[Film] Girl’s Blood, de Sakamoto Koichi (2014)

Quatre filles participent à l’événement de combat clandestin illégal « Girl’s Blood » qui se tient chaque soir dans un bâtiment scolaire abandonné à Roppongi. Les filles ont leurs propres histoires et bizarreries de leur vie privée. Satsuki souffre d’un trouble de l’identité de genre, Chinatsu a fui un mari violent, Miko est une reine S & M et Mayu a un visage de Lolita.


Avis de Rick :
Il y a certains films, il n’y a bien qu’au Japon que cela est possible. J’aurais bien dis Hong Kong également, mais il faut avouer que le cinéma HK s’est bien calmé depuis la rétrocession de 1997. Mais je vais éviter d’aller un peu trop dans le débat politique de peur que la Chine ne bannisse mon blog. Girl’s Blood, aussi connus sous les titres de Aka X Pinku, ou Red X Pink, c’est un mélange entre deux genres que tout oppose. Si bien qu’il existe deux versions du métrage. Une version tout public, sans doute a même d’être diffusée à la télévision Japonaise, durant 1h58. Et une autre, durant 2h08, la version Director’s Cut, qui laisse exploser les deux genres en question à l’écran. Girl’s Blood, c’est du cinéma d’action, certes à petit budget, mais bourré de bonnes intentions, et qui, on le sent clairement, a eu droit à un chorégraphe motivé, et à un entrainement certes sans doute rapide mais néanmoins visible pour les actrices principales, pour rendre les combats à l’écran violents. Alors oui, par moment, on assistera bien à un montage un peu plus cut en fonction des combats, quelques coups sont un peu hésitants, mais à d’autres, on a des prises franchement très sympathiques, des coups hyper violents et de très bons mouvements de jambes. Et ça, je ne m’y attendais pas. Mais Girl’s Blood, c’est aussi un film avec des romances, entre femmes, et avec des scènes érotiques. Mais pas la petite scène érotique gentille qu’on place là pour gentiment amener le public masculin dans la salle de cinéma. Non, la scène érotique longue, travaillée visuellement (oui ce n’est pas bâclé, loin de là), avec nudité frontale intégrale svp. Et ça aussi, venant d’un film avec quelques actrices plus ou moins connues, et avec la Kadokawa et Pony Canyon qui produit derrière, ça surprend.

Girl’s Blood donc, c’est un tournoi, qui a lieu tous les jours dans une ancienne école abandonnée. Bon, les normes de sécurité et autres ne sont pas respectées, mais qu’importe. Des femmes s’affrontent dans une arène fermée, dans des combats qui s’apparentent à du catch féminin version Japonaise, c’est-à-dire avec tenue aguichante et fan service dans notre face, mais aussi avec coups de pieds retournés dans la face. Durant les 15 premières minutes, je n’y croyais pas, et le film nous présente les combattantes, puis enchainent les courts combats pour présenter tout ça, et c’est là que je me suis aperçu, malgré un côté pas toujours bien crédible, que j’avais sous les yeux un film fait avec passion. Et que malgré sa trop grande durée de 2h08 (Director’s Cut forever, et on veut des boobs ici), je me suis pris au jeu durant tout le film. Nous suivons donc en particulier quatre combattantes. Miko qui aime le fouet et travaille dans un club SM d’ailleurs à côté, et qui tombe amoureuse de la petite nouvelle, Mayu, avec sa petite tête d’enfant de 14 ans qui la fait donc passer pour une Lolita aux yeux du public. Car dans Girl’s Blood, si il ne faudra pas chercher un fond quelconque, il s’agît là de cinéma d’action simpliste, doublé d’érotisme purement d’exploitation, on peut malgré tout trouver des brides d’idées. Des combats plus ou moins préparés. Une combattantes qui se fighte en fonction du public, de ses goûts, de ses réactions. Un directeur qui habille et nomme ses combattantes en fonction de ce qui pourrait être aguicheur. Et si on a dans le premier rôle la compétente Satsuki (jouée par Haga Yuria, pas à la grande carrière vu que je ne l’avais vu que dans le très moyen End Call), le métrage ajoute rapidement un nouveau personnage, Chinatsu, que le directeur fera donc passer pour une Chinoise, tenue à la Street Fighter en prime. Le reste du casting est plutôt surprenant, puisque les deux autres actrices sont Misaki Ayame, vue dans des séries comme Cutie Honey The Live (et ça, j’adore) ou des films que l’on préférera oublier (L’Attaque des Titans)et Koike Rina. Mais surtout on trouve à leurs côtés Momose Misaki, et pour les connaisseurs, la revoir dans un rôle souriant et combatif, ça nous ramène clairement à ses débuts dans Gothic & Lolita Psycho, ou la série The Ancient Dogoo Girls.

Bon, donc, de l’action, de l’érotisme, un casting plus ou moins sympathique avec quelques surprises. Et en plus, ça tient plutôt bien la route. La mise en scène est loin de faire des étincelles mais c’est plutôt fonctionnel. La photographie est propre, les combats sont nombreux, et certains coups parfaitement en valeur, tandis que d’autres sont plus difficiles à cerner quand le montage s’emballe un peu pour camoufler quelques faiblesses. Mais dans l’ensemble, pour ce genre de petits films, ça passe très bien. Le réalisateur s’est également appliqué pour les scènes érotiques, évitant d’aller dans le sordide ou la facilité (il le pouvait, avec un personnage SM), mais ne se privera pas pour déshabiller son casting assez fréquemment. Vous allez en voir des paires de fesses, et des jolies. Pour les scènes érotiques, et bien là c’est du nu intégral, et assez rare pour le souligner, frontal. C’est parfois gratuit, ça reste de l’exploitation dans le fond, mais ce n’est jamais réellement vulgaire. Le film trouve un équilibre vraiment étrange en mixant pourtant des éléments qui ne vont pas du tout ensembles. Après, comme toujours avec ce genre de films, avec un tournoi, on ajoute des rivalités, un ennemi tout puissant qui en veut au tournoi, ses organisateurs et ses participantes, avant un tournoi final pour décider du sort de l’humanité… euh non, du sort tout simplement du tournoi. C’est simpliste, ça ne va pas bien loin, et du coup oui, on peut trouver que certains moments s’étirent pour atteindre une telle durée, mais si ce genre de spectacle vous plait, on passe un moment plaisant. Par contre si l’on s’attend à un film de tournoi pété de tunes comme les films de tournois US, vous tomberez sûrement de haut, surtout que le film s’ouvre sur un plan de nu.

LES PLUS LES MOINS
♥ Des actrices compétentes
♥ L’action finalement plutôt sympa
♥ Le réalisateur tente de faire au mieux
♥ Les scènes érotiques joliment filmées
⊗ 2h08 pour une histoire si simple
⊗ Quelques moments où le montage s’emballe
note75
Girl’s Blood, ça faisait peur, et finalement, c’est un film pour les mecs, les vrais, ceux qui aiment la baston, les coups qui font mal, les petites culottes, mais surtout les filles sans leurs petites culottes. Non sérieusement, c’est un mélange improbable d’action avec des tournois et de scènes érotiques joliment filmées bien que gratuites, et ça fonctionne plutôt bien.



Titre : Girl’s Blood – Aka X Pinku – 赤×ピンク

Année : 2014
Durée :
2h08
Origine :
Japon
Genre :
Action érotique
Réalisation : 
Sakamoto Koichi
Scénario : 
Minato Takehiko d’après le roman de Sakuraba Kazuki
Avec :
Haga Yuria, Hitomi Sanae, Koike Rina, Momose Misaki, Misaki Ayame, Maeyama Takahisa, Nishino Shô et Sasaki Hideo

 Girl's Blood (2014) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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