[Film] 072 Sentai G-Ranger, de Kawano Kôji (2010)

Nous sommes en 2099, le Japon va mal et est dominé par une société secrète. Une fille mystérieuse, Shin, arpente le Japon.


Avis de Rick :
072 Sentai G-Ranger, aussi appelé G-Rangers 072 Squadron, il trainait sur mon disque dur depuis des années. À présent, je l’ai vu, et une seule question me vient à l’esprit, et devrait également vous venir à l’esprit ! Pourquoi ? Pourquoi j’ai eu envie de voir ça à l’époque où je me le suis procuré ? Ça n’a beau durer que 1h16, ce fut une torture. Le genre de film où l’on se dit que le réalisateur a tourné le film avec des potes pendant plusieurs weekends, en demandant l’autorisation à son école pour y tourner lorsque celle ci est fermée, et en offrant des pizzas aux actrices en échange de pouvoir filmer leurs poitrines nues. Un film où dés le premier plan… non troisième en fait, le premier plan étant du texte à l’écran et le second étant volontairement en contre jour, on sent que l’on a là un projet totalement amateur. Le souci, c’est que ça a beau sonner amateur, on a au départ une équipe professionnelle derrière. Derrière la caméra, on a Kawano Kôji. Un tâcheron qui a pourtant livré une ou deux bobines amusantes. Et même un bon film, car j’avais aimé le drame Love My Life. Mais au-delà de ce métrage, on avait les amusants Cruel Restaurant et Attack Girls Swim Team VS The Undead. Bon, et aussi les opus 3 et 4 de la saga Ero Kowai, qu’il a signé avec Tomomatsu, un autre tâcheron. Et devant la caméra, on a Mihiro. Faut-il présenter la dame ? Ancienne AV idol (Adult Video), elle s’est ensuite reconverti dans le cinéma gentiment sexy et horrifique, comme par exemple Yo Yo Girl Cop, Cruel Restaurant (tiens tiens) ou Samurai Princess, avant d’écrire en 2009 son autobiographie, qui fut portée à l’écran en 2010 : Nude. Un très bon film que je recommande d’ailleurs. Bon, et ici, Mihiro se retrouve projetée dans le Japon de l’année 2099, en ruine.

Il y a des méchants très méchants et ridicules, des héroïnes en tenues criardes très courtes, une tortue en plastique qui parle et qui n’est même pas animée, des zombies, des seins, des plans culottes, des combats qui feraient rougir même un tâcheron comme Uwe Boll tellement c’est honteux, des bruitages de cartoon, aucune mise en scène, aucune photographie, et ne parlons pas du montage. Le vide, absolu. Est-ce que le film était un défi ? A-t-on forcé l’équipe, pistolet contre la tempe, de faire ça ? Où est-ce une vaste blague pour voir combien cela peut rapporter à l’équipe après un apport minimal ? Non car niveau décors, costumes, tout, c’est le vide absolu. Une école vide, des bâtiments désaffectés, une usine et un champ, et voilà le décor du Japon de 2099. À côté même le cinéma d’Iguchi paraît couteux. Les maquillages, n’en parlons pas. Entre les zombies sur lesquels on aurait juste mis de la poudre et du rouge à lèvre bleu, des pseudos ninja portant des costumes de cambrioleurs du pauvre, ou un grand méchant avec de la peinture sur la gueule et son costume doré moulant, on est servis niveau ridicule. Mais du ridicule pas drôle. Pas une seule seconde. Et lorsque le film veut faire de l’humour, on comprend rapidement que rien n’est sérieux, et c’est encore plus ridicule. Notre grand méchant assit dans l’ombre et caressant un chat en peluche pour faire hommage à James Bond, les bruitages cartoons lors des combats. Pourtant de base, on a presque l’impression de voir ici un hommage aux Sentai. Après tout, le mot est dans le titre.

Sauf que l’hommage dans ce cas échoue dans tout ce qu’il entreprend, et se permet tout à coup de nous mettre de la nudité gratuite et des scènes de viol. Enfin, de viol, elles ont l’air plutôt consentantes du coup je me pose des questions sur ce dernier point. Et du haut de ses 1h16, le temps paraît long, très long. Voir des décors vides, des costumes inexistants, une photographie moche, le tout pendant 1h16, avec des actrices qui donnent la réplique à une tortue en plastique définitivement statique, ce n’est pas bien passionnant. Alors quand le réalisateur décide, sans prévenir, que ce serait drôle de faire de la tortue une tortue perverse qui va venir léchouiller les tétons de nos actrices, avant l’intervention de Dieu sur son nuage… traduction d’un pingouin en peluche sur du coton. Le ridicule ne tue pas, mais devrait parfois. Surtout quand à peine 10 minutes plus tard, le réalisateur se décide à nous mettre une scène d’action, avec ralentis à l’appui… Mais pas du ralenti en post production pour mettre en avant un coup impressionnant, non non non ! La scène a été tournée au ralenti, avec les acteurs effectuant leurs coups au ralenti. Non, le ridicule devrait tuer. Au moins il faut l’avouer, les actrices sont mignonnes, mais ça ne suffit pas à faire un film, et encore moins à divertir pendant 1h16.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les actrices sont mignonnes, habillées ou nues ⊗ Un film amateur
⊗ Ridicule de bout en bout
⊗ L’humour lourdingue à côté de la plaque
⊗ Aucune mise en scène, aucune photographie, aucune chorégraphie
note8
Ça aurait pu être un hommage aux sentai. Un film amusant, sexy, punchy. Oui, ça aurait pu. Mais non, ce n’est pas le cas !



Titre : 072 Sentai G-Ranger – G-Rangers 072 Squadron – 072戦隊Gレンジャー

Année : 2010
Durée :
1h16
Origine :
Japon
Genre :
Qu’est ce que…
Réalisation : 
Kawano Kôji
Scénario : 

Avec :
Mihiro, Fujioka Noriko et Itoya Mei

 072 Sentai G-ranger (2010) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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