[Film] Steel Dawn, de Lance Hool (1987)


Dans un monde post-apocalyptique, un guerrier traversant le désert tombe sur un groupe de pionniers. Ces derniers sont poursuivis par un gang meurtrier désirant prendre le contrôle de leur puits. Il devra combattre pour la justice avec son épée, contre ce gang violent et sauvage.


Avis de Cherycok :
Patrick Swayze a fait frétiller l’entrejambe de bon nombre de midinettes en 1987 lorsque sort Dirty Dancing. Belle gueule, musclé, dansant comme un Dieu, il est devenu très vite le fantasme de ses dames. Il a enchainé les succès à la fin des années 80/début 90 avec des films devenus cultes tels que Ghost (1990), Point Break (1991) ou encore La Cité de la Joie (1992) avant que sa carrière ne prenne un tournant pas forcément à son avantage. Ce que beaucoup ignorent par contre, c’est que la même année que l’énorme succès Dirty Dancing, ce très cher Patrick avait également joué dans Steel Dawn, un post-apo bien foireux à ranger du côté de ces innombrables copies qui ont vues le jour en Italie et aux Philippines après le succès de Mad Max 2 au début des années 80. Non, Steel Dawn n’est pas glorieux et ce n’est pas étonnant qu’il ait fait un four au box-office.

Tourné dans les déserts de Namibie, Steel Dawn fût donc un énorme échec. 3.5MM$US de budget pour à peine un demi-million récolté au box-office mondial. Réalisé par Lance Hool, qu’on connait plus pour son rôle de producteur sur des films tels que Portés Disparus, Le Justicier de Minuit ou L’Enfer de la Violence, Steel Dawn est une série B comme il y en avait plein à cette époque, sorte de croisement entre L’Homme des Vallées Perdues (1953) et Mad Max 2 (1981). Dans le futur, la guerre et la sécheresse ont ravagé notre planète et le monde n’est plus que l’ombre de lui-même. La civilisation n’existe plus que dans de petites poches disséminées dans des paysages désolés. C’est le temps des héros, des combattants, et des hommes à la peau cramée par le soleil qui ont envie de botter des culs. Le film commence par un Patrick Swayze qui fait le poirier dans le sable en plein désert. Puis il se met à faire du karaté contre des mecs habillés façon homme des sables de La Guerre des Etoiles et qui sortent de sous le sable pour lui piquer ses affaires. Une scène complètement WTF. A ce moment-là du film, c’est-à-dire au bout de cinq minutes, je me demande comment se fait-il que, jusqu’il y a peu, j’ignorais l’existence de ce film !?! Y’a moyen d’avoir du nanar de compétition là, du vrai pur jus. Et en fait… eh bien non. Passé cette introduction folle, le soufflé retombe bien vite et Steel Dawn va ressembler à tous ces sous Mad Max 2 qui ont envahis les vidéoclubs dans les années 80. C’est prévisible de bout en bout. On sait que le chien va le suivre, on sait qu’il va faire des choses coquines avec la blonde, on sait que le gamin va se faire kidnapper. Le schéma est tout ce qu’il y a de plus classique.

Steel Dawn manque clairement de moyens. Mais il manque aussi et surtout d’ambitions. Son intrigue est ultra simple, et la seule façon que le réalisateur a pour étirer son film est de nous faire passer du temps avec les personnages. Sauf que les personnages sont aussi très simples, dépourvus de personnalité, balançant des répliques lambda. Le film s’essaie aux punchlines, typiques de cette époque, mais elles ne fonctionnent pas. L’univers futuriste n’est, lui non plus, jamais développé. C’est dommage parce que, si on enlève les décors montés à la va-vite avec trois bouts de cartons au milieu de nulle part, et les costumes assemblés avec trois bouts de tissu, Steel Dawn est plutôt joli visuellement. Les paysages désertiques sont superbes, le plan avec l’épave de bateau, partiellement enterrée dans le sable en plein milieu de nulle part, est saisissant. Ce n’est pas le seul bon point du film puisque les acteurs s’en sortent étonnement bien, pas déconcentrés par la misère dans laquelle ils évoluent. Le côté monolithique de Swayze colle bien à son personnage, Anthony Zerbe et Christopher Neame sont impeccables en méchants, et on prend toujours plaisir à revoir le regretté Brion James. Par contre, ils sont tous affublés de coiffures absolument dégueulasses, avec en chef de file Patrick Swayze et sa coupe mulet permanentée. C’est un attentat capillaire de tous les instants. Et puis malgré tout, même s’il n’est jamais épique et qu’il se déroule sous nos yeux en nous en balançant une sans toucher l’autre, Steel Dawn n’ennuie jamais car il comporte pas mal de petites scènes d’action agréables. Dans ce domaine, Swayze s’en sort très bien, que ce soit à mains nues ou avec une épée. Son combat de fin comme Christopher Neame est même assez réussi.

LES PLUS LES MOINS
♥ Bande son réussie
♥ Plutôt rythmé
♥ Le casting sympathique
⊗ Dialogues aux fraises
⊗ Vu et revu
⊗ Rien de palpitant
Note :
La même année que son succès planétaire Dirty Dancing, Patrick Swayze était le héros d’une série B complètement lambda à mi-chemin entre le western et le post-apo. Au final, Steel Dawn se laisse suivre sans ennui, mais on est loin du chef d’œuvre de George Miller, Mad Max 2.

LE SAVIEZ VOUS ?
• Steel Dawn a souvent été comparé à Mad Max 2 : Le Guerrier de la route (1981). Le compositeur, Brian May, a d’ailleurs écrit la musique de Mad Max (1979) et Mad Max 2 : Le Défi (1981).
• L’épave partiellement enfouie dans le désert semble être celle de l’Eduard Bohlen, un cargo qui a fait naufrage au large de la Skeleton Coast de Namibie en 1909.
• Il s’agit d’un des rares films réunissant Patrick Swayze et sa femme Lisa Niemi.


Titre : Steel Dawn
Année : 1987
Durée : 1h41
Origine : U.S.A.
Genre : Quand t’es dans le désert…
Réalisateur : Lance Hool
Scénario : Doug Lefler

Acteurs : Patrick Swayze, Lisa Niemi, Anthony Zerbe, Christopher Neame, Brion James, John Fujioka, Brett Hool, Marcel Van Heerden, Arnold Vosloo, James Whyle

 Steel Dawn (1987) on IMDb


0 0 votes
Article Rating

Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
S’abonner
Notifier de
guest

3 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Inline Feedbacks
View all comments