[Film] Zebraman, de Takashi Miike (2004)


Shin’ichi Ichikawa, un petit instituteur, est coincé dans une vie étriquée, partagée entre son amour du travail et une famille plutôt décousue. Un fils qui ne peut admirer son père, une fille qui joue au rebelle et une femme plus castratrice qu’aimante. Alors Shinichi, le soir, revêt son costume, fait par ses soins, de ZEBRAMAN, et s’invente des aventures… Jusqu’à ce que débarque sur Terre de vrais Aliens à affronter.


Avis de Oli :
ZEBRAMAN n’est pas qu’un simple film de super héros japonais. ZEBRAMAN n’est pas non plus qu’un nouveau film de Miike Takashi. Au Japon, ZEBRAMAN est en effet avant tout connu pour être le 100ème film de l’excellent acteur Aikawa Sho.

Amis et souvent associés sur des longs métrages communs, Miike et Aikawa ont travaillé sur l’idée d’un film particulier pour marquer le coup. Miike a alors proposé ce ZEBRAMAN, et Aikawa, fan absolu de sentai, a bien évidemment accepté. Lorsque l’on écoute Aikawa en interviews, il est difficile de mettre en doute ses propos. Il parait en effet complètement emballé, carrément aux anges à l’idée d’incarner un super héros, l’un de ceux qui le faisaient rêver lorsqu’il était enfant. Dès lors, le film prend encore plus de consistance, et une évidence s’impose alors : le personnage de Shinichi, dans le film, a beaucoup de l’homme Aikawa en lui. Ce détail mis à part, ZEBRAMAN demeure une réussite absolue. L’amour que porte Aikawa aux super héros en collants n’est sans doute pas étranger à tout cela. Et le talent de Miike pour créer des univers que l’on n’attend pas toujours là est bien évidemment pour beaucoup dans ce succès.

Flirtant parfois avec la pure bouffonnerie, Miike réussit le très difficile pari de faire de son héros zébré un personnage avant tout humain et touchant. Certes, on rigole le plus souvent. Mais on s’émeut également, devant l’amour et le dévouement dont fait preuve Shinichi pour croire en son rêve. Les longues scènes intimistes sont donc pour beaucoup dans le succès du film. Si elles ont ennuyé certains spectateurs, elles ont constitué pour ma part ce terreau indispensable à la création d’une réelle profondeur psychologique. Et après avoir suivi le dépité Shinichi dans ses nombreux déboires quotidiens, on n’a plus qu’une seule envie, lorsqu’on le voit enfin se transformer en sauveur de la société : se lever pour l’applaudir ! Parallèlement à tout cela, à toute cette folie habilement mêlée d’une psychologie maîtrisée, il faut noter que l’intrigue est plutôt bien troussée. Je ne la dévoilerai bien évidemment pas mais elle le mérite de tout expliquer sans pour autant paraître stupide (ce qui pour un film de ce genre n’était pas gagné d’avance…).

LES PLUS LES MOINS
♥ Le personnage de Shinichi
♥ La folie ambiante
♥ Les moments plus intimistes
⊗ …

S’il est à la fois si drôle et émouvant, c’est qu’il a fallu que ce ZEBRAMAN soit bâti avec débrouillardise et intelligence. Il est la preuve que Miike est capable de tout, et souvent du meilleur.



Titre : Zebraman / ゼブラーマン
Année : 2004
Durée : 1h55
Origine : Japon
Genre : Sentai sous amphets
Réalisateur : Takashi Miike
Scénario : Kankurô Kudô

Acteurs : Shô Aikawa, Kyôka Suzuki, Naoki Yasukochi, Atsurô Watabe, Koen Kondo, Makiko Watanabe, Yui Ichikawa, Yoshimasa Mishima, Teruyoshi Uchimura

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Auteur : Oli

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