout complètement WTF qui, même si tu sais au fond de toi que ce n’était pas très bon, mérite quoi qu’il en soit le coup d’œil. Ce film c’est The Greasy Strangler, et l’expérience était sincèrement très bizarre. Tentative d’éclaircissements ci-dessous.

Produit à la fois par la boite de Elijah Woods (Cooties, A Girl Walks Home Alone at Night) et Timpson Films (Deathgasm, Turbo Kids), The Greasy Strangler est l’œuvre d’un certain Jim Hosking, jeune réalisateur s’étant récemment illustré sur l’anthologie The ABC’s of Death 2 avec le segment « G is for Grandad ». Présenté au Sundance Film Festival 2016, l’accueil fût plutôt positif mais tous les médias présents s’accordaient sur son côté très particulier et étrange. Et punaise, c’est le cas de le dire ! Imaginez un jeune homme de 30 ans vivant avec son père, tous deux passant la plupart de leur temps à se balader en slip kangourou, organisant des visites touristiques bidons sur le « Disco », entièrement vêtus de rose. Le père est un amateur de gras, il en met partout, sur des pamplemousses, dans le café. Le fils rêve d’écrire des livres de fantasy plein de connotations sexuelles. Le père lâche des caisses, montre son vieux cul flasque dès qu’il en a l’occasion, possède un zguègue énorme en forme de carotte qu’il exhibe sans soucis. Le fils est encore vierge, a un micro pénis et fait tout pour son père, du repas au café. Le père est un serial killer qui se balade à poil, entièrement recouvert d’une épaisse couche de graisse, qui pousse des cris bizarres et qui étrangle ses victimes avant d’aller se débarrasser de tout ce gras dans un carwash tenu par un black aveugle habillé comme James Brown. Le fils a un ami qui se balade avec un faux nez de cochon.
C’est déjà bien zarbi non ? Mais ce n’est pas tout, puisque lorsqu’une jeune demoiselle bien en chair et peu farouche rentre dans la vie du fils et que le père a lui aussi envie d’y gouter car il est quelque part jaloux de son fils, une sorte de rivalité s’installe qui se règle à coup de dialogues très bizarres à base d’histoires de caca où l’expression « bullshit artist » fuse toutes les deux phrases. Le règlement de compte n’est pas loin et notre stupéfaction devant un spectacle aussi « out of this world » en pleine effervescence. Mais qu’est-ce que c’est que ce film !?! Question qu’on se pose à de multiples reprises. Début de réponse avec une réplique du père : « I need to lubricate the world ». Un peu comme si le réalisateur avait envie de prendre par derrière tous les standards hollywoodiens en leur disant « je vous emmerde bien profond ! ».

Si malgré tous ces avertissements déguisés dans le paragraphe précédent, l’envie vous dit toujours de découvrir une telle œuvre, que vous êtes prêts à voir de la fesse à outrance, du vieux cul flasque au cul gras en passant par du cul cellulité, de la masturbation de micro pénis, des yeux qu’on a pris soin de frire à l’huile avant de les manger, un vieux qui danse du disco dans la nuit arboré d’un pantalon transparent laissant apparaître ses attributs masculins, des scènes improbables qui mettent volontairement mal à l’aise et que le réalisateur prend plaisir à faire durer, alors libre à vous de tenter l’expérience.
Quelque part, l’esthétique très particulière de The Greasy Strangler lui donne un certain charme. Visuellement pas trop mal branlé, avec une jolie photographie et des décors sympas, la bande son vaut le détour à elle toute seule. Toujours en total décalage avec ce qu’il se passe à l’écran, ce mélange d’électro et de jazz, rappelant les sonorités des jeux vidéo de l’époque 8 bits (NES, Master System), accentue encore plus le côté étrange du film. Mais ce qui est encore plus étrange, c’est que, malgré tout, on continue de regarder car on est curieux de voir où tout ça nous mène. Ce n’est pas passionnant, on se fait même parfois carrément chier, mais pourtant on reste les yeux rivés sur le spectacle un peu fou auquel on assiste. On pense aux débuts de John Waters, époque Pink Flamingos (1972). Le visuel est zarb. La musique est zarb. L’ambiance est zarb. Les personnages sont zarbs. Ça provoque parfois le dégout, parfois le rire nerveux. Et le final complètement barré vient achever une expérience absolument unique de laquelle on sort un peu abasourdi, un peu dubitatif, un peu fébrile. Oui, qu’est-ce que c’est que ce film ? Et quand on apprend qu’il a été coupé de 45 minutes avant sa sortie, on se dit que pour une fois c’est un mal pour un bien.

LES PLUS LES MOINS
♥ La bande originale
♥ Un spectacle étrange
♥ Le côté « fuck les règles »
⊗ Assez mou
⊗ Un spectacle très étrange
⊗ Le côté « fuck les règles »
Note :
Difficile de noter une bobine telle que The Greasy Strangler. C’est mauvais mais c’est tellement WTF que quelque part ça mérite d’être vu. Une chose est sûre, c’est que si vous n’avez pas l’âme d’un aventurier du cinéma, évitez ce film, vous pourriez ne pas en ressortir indemne.


Disponible sur la plateforme de SVOD française OUTBUSTER.


Titre : The Greasy Strangler
Année : 2016
Durée : 1h33
Origine : U.S.A
Genre : Objet Filmique Non Identifié
Réalisateur : Jim Hosking
Scénario : Toby Harvard, Jim Hosking

Acteurs : Michael St. Michaels, Sky Elobar, Elizabeth De Razzo, Gil Gex, Abdoulaye NGom, Holland MacFallister, Sam Dissanayake, Joe David Waters, John Yuan

 The Greasy Strangler (2016) on IMDb



























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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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