[Film] You Might be the Killer, de Brett Simmons (2018)

Un conseiller de camp souffrant de blackouts, se retrouve entouré de victimes de meurtre. Il se tourne vers son amie passionnée de films d’horreur pour lui demander conseil. Surtout qu’il est peut-être le tueur.


Avis de Rick :
Parodier les codes du slasher, c’est quelque chose que les films aiment faire depuis de longues années maintenant. Malheureusement, depuis Scream de Wes Craven, car oui, on sait tous l’amour que je porte à ce film et ses suites. J’avais beaucoup plus aimé récemment The Final Girls, de Todd Strauss-Schulson, renommé en France….Scream Girl. C’était très sympathique malgré quelques approximations dues à un petit budget et à un tournage serré (26 jours), mais en étant à la fois fun et parfois dramatique en se focalisant pas mal sur les personnages, l’ensemble avait un gros capital sympathie et une certaine rigueur d’écriture. Et en 2018, c’et au tour de You Might be the Killer de parodier et de nous offrir une nouvelle introspection du genre slasher. Pourquoi pas, surtout qu’à la barre, on retrouve Brett Simmons. Pas un grand réalisateur, mais pas un manchot non plus, ayant livré par le passé deux séries B classiques mais plutôt sympathiques et se refusant souvent les CGI, à savoir Husk en 2011 (basé sur son propre court métrage de 2005), et Animal en 2014 produit par Drew Barrymore. Il nous revient donc en 2018 avec You Might be the Killer, film mettant en scène un moniteur d’un camp de vacances joué par Fran Kranz (La Cabane dans les Bois, La Tour Sombre) qui se réveille entouré de cadavres. Un tueur rôde et a décimé la plupart des moniteurs. Il téléphone donc à son amie fan de films d’horreur, jouée par Alyson Hannigan (American Pie, Buffy), qui va le guider pas à pas pour découvrir qui est le tueur, et tenter de se souvenir de qui est mort ou pas. Seulement, plot twist arrivant tôt et dévoilé par le titre même, et faisant la différence avec les autres films du genre, notre héros est peut-être le tueur !

Alors est-ce que ça tient la route, à l’heure où le slasher est de nouveau mort, et à l’heure où les films ont parodié et décortiqué le genre depuis des lustres ? Et bien c’était plutôt sympathique, même si rien de bien neuf, et même si le concept tourne ici plutôt rapidement en rond. Car la grande révélation du titre, amenant le film dans le « slasher surnaturel », elle arrive très tôt, et une fois révélée, le film se mords un peu la queue et ne fait que retarder l’inévitable. Alors ce n’est pas désagréable, c’est même très sympathique, parfois amusant, surtout au début, et les meurtres, une dizaine tout de même, sont pour la plupart bien sanglants, avec des têtes tranchées en deux, des corps transpercés à l’aide d’un gros couteau un nombre incalculable de fois, mais ça ne suffit pas toujours. Le film instaure un ton léger et très référentiel, comme c’est à la mode aujourd’hui, et ne se préoccupe du coup pas d’installer une quelconque tension. Ce ton léger et très référentiel, on le doit au personnage de Alyson Hannigan, jouant une fan de films d’horreur, qui va aiguiller notre héros dans ses aventures, et citer un bon paquet de films et de tueurs en série. Les classiques y passent, d’Halloween à Vendredi 13, en passant par Maniac Cop et compagnie. Dans les faits, c’est sympa, ça fait sourire. Dommage par contre que son personnage passe intégralement le film dans un magasin, au téléphone, et donc à distance et bien en sécurité loin des événements sanglants. Est-ce que ça n’aurait pas été plus fun de l’inclure dans le récit en la faisant venir sur les lieux, pour des réactions à chaud sur les événements. Le côté téléphonique ajoute quelques gags bien trouvés, mais s’en retrouve également vite limité.

C’est finalement bien le problème du film. Il nous donne exactement ce que l’on attend de lui, avec des meurtres bien sanglants, des punchlines, quelques retournements de situation, et pas mal d’humour dans les dialogues et même les situations, mais au final ça ne va pas plus loin que ça. On sait que notre héros est le tueur, qu’il y a une malédiction avec un masque qui ne peut-être brisée, qu’il doit y avoir une final girl pure pour mettre un terme à l’histoire, et jamais ça ne déviera de cette ligne directrice, si ce n’est dans ces derniers instants, qui restent malgré tout relativement prévisibles, puisque le film joue énormément sur ses références. En arrivant du coup fin 2018, le film ne surprend guère même s’il divertira, mais on lui préférera un The Final Girls grâce à la qualité d’écriture de son casting principal. Alors oui, il est vrai que je suis un peu blasé du genre slasher, surtout pour avoir vu récemment un nombre incalculable de bobines du genre du début des années 80, et du coup, le trip référentiel et nostalgique ne fonctionne pas toujours bien sur moi. Reste encore et toujours une mise en scène propre (mais sans génie) de Brett Simons, une dizaine de meurtres bien graphiques pour certains qui font plaisir, des notes d’humour qui souvent font mouche, et des références par dizaines. Une Final Girl mignonne mais inutile et en arrière plan, un concept pas si bien exploité et quelques opportunités manquées, je vois surtout ça au final malheureusement. Sympathique mais oubliable.

LES PLUS LES MOINS
♥ Quelques meurtres graphiques
♥ Rythmé
♥ Quelques références qui font plaisir
⊗ Mais parfois trop référentiel
⊗ Tourne vite en rond
⊗ Alisson Hannigan, séparée du reste du casting
note6
You Might be the Killer est une autre comédie qui cite les slashers. Si le résultat reste sympathique et divertissant, le film est au final assez anecdotique, manquant sans doute de folie, et s’épuisant bien trop vite.


Titre : You Might be the Killer
Année : 2018
Durée :
1h32
Origine :
Etats Unis
Genre :
Comédie slasherienne
Réalisation :
Brett Simmons
Scénario :
Covis Berzoyne, Brett Simmons et Thomas P. Vitale
Avec :
Fran Kranz, Alyson Hannigan, Brittany S. Hall, Jenna Harvey, Bryan Price, Patrick R. Walker et Jack Murillo

You Might Be the Killer (2018) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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