[Film] Future World, de James Franco (2018)


Dans un monde ravagé, où l’eau et l’essence manquent cruellement, un jeune prince arpente le désert pour trouver des médicaments pour sa mère. Son périple l’amène à croiser Ash, un des robots humanoïdes qui a détruit l’humanité.


Avis de Cherycok :
Il y a des films comme ça, on a envie de les aimer. Dès leur annonce, dès les premières images, on sait que c’est un film pour nous. Et forcément, en grand fan devant l’éternel de bobines post-apo que je suis, qu’elles soient bonnes ou complètement fauchées, le premier trailer de Future World a forcément titillé ma curiosité. Bah c’est vrai quoi, un post-apo sablonneux et craspec, surtout après la claque monumentale Mad Max Fury Road, ça ne se refuse pas car ça ne court pas les rues. Ce que nous montre la bande annonce a une forte connotation nanarde ? Le film a une moyenne de 3.2/10 sur IMDB ? Ah ah, ce n’est pas grave, j’y crois à mort. Et puis vous savez, je regarde de ma propre initiative des films avec des requins à 5 têtes, alors je ne suis pas à un navet près. Il en faut bien plus que ça pour me décourager ! Et puis merde, du post-apo sablonneux avec un casting trois étoiles, ça ne court pas les rues. Non non, n’insistez pas, il fallait que je voie ce film. Maintenant je l’ai vu. Ça, c’est fait. Bon, ce n’était pas bon du tout mais je suis satisfait, je l’ai enfin vu.

Je ne suis pas particulièrement amateur de James Franco, mais il y a une chose qu’on ne peut pas lui reprocher, c’est qu’il ose des choses et s’essaie à tous les genres. Après avoir adapté le livre The Disaster Artist qui racontait la création et le tournage de The Room (2003) de Tommy Wiseau considéré comme le « Citizen Kane des mauvais films », il se lance dans le post-apo désertique, un sous genre de la science-fiction qui a eu ses heures de gloire dans les années 80 grâce au Mad Max 2 de George Miller. Ce dernier l’a remis au goût du jour en 2015, calmant au passage toute l’industrie cinématographique, et c’est sans doute ce qui a dû donner envie à ce cher James. « Et si je faisais moi aussi mon film post-apo ! Après tout, plein de mecs sans talent et sans le sou en ont fait il y a 30 ans » s’est-il sans doute dit. Et donc il l’a fait. Et ce qu’on peut affirmer, c’est que Future World est plus proche d’un sous post-nuke philippin de Cirio H. Santiago façon Les Guerrier du Futur (1985) ou Equalizer 2000 (1987) que du chef d’œuvre de George Miller qu’est Mad Max Fury Road. Pire que ça, au moins on s’amuse en regardant les bousins de maitre Santiago, mais ce n’est même pas le cas devant l’étron de Franco.
Parce qu’à la limite, tous ces sous-produits italiens et philippins des années 80 qui ont fait les joies des vidéoclubs, ils avaient « l’excuse » (notez les guillemets) d’un budget inexistant et d’un casting parfois recruté à l’arrache dans une ville proche du lieu de tournage. Mais dans Future World, on a tout un tas d’acteurs connus et/ou reconnus et un budget nettement plus confortable. Mais le film se plante à tous les niveaux et n’arrive jamais à capter l’essence même de ce genre de productions.

Le résultat est proche d’une série B bas de gamme. On a l’impression que James Franco et son comparse Bruce Thierry Cheung ont voulu rendre hommage à ce sous-genre cinématographique qu’est le post-apo et à sa période de gloire. Le visuel est d’ailleurs plus proche d’une de ces bobines des années 80 que du dernier Mad Max de 2015. Plus épuré, plus craspec, plus barré, avec l’ajout de drogues, d’androïdes, et de bar à gogo danseuses en plein milieu de nulle part, mais tout sonne faux et archi faux. Le jeu des acteurs est des plus déplorables, entre un James Franco cabotineur, une Suki Waterhouse sans âme et une Milla Jovovich qui n’a jamais été aussi mauvaise. Le rythme est tout sauf trépidant avec des scènes d’action au final très rares, qu’on a préféré remplacer par des scènes de parlottes aux dialogues d’une kitcherie abyssale. Ces rares scènes d’action susnommées n’ont aucune intensité et pour cause, on se contrefiche éperdument du sort des personnages au final complètement transparents. Sans compter que les figurants donnent parfois l’impression de ne pas trop avoir quoi faire en arrière-plan pendant que les deux protagonistes devant la caméra se mettent mollement sur la gueule. Les scénarios de films post-apo sont rarement évolués, mais ici on frôle le degré zéro de l’écriture. C’est le néant et le film se permet même une envolée lyrique pleine d’espoir dans son dernier plan. Ridicule…
On se console avec ce qu’on peut, alors on signalera tout de même quelques sympathiques plans séquences, quelques plans bénéficiant d’une belle photographie, mais c’est bien maigre comparé au fiasco total qu’est ce film.

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques jolis plans ⊗ Le scénar très mince
⊗ Le jeu d‘acteur
⊗ Aucune intensité
⊗ Scènes d’action molles
⊗ Bref, c’est pas bon…
James Franco se lance dans le post-apo désertique. Le résultat est sans appel : Future World est une purge. J’aurais voulu l’aimer ce film, j’aurais vraiment voulu l’aimer. Mais nous sommes bel et bien en présence d’un bon gros navet.



Titre : Future World
Année : 2018
Durée : 1h28
Origine : U.S.A
Genre : Le post-apo n’est pas mort… Ah si…
Réalisateur : James Franco, Bruce Thierry Cheung
Scénario : Jeremy Cheung, Jay Davis, Bruce Thierry Cheung

Acteurs : James Franco, Suki Waterhouse, Jeffrey Wahlberg, Milla Jovovich, Margarita Levieva, Snoop Dogg, Lucy Liu, Twin Shadow, Method Man, Carmen Argenziano

 Future World (2018) on IMDb
















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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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