[Film] A Cure for Life, de Gore Verbinski (2016)

Lockhart est un jeune cadre ambitieux. Il doit retrouver son patron, qui a disparu dans un mystérieux centre dans les Alpes suisses. Lockhart se retrouve alors pris au piège de cet étrange institut et de son corps médical. On lui « diagnostique » le même mal qui habite l’ensemble des pensionnaires. Lockhart n’a plus d’autres choix que de se soumettre à l’étrange cure délivrée par le centre.


Avis de Rick :
A Cure for Wellness, renommé en France A Cure for Life (oui nous autres français, on ne sait pas dire Wellness donc…), ce n’était pas un film que j’attendais particulièrement. Si Gore Verbinski n’a plus rien à prouver visuellement (ces opus de la saga Pirates des Caraïbes sont très beaux il faut l’avouer), le voir tenter d’aller dans le thriller psychologique après tant de blockbusters, et surtout après niveau ambiance n’avoir livré que le remake Américain de Ring, cela me faisait plutôt peur. Mais on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise donc je me suis lancé. Et A Cure for Wellness m’aura séduit par moment malgré des défauts évidents, avant de s’autodétruire lui-même dans sa dernière partie. Déjà, le métrage dure 2h30, ce qui est beaucoup, mais ce qui est certes aujourd’hui la norme pour un blockbuster Américain. Se déroulant en Suisse et tourné en Allemagne, le métrage d’emblée nous rappelle un autre film récent, et bien plus abouti : Shutter Island. Comment ne pas faire le rapprochement ? Un homme est envoyé pour récupérer quelqu’un dans une clinique perdue au milieu de nulle part. Mais tout piétine et notre personnage se retrouve bloqué dans la dite clinique, et peu à peu, la paranoïa s’empare de lui, il voit des choses étranges, et commence à douter du corps médical sur place. Oui, ici on remplace notre détective de Shutter Island par le cadre d’une société, la clinique sur une île perdue par une clinique placée dans un ancien château au sommet d’une forêt, et pour ne pas trop déstabiliser, on garde un personnage féminin important, ici jouée par Mia Goth (Nymphomaniac Volume 2). Sur le papier, A Cure for Wellness, malgré des enjeux quelque peu différents, fait du Shutter Island dans son point de départ, son lieu et même sa structure et certaines de ses idées.

Mais ça fonctionne au début, puisque comme dit plus haut, Gore Verbinski est un réalisateur très visuel, et même avec un budget réduit de 40 millions (on est loin des 200 de Pirates…), il nous livre un visuel sublime. C’est simple, le film est un bonheur pour les yeux, chaque plan est ingénieux, beau, et on se demande toujours où le réalisateur va choisir de placer sa caméra dans le plan suivant. Cela donne une ambiance parfois étrange, parfois envoutante. Si A Cure for Wellness ne se basait que sur son visuel, on pourrait presque dire que c’est un sans faute. Pendant bien 1h30, le film intéresse même si les rebondissements sont quelque peu prévisibles puisqu’encore une fois, calqués sur Shutter Island. On suit notre personnage dans ses errances, dans ses discussions avec les patients, on est témoins avec lui d’événements étranges, on cherche à comprendre et à rassembler les pièces du puzzle. Sauf que le réalisateur signe là un film de 2h30 et essaye de faire durer le suspense, tout en se grillant assez tôt, lorsque notre personnage parviendra à téléphoner au monde extérieur et comprendra que le doute n’est pas permis, quelque chose cloche véritablement ici, on lui ment. Mais même en se grillant un peu, Verbinski parvient encore à intéresser en sachant doser ses effets, et en nous offrant quelques révélations chocs au bon moment.

Mais c’est également à partir de là que le film perd de son intérêt et n’a plus grand-chose d’intéressant ou de crédible à raconter. Sa dernière partie, tout en étant soignée visuellement comme le reste du métrage, change radicalement et gagne un côté nanar fort malvenu. L’ensemble se fait plus prévisible, la façon dont certains éléments sont amenés sont à la limite du ridicule (voir plongent dedans) et A Cure for Wellness n’a jamais la subtilité d’un Shutter Island qui savait nous faire douter jusqu’à ces derniers instants. Ici rien de tout ça, Verbinski nous balance au visage son intrigue et ses derniers twists et nous force à les accepter même s’ils sont totalement risibles. Et ça, c’est clairement dommage. Surtout que même dans sa mise en image, malgré quelques images magnifiques (le bal), il se laisse aller à la facilité du blockbuster, nous balance plus d’action, d’images improbables, fait tout exploser. Bref, il se lâche et retourne à ce qui a fait son succès, mais également à ce qui aura causé sa perte (Lone Ranger et son four au box office). Dommage. Reste que malgré ses influences (son influence), A Cure For Wellness reste plutôt efficace durant toute sa première partie, et que visuellement, c’est du très bon boulot. Qui sur la fin n’arrive plus à cacher le ridicule de son propos.

LES PLUS LES MOINS
♥ Visuellement splendide
♥ Une première partie réussie
♥ Le film n’ennuie pas malgré sa durée
⊗ Ressemble trop souvent à Shutter Island
⊗ Dernière partie ridicule
note8
Beaucoup de potentiel malgré ses similitudes avec Shutter Island, Gore Verbinski a soigné son métrage sur la durée, chaque plan est un plaisir pour les yeux, mais lorsqu’il révèle le fin mot de son histoire, il part dans un ridicule et prend la voie de la facilité tel un banal blockbuster.



Titre : A Cure for Life – A Cure for Wellness

Année : 2016
Durée :
2h26
Origine :
U.S.A. / Allemagne
Genre :
Thriller
Réalisation : 
Gore Verbinski
Scénario : 
Justin Haythe
Avec :
Dane DeHaan, Jason Isaacs, Mia Goth, Ivo Nandi, Adrian Schiller, Celia Imrie et Harry Groener

 A Cure for Wellness (2016) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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