[Film] Beautiful Wrestlers: Down for the Count, de Nasu Hiroyuki (1984)

Shinohara Megu, une jeune fille sage et très portée sur la religion, se voit contrainte de rejoindre un club de catch féminin, mais les choses ne sont pas trop ce qu’elle pouvait imaginer aux premiers abords. Elle va plonger dans un monde d’humiliations et de prostitution…


Avis de Rick :
Beautiful Wrestlers : Down for the Count, ce n’est pas forcément le genre de film qui m’inspirait confiance, surtout avec sa pochette US un peu immonde et ses couleurs bien pétantes. Alors que lorsque l’on se penche sur la pochette originale Japonaise, ah tout de suite, on sait dans quoi on met les pieds, à savoir donc, un pinku produit par l’infatiguable Nikkatsu. Réalisé durant l’année 83 par Nasu Hiroyuki pour une sortie début Janvier 1984 au Japon, de quoi bien commencer l’année, on ne peut pas vraiment dire que le métrage soit bon. Mais pas non plus qu’il est mauvais. Il fera passer 1h11 pas prise de tête, avec de jolies filles qui vont se dénuder, quelques prises de catchs qui donnent mal au dos si comme moi vous êtes fragile de ce côté-là. Le film d’ailleurs, le réalisateur le fera à contre-cœur, avant de quitter le studio pour rejoindre la Toei, où il signera la saga des Bee Bop High School, et Shijuku Love Story, polar à l’excellente réputation sur lequel nous reviendrons très bientôt. Toujours est-il que si le réalisateur gagna finalement à changer de studio et eu droit à une seconde moitié des années 80 intéressante, on ne pourra pas dire la même chose de sa fin de carrière, puisque son dernier métrage avant son décès en 2005 sera… Devilman. Oui, ceux qui voient déjà des flashs de la pochette, ou pire, qui ont pu voir le film (ce n’est pas mon cas, je l’ai toujours soigneusement évité, déjà rebuté par la pochette) sauront de quoi je parle. Et dans ce cas, rassurez-vous, Beautiful Wrestlers est un gros (mais vraiment gros) cran au-dessus. Les plus traumatisés me modéreront en me disant que ce n’est pas bien difficile.

Bien entendu, il faudra totalement laisser la subtilité au placard, on est dans du pinku classique et sans grande recherche artistique, mais non dénué parfois de quelques bonnes idées, ou de moments amusants, volontairement, ou non d’ailleurs. Donc, on a une intrigue grossièrement exposée en quelques minutes seulement, des enjeux très minces, une bonne douzaine de filles à dénuder intégralement sur le ring, ou à côté, pour un oui ou pour un non, toutes les raisons sont bonnes. Notre héroïne, Megu, interprétée par la charmante Yamamoto Natsuko, se retrouve malgré elle à rejoindre un club de catch féminin. Peu motivée au départ, elle finira malgré tout pour se rendre aux entraînements, et doucement, à prendre goût aux excentricités du club, ou plutôt, à ses moments de débauches. Et ce dés le départ, puisqu’après une tentative d’évasion ratée avec d’autres filles, voilà la troupe en petite culotte sur le ring à devoir se battre, le ring glissant, tout comme les corps, puisque recouverts d’eau. Pinku de la Nikkatsu période années 80, il ne faudra évidemment pas attendre énormément de subtilités, que ce soit de son scénario ou bien de sa mise en scène. On nous décrit Megu comme une chrétienne pratiquante et donc vierge, mais quand après cinq minutes de plus elle surprend les membres vétérantes du club en train de s’envoyer en l’air sur le ring au lieu de s’entraîner, la voilà toute excitée au point de devoir se faire plaisir seule.

C’est simple, rapidement, un peu tout et n’importe quoi devient des prétextes à mettre de l’érotisme dans le film, puis un peu de combats, et pourquoi pas des affrontements où l’on se pardonne en se dénudant. Le tout entrecoupé de quelques scènes au goût parfois douteux, comme ces passages aux toilettes, la scène du tampon, ou cet entraînement extérieur avec des bâtons en forme de pénis pour frapper les jeunes femmes. Saupoudrez tout ça de quelques dialogues pas du tout subtils, et oui, parfois, on rira du film à ses dépens, clairement, d’autant plus quand il nous offre quelques idées sortant… on ne sait pas trop d’où, comme le coup du chat sous la couverture (par contre, oui, le chaton est trop mignon). Ce qui est dommage, car à d’autres moments, le film délivre malgré tout une poignée de scènes érotiques beaucoup plus jolies, même si forcément toujours gratuites et prétextes. Avouons aussi que les jeunes femmes sont très nombreuses au casting, fort charmantes et souvent dénudées. Et également que malgré tout ça, et malgré le fait que le film ne soit qu’un pinku commercial de commande, et donc sans grande ambition, il possède un cachet typique des années 80 dans son cachet visuel, dans sa photographie (et dans sa boite de nuit montrant bien que le Japon avait 10 ans de retard à ce niveau), et ça, si on y est sensible, c’est un gros point fort, surtout que malgré sa gratuité et parfois sa vulgarité, Beautiful Wrestlers ne dure que 1h11 encore une fois, et que ça va très vite, même les scènes érotiques, certes très nombreuses, sont au final assez courtes pour ne pas qu’on s’y ennuie. En soit, un plaisir coupable divertissant donc.

LES PLUS LES MOINS
♥ Un gros casting féminin
♥ Un film court qui va vite
♥ Des moments amusants
♥ Une poignée de belles scènes malgré tout
⊗ Des moments parfois ridicules
⊗ Des dialogues vulgaires et peu subtils
⊗ Un pinku commercial oubliable
note6
Beautiful Wrestlers n’est ni un grand film, ni un grand Pinku venant de la Nikkatsu, mais il parvient à divertir grâce à un rythme soutenu et des scènes parfois hallucinantes.


Titre : Beautiful Wrestlers : Down for the Count – Bishôjo puroresu: shisshin 10-byo mae – 美少女プロレス 失神10秒前
Année : 1984
Durée :
1h11
Origine :
Japon
Genre :
Pinku sur le ring
Réalisation :
Nasu Hiroyuki
Scénario :
Sacki Toshimichi
Avec :
Yamamoto Natsuko, Oda Kaoru, Watanabe Ryoko, Yoshino Makoto, Shimizu Kiriko, Inoue Mai, Haglo Naomi et Ishii Rika

Beautiful Wrestlers: Down for the Count (1984) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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