[Film] Skyline, des frères Strauss (2010)

Après une soirée bien arrosée, un groupe d’amis est réveillé par d’étranges lumières dans le ciel. Ils découvrent avec horreur de gigantesques vaisseaux extraterrestres surplombant les métropoles du monde entier. De puissantes sources lumineuses semblent aspirer les hommes par milliers… La stupeur passée, la fuite et la résistance s’organisent. L’humanité est-elle condamnée à disparaître ?


Avis de Rick :
À l’époque de sa sortie, j’étais passé à côté de Skyline. Non pas car les avis étaient mauvais (après vérification, ils l’étaient), mais car le simple nom des frères Strauss à la mise en scène me pétrifiait. Oui, Aliens VS Predator Requiem, c’était eux. Et la mise en scène n’était pas dans la liste des réussites du film, loin de là. Sombre, trop sombre, avec une caméra à l’épaule et un montage cut qui rendait souvent l’action difficilement lisible. Et puis il y a aussi le fait que la Science Fiction n’a jamais été un genre que j’apprécie énormément. Bon attention, je voue un culte à Alien, Blade Runner, j’adore certains grands et petits films de Science Fiction, mais je ne cours pas après. Mais c’est après la découvert par accident de Skylines, troisième opus de la trilogie (Beyond Skyline était le second) que je me suis dis qu’il serait peut-être temps d’avoir une vue d’ensemble. De mieux comprendre comment tout a commencé. Et surtout, de mieux comprendre l’univers dépeint, pour mieux l’appréhender, et peut-être mieux l’aimer. Car je n’ai pas détesté Skylines, mais je n’ai pas adoré non plus, me retrouvant aux portes d’un univers un peu cheap mais pas déshonorant auquel j’étais malgré tout plutôt spectateur extérieur. Pas de sensation de retrouver un univers connu dont je connaissais les règles donc. Et c’est ainsi que j’ai enfin vu, en 2021, Skyline. 11 ans après. Et encore une fois, j’ai parfois du mal à comprendre l’avis du grand public. Oui, celui qui fait de Avengers End Game le plus gros box office de tous les temps (quoi que, rebattu par une ressortie d’Avatar il me semble), qui bouffe du super héros par paquet de 12 chaque année, entre deux cascades improbables dans un Fast and Furious deux combats au sabre laser. Ce public tellement habitué à un spectacle avant tout numérique avec des images tape à l’œil qu’il en oublie que le cinéma, qu’un film, c’est avant tout une histoire, un film fait par passion, par une équipe qui y croit, et pas seulement un cahier de charge, des CGI et une équipe là car le salaire est plus que bon chez Disney. Alors attention, je ne vous dis pas là que Skyline est un bijou, un film réfléchi, un scénario en béton armé.

Non, rien de tout ça. Juste une petite série B de Science Fiction, qui, et ça on ne pourra pas le nier, a été faite par une équipe motivée qui y croyait. Une preuve simple ? Il suffit de jeter ne serais-ce qu’un œil à sa production pour s’en convaincre, le film ayant au départ été tourné pour 500 000 dollars, en indépendance totale, sans aucun studio, financé par les frères Strauss eux-mêmes qui croyaient au projet, avant l’arrivée de fonds extérieurs pour les très nombreux effets spéciaux, amenant alors le budget final à 10 millions. Ce qui reste malgré tout risible, à la fois pour un film de Science Fiction, mais également au vu du résultat visuel accomplit. Car Skyline en a des gros défauts, de partout, constamment, ça déborde de l’écran, mais en soit, certains de ses défauts le rendent attachants. Et surtout, pour 10 millions seulement, on se rend compte que la plus grande qualité du métrage reste ses effets spéciaux. Alors oui, on se rend compte très rapidement que les frères Strauss, ils adorent les lumières, et en abusent. Pas pour rien que les aliens, quand ils débarquent, avant d’entamer un contact, ils envoient des lumières pour hypnotiser les humains et les amener vers eux. Du coup, festival de lumières bleues partout dans tous les sens woohoooo. Donc, basiquement, Skyline c’est la classique histoire de l’invasion Alien, vu à l’échelle d’un groupe d’amis dans un immeuble. Tout d’abord cantonnés dans l’appartement, tentant de fuir par la route, puis visitant divers autres appartements ou les toits, Skyline tient à son unité de lieux. Par choix et par contrainte budgétaire sans doute, sans que cela ne paraisse fauché à l’écran. Un exploit lorsque l’on sait, encore une fois, que le métrage, avant effets spéciaux, n’avait coûté que 500 000 dollars. Mieux, malgré toujours une certaine facilité de la part des réalisateurs à utiliser une caméra à l’épaule et divers filtres venant troubler la lisibilité de l’image, c’est malgré tout un énorme bond en avant.

Oui, on comprend ce qu’il se passe, on peut admirer les designs des vaisseaux aliens et des créatures, nombreuses à l’écran, et n’a pas à changer la luminosité de son écran pour discerner quoi que ce soit. Pas mal en soit. Pas parfait, mais l’intention est déjà bien plus agréable lorsqu’elle est clairement visible à l’écran. Le rythme, passé une introduction un peu trop longue de 20 minutes, est plutôt bien géré, les effets spéciaux sont la grande réussite du métrage, la mise en scène pas parfaite mais honorable. Du tout bon, avec quelques scènes marquantes, notamment sur la fin. Ce qui est tout aussi marquant mais dans le mauvais sens, ce sera le reste, notamment, non pas le scénario, classique mais pourquoi pas après tout, mais les personnages et leurs acteurs. Les personnages ne sont pas spécialement bien écrits ou intéressants, les clichés pleuvent dans tous les sens, et les dialogues ne vont pas venir aider les acteurs, pour certains totalement à la ramasse même. Bon, il suffit de voir que beaucoup viennent du milieu des séries TV (celles des années 90 et début 2000) ou des DTV pas fameux (Eric Balfour, que l’on connaît tous pour… Dinoshark). La plupart n’ont d’ailleurs pas une grande carrière, autant en terme de qualité que de quantité. Allez, soyons gentil, David Zayas (Dexter) sort quelque peu du lot malgré des dialogues allant du passable au risible. Ah ce magnifique ‘Vaya con dios son of a bitch » ! Tant que cela reste efficace, ça passe, mais lorsque sur la fin, le scénario met en avant les personnages, ça coince un peu plus. Dommage. Mais rien qui n’en fasse un film pire que certains de ses concurrents. Juste une petite série B sans prétentions, qui fait passer un bon petit moment. Ça peut s’oublier vite, mais ce n’est pas détestable comme j’ai souvent pu le lire.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un huis clos plutôt rythmé
♥ Visuellement ça a de la gueule
♥ Quelques bonnes idées de scènes
⊗ Les personnages peu intéressants
⊗ Pas mal d’acteurs à la ramasse
⊗ Des idées pas toujours exploitées
note75
Skyline n’est pas le sombre navet annoncé. Il ne renouvelle pas le genre malgré quelques idées et designs intéressants, mais malgré ses acteurs vraiment pas bons, son scénario simple, il parvient à divertir et vu son budget, à impressionner visuellement.



Titre : Skyline

Année : 2010
Durée :
1h33
Origine :
U.S.A.
Genre :
Science Fiction
Réalisation : 
Les frères Strauss
Scénario : 
Joshua Cordes et Liam O’Donnell
Avec :
Eric Balfour, Scottie Thompson, Brittany Daniel, Crystal Reed, Neil Hopkins, David Zayas, Donald Falson et Robin Gammell

 Skyline (2010) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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