[Avis] Dünyayı Kurtaran Adam’in Oğlu a.k.a. Turkish Star Wars 2, de Kartal Tibet

Titre : Dünyayı Kurtaran Adam’in Oğlu / Turkish Star Wars 2 / L’Homme qui sauva le Monde : le Retour
Année : 2006
Durée : 1h50
Origine : Turquie
Genre : Science Fiction sauce blanche

Réalisateur : Kartal Tibet

Acteurs : Cuneyt Arkin, Mehmet Ali Erbil, Deniz Seki, Pascal Nouma

Synopsis : 2055, le capitaine Kartal, fils de l’homme qui sauva le monde, recherche depuis huit longues années son disciple Gokmen disparu lors de la première expédition turque dans l’espace. C’est alors qu’il se fait agresser par Zaldabar qui commande un équipage de pirates.

Avis de Laurent : Amateurs de kébabs et autres subtilités turques à base de gras et de mayonnaise, vous connaissez sans aucun doute l’existence du Saint-Graal vénéré par tous les cinéphiles déviants. Dünyayı Kurtaran Adam a.k.a. L’Homme qui sauva le Monde sorti en 1982 vous a rappelé la dangerosité des drogues dures et leurs effets addictifs irréversibles sur le cerveau humain … Votre cortex pariétal postérieur sans souvient encore. Son réalisateur Çetın Inanç est toujours recherché par Interpol pour violation outrancière de copyright et vit probablement aujourd’hui sur l’île de Cuba où il doit être en train de siroter des Mojitos avec ses potes Elvis, Michael Jackson et Tupac Shakur. Cette année là, Cüneyt Arkın volait la vedette aux Chuck Norris et autres Dolph Lundgren dans le cœur des Aficionados de la tatane en pleine moustache. Impossible de résister à son physique à la Belmondo couplé à son regard de braise.

Les années passent … il aura fallu attendre 24 longues années pour voir enfin venir une séquelle au nanar ultime rendu célèbre par ses stock-shots de Star Wars ainsi que sa bande son directement plagiée d’Indiana Jones et Flash Gordon. Kartal Tibet s’improvise alors cinéaste et essaye de rendre hommage aux demi-dieux que sont Çetın Inanç et Cüneyt Arkın. Mais le temps passe et il n’est jamais bon d’essayer de reflirter avec ses premières amours. Cüneyt Arkın ressemble toujours à Belmondo (enfin celui de Rolland Garros) et doit probablement aussi avoir la même motricité que notre célèbre performer hexagonal. Son rôle dans Dünyayı Kurtaran Adam’in Oğlu est clairement symbolique puisqu’il n’apparaît que quelques secondes … et congelé en plus ! Cette grosse déception est malheureusement à l’image de ce que représente cette inattendue suite puisque le film hommage de Kartal Tibet fait clairement l’effet d’un kébab frelaté. Idéal pour résoudre les problèmes de constipation. Au programme donc : l’histoire invraisemblable du capitaine Kartal qui recherche son disciple Gokmen disparu lors de la première expédition turque dans l’espace. Après quelques gags à la finesse aussi disgracieuse qu’un loukoum roulé sous les aisselles, Kartal se fait agressé par le pirate de l’espace Zaldabar. Les personnages de Kartal et Zaldabar sont tous les deux interprétés par l’insupportable Mehmet Ali Erbil, sorte de mix improbable entre Christian Clavier et Nicola Sirkis agaçant par son jeu au cabotinage permanent ainsi qu’à son humour anti-communicatif. Heureusement, les fans de foot pourront reconnaître devant la caméra le sympathique Pascal Nouma ancienne star du PSG, de Lens (ça c’est du CV !) et de Besiktas, club populaire turc qui a fini par le licencier en 2003 après qu’il ait simulé une masturbation pour fêter un but marqué. Le reste du casting est plutôt anecdotique si ce n’est quelques bimbos peroxydées à forte protubérances mammaires moulées dans un simili cuir des plus douteux.

Ce qui énerve dans Dünyayı Kurtaran Adam’in Oğlu, c’est qu’il surfe sur une franchise culte sans jamais rendre véritablement un hommage sincère à son prédécesseur. L’humour est volontaire et tend plutôt vers la comédie grasse populaire. La sincérité et la naïveté du film de Çetın Inanç n’est sans doute pas transposable à notre époque dans laquelle le cinéaste se doit de justifier ses aberrations cinématographiques afin de caresser la critique dans le sens du poil (ça c’est pour Tarantino). Il est donc impossible au fan de Dünyayı Kurtaran Adam de ressentir la moindre nostalgie communicative devant autant de bêtise malgré quelques situations amusantes et un patriotisme décalé. Notons tout de même les nombreuses références que le film véhicule assimilables uniquement par les Turcs.

Dünyayı Kurtaran Adam’in Oğlu n’est donc pas le film attendu, et de toute évidence il n’aurait jamais pu l’être. Aussi divertissant qu’un trou noir, le film de Kartal Tibet est largement dispensable pour les amoureux d’un cinéma qui n’existe plus et qui puisait sa substance dans une 4e dimension sous opioïdes. Décidément, sur la planète nanar il n’y a rien de nouveau.

Note : 3/10

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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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