[Avis] My Kingdom, de Gao Xiao Song

Titre : My Kingdom / 大武生
Année : 2011
Durée : 1h39
Origine : Chine
Genre : En souvenir du bon vieux temps!
Réalisateur : Gao Xiao Song

Acteurs : Wu Chun, Han Geng, Barbie Hsu, Yuen Biao, Yu Rong Guang, Richard Low, Annie Shizuka Tao Yang, Xie Shang Chen, Chen Tao.

Synopsis : Deux jeunes orphelins (Wu Chun & Han Geng) suivent dès leur plus jeune âge l’apprentissage de l’opéra auprès de leur maître (Yuen Biao). Ils assistent impuissants à la défaite de celui-ci par un maître rival (Yu Rong Guang) en combat singulier. L’âge adulte atteint, ils se rendent à Shanghaï, là où le maître rival réside pour laver l’affront subi par leur maître, et une fois la vengeance assouvie, ils deviendront des stars de l’opéra à Shanghaï, tout en développant une relation complexe avec la femme de leur rival (Barbie Hsu). Succès, amour et trahison les dirigeront irrémédiablement vers une fin tragique. .

Avis de Supavince:
My Kingdom, c’est le genre de film qui nous replonge dans l’ambiance des années 70/80, là où la Shaw Borthers maîtrisait son sujet et nous gratifiait de Wu Xia Pian flamboyant avec des combats grandioses chorégraphiés de main de maître. Le film est produit par Celestial Pictures, la société qui a acheté le catalogue complet de la SB pour en restaurer une bonne partie. Il n’est donc pas étonnant que My Kingdom nous fasse d’emblée penser à la SB.

 

Non. My Kingdom n’est pas un grand film. Les deux premiers rôles débutent, leur jeu n’a rien d’extraordinaire et ils se font surtout remarquer par leurs prestations martiales. Et des scénarios de ce genre, on en a vu défiler. Mais voilà, My Kingdom fait plaisir car il nous replonge en quelque sorte dans une ambiance old school qui nous manque. Car de nos jours il faut bien le dire, toutes les grosses productions provenant de HK et de Chine, pour la plupart des films en costumes, manquent particulièrement de saveur et de folie. Peut-être que Monsieur Sammo Hung, qui dirige ici les combats avec Chin Ka Lok, n’est pas totalement étranger à ce côté nostalgie qui se dégage de My Kingdom. Et le point fort du film, c’est bien évidemment les combats chorégraphiés de main de maître.

L’histoire est assez simple à suivre. Deux jeunes disciples (Wu Chun et Han Geng) se formant à l’opéra vont venger l’affront subi par leur maître (Yuen Biao) face un maître rival (Yu Rong Guang). Et le film démarre sur les chapeaux de roues. La première demi-heure n’a quasiment pas de temps morts, les combats de grande qualité se succèdent. Passe d’arme entre les deux vétérans Yuen Biao et Yu Rong Guang qui ajoute à la touche nostalgie que j’évoquai plus haut, et surtout un combat magistral se déroulant à l’opéra sur scène, où tous les protagonistes costumés nous gratifient d’un spectacle de haut vol. La photo du film est réussie. De quoi faire ressortir de façon sublime le clinquant des costumes qui sont tout simplement magnifiques. Sammo impulse un rythme effréné à ce combat opposant Yu Rong Guang et sa troupe aux deux héros vengeurs. Sans nul doute le moment fort du film.

Passé cette demi-heure à couper le souffle, et c’est bien dommage, le film va quelque peu se perdre et glisser doucement vers une histoire plutôt classique, où les deux protagonistes principaux, à la conquête de Shanghaï, vont petit à petit prendre la grosse tête et monter vers les sommet jusqu’à bien évidemment déchanter et retomber dans l’anonymat. Un thème maintes et maintes fois abordé dans le cinéma de Hong Kong, qui fait forcément penser au Justicier de Shanghaï (Boxer from Shantung), à Hero (1997) ou dans une moindre mesure à Bloody Brothers (que je conseille au passage pour tout amateur de petits films d’exploitations bien menés avec son lot d’action pas mal foutu). Ajoutez-y une histoire d’amour sous forme de trio amoureux, de la trahison et tous les ingrédients sont réunis pour plaire au plus grand nombre.

Au bout du compte, je sais pourquoi j’ai regardé My Kingdom. Le seul nom de Sammo en tant qu’Action director m’a suffit pour me laisser convaincre. Je venais chercher des combats de qualité et je n’ai pas été déçu sur ce point bien précis. Et on peut également lui trouver une autre qualité : une histoire, simple, certes, mais qui ne nous embarque pas dans un triturage d’esprit de chaque instant, là où pléiade de productions actuelles de films d’époque nous prennent la tête avec des histoires complexes  que nous, pauvres occidentaux, avons bien du mal à suivre. Qu’il fait bon de poser son cerveau de temps en temps !

Note : 7/10

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Auteur : Supavince

Épris d’une faim insatiable de découvrir de nouvelles choses, toujours en quête de raretés en tout genre et de films injustement oubliés. Hong Kong reste son espace de jeux préféré, mais il n'est pas contre quelques polars coréens bien nerveux ou encore apprécier un masseur aveugle occire ses adversaires à l’aide de son sabre dissimulé dans sa cane…
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