[Avis] Like Someone in Love, d’Abbas Kiarostami (2012)

Akiko est jeune et belle, et pour rester dans le politiquement correct nous dirons qu’elle est hôtesse. Plus franchement, oui Akiko se prostitue. Elle travaille dans un bar chic et doit parfois se rendre au domicile de certains clients. Ce soir-là, alors qu’elle pensait avoir le temps de rencontrer sa grand-mère de passage en ville, et tandis qu’elle doit redoubler d’ingéniosité pour tempérer les soupçons de son petit ami extrêmement jaloux, Akiko va rendre visite à un octogénaire, veuf et qui ne sait visiblement pas bien s’y prendre avec les hôtesses.

Une étrange relation va alors se nouer entre la toute jeune femme et cet homme qui aurait pu être son grand-père…relation qui va se compliquer lorsque Noriaki, le petit ami, va les rencontrer un peu par hasard. Il va alors naturellement penser que le vieil homme est le grand-père d’Akiko.


Avis d’Oli :
Ce jour-là, j’avais demandé à ma femme d’aller seule au vidéoclub, en lui proposant de louer le film de son choix. Je ne ferai plus jamais ça : elle est en effet rentrée à la maison avec un film d’Abbas Kiarostami ! La tête que j’ai tirée quand elle a déballé la galette…

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Et je ne m’étais pas trompé : LIKE SOMEONE IN LOVE c’est en effet du « boring movie » de compétition. Oui, « compétition », j’ai choisi le mot à dessein puisque Kiarostami est le roi des films « à voir » en festival. Ces longs métrages pesants, recherchés et pour tenter un gros mot je dirais même « auteurisant », que les critiques de cinéma s’arrachent en essayant d’en trouver le sens caché et les détails secrets pour pouvoir la ramener lors des dîners mondains.

J’exagère, bien évidemment, mais ce LIKE SOMEONE IN LOVE c’est vraiment du Kiarostami pur jus (de cerise – pour le goût), avec des dialogues interminables dont on peine à saisir la finalité, des scènes en voiture interminables, des dialogues interminables, des scènes en voit…enfin bref vous avez compris.

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Autant je suis réceptif à certains films difficiles d’accès comme ceux d’Ozu ou de Hong Sang-soo, par exemple, autant la cinématographie de Kiarostami me laisse globalement insensible, sans que je puisse vraiment expliquer pourquoi. Peut-être qu’avec l’âge j’ai à présent du mal à me motiver pour suivre des pérégrinations aussi floues et vaines pendant deux heures durant, je ne sais pas. C’est d’autant plus regrettable qu’il y a de très jolies choses, dans ce LIKE SOMEONE IN LOVE. La scène d’intro, par exemple, est très subtile, construite tout en faux-semblants (on a l’impression, au départ, qu’Akiko est en fait une cliente du bar). La fin également, est surprenante. S’agit-il d’ailleurs d’une fin ? J’ai ainsi lu, dans une critique japonaise du film de Kiarostami, que LIKE SOMEONE IN LOVE était pensé comme un haïku, c’est à dire sans réel début, ni véritable fin, avec des scènes qui se succédaient sans que l’on sache vraiment ce qui, à chaque fois, allait suivre.

Tout cela ne m’a pas entièrement convaincu. LIKE SOMEONE IN LOVE n’est pourtant pas un mauvais film, loin de là, mais comme je l’ai déjà précisé, j’ai toujours eu un peu de mal avec les subtilités du cinéma de Kiarostami. Ne me jetez donc pas la pierre, si je reste de marbre.

note6



Like-Someone-in-Love-posterTitre : Like Someone in Love
Année : 2012
Durée : longue
Origine : France / Japon
Genre : Kiarostami en voiture

Réalisateur : Abbas Kiarostami

Acteurs : Okuno Tadashi, Takanashi Rin, Kase Ryo, Denden, Mori Reiko, Kubota Kaneko


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Auteur : Oli

Amateur de cinéma japonais mais de cinéma avant tout, de Robert Aldrich en passant par Hitchcock, Tsukamoto, Eastwood, Sam Firstenberg, Misumi, Ozu, Claude Lelouch, Kubrick, Oshii Mamoru, Sergio Leone ou encore Ringo Lam (un intrus s'est glissé dans cette liste, sauras-tu mettre la main dessus - attention il y a un piège).
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