[Film] Yes Madam 5, de Lau Shing (1996)

Une disquette contenant les noms des membres de la Triade est volée, et la Triade veut à tout prix récupérer la disquette. La police aussi évidemment. L’inspectrice Yeung est sur le coup, et se rend compte que son fiancé, Ho Chan, est un des gangsters en question, et toute cette histoire l’amène en Malaisie…


Avis de Rick :
Un vieux dicton dit que lorsque l’on aime, on ne compte pas… Mais des fois, il devrait y avoir des limites malgré tout. Yes Madam 5 pourtant, sur le papier, c’est du tout bon. Cynthia Khan dans le premier rôle, Billy Chow, Phillip Ko Fei et Sharon Yeung dans des rôles secondaires. Puis bon, ça s’appelle Yes Madam 5. Arrivé au cinquième opus, ça devrait être le signe que ça fonctionne, que la formule marche. Sauf que nous sommes à Hong Kong, en 1996, à l’époque où le Girls With Guns est mort, genre initié en 1985 par le premier Yes Madam. Et ce cinquième opus est sans doute un des pires que j’ai pu voir. Mais il est temps de revenir un peu sur ce titre, Yes Madam 5. Car le non connaisseur, il se dira qu’un cinquième opus, ça fait une longue saga. Sauf que Yes Madam 1 et 2, ce n’est pas si simple, puisque ce sont aussi les opus 2 et 3 de la saga In the Line of Duty, donc, Le Sens du Devoir. Le troisième (In the Line of Duty) ou second (Yes Madam) suivant comment vous prenez les choses, c’était dans un cas comme dans l’autre l’arrivée de Cynthia Khan dans la saga. Tout va bien donc ? Non, car Yes Madam 3, c’est en réalité Magnificent Warriors, film d’aventures avec Michelle Yeoh datant de 1987, soit un an avant Le Sens du Devoir 3… Reste les opus 3 et 4, avec Death Triangle en 1992, dont j’ai pu vous parler il y a peu, et un Yes Madam en 1995. Le bordel. Et je prend tout mon temps pour ne pas avoir à vous parler de ce cinquième opus ? Tout à fait Jean-Pierre ! Pourtant encore une fois, au vu du casting, on est en droit de s’attendre à un minimum niveau action (Phillip Ko Fei, en plus de jouer dans le film, s’occupe des scènes d’action). Et puis, le pitch, de base, il n’est pas dégueulasse non plus.

Une disquette, ce qui nous renvoie clairement dans les années 90, est volée. Dessus, le nom de tous les membres de la Triade, et la seule personne sachant où était la disquette est tuée. Du coup, la Triade enquête et veut la disquette, et la police aussi, tout en cherchant le coupable du meurtre. L’inspectrice Yeung s’en occupe, puisque c’est Cynthia Khan, et son enquête va la mener en Malaisie, sans doute car les tournages coûtent moins chers là-bas, et se rend compte que son fiancé est en plus un des membres de cette fameuse Triade. Non, le pitch n’est pas plus dégueu qu’un autre. Et forcément, on pense à un certain Mission Impossible de Brian De Palma sorti tout juste un an plus tôt. Coïncidence ? Je ne pense pas. La différence ? Mission Impossible était réalisé de main de maître par un Brian De Palma minutieux. Yes Madam 5 est réalisé par un illustre inconnu qui n’a apparemment que ce film à son actif, le bien nommé Lau Shing. Et autant dire que s’il n’est jamais retourné ni derrière, ni devant une caméra, ce n’est pas par manque de chance car le genre était épuisé en 1996, mais car sa mise en scène est catastrophique. Faux raccords de partout, faux raccords lumière énormes (voyant dans la poursuite en bateau, c’est limite le jour et la nuit selon les plans), cadrages parfois hasardeux, abus de ralentis, plans qu’on nous remet 2 ou 3 fois pour bien allonger la durée des combats, intrigue jamais intéressante, blabla inutiles pendant quasiment toute la première heure du film qui peine à passionner et où notre résistance face à l’appel de la touche avance rapide doit être puissante tant Yes Madam 5 accumule les défauts et fait l’effet d’un somnifère. Et ce fut rude, croyez moi, ayant lancé le film à 2 heures du matin…

On a limite l’impression que le réalisateur, mais aussi le scénariste, un certain Yip Siu-Man qui, après quelques recherches, n’a jamais retouché un stylo, une machine à écrire ou un ordinateur (Dieu soit en location pour ça), se sont lancés dans le film sans scénario, écrivant un drame bavard au fur et à mesure, et qu’une fois qu’ils avaient assez de contenu selon eux, ils se sont rappelés qu’ils tournaient Yes Madam 5, soit un Girls with Guns, et ont du bricoler dans l’urgence des scènes d’action, qui se retrouvent donc quasiment toutes dans les 20 dernières minutes du métrage. Et là, même là, ça déçoit. J’y ai cru, quand tout à coup, la Triade débarque dans l’appartement où tout le monde se retrouve, et que Cynthia commence à balancer des High Kicks. Le temps de trois coups, j’y ai cru. Dommage que la scène s’arrête après ses trois coups… Reste donc le final, qui là se lâche enfin un peu et sait se faire généreux, même si souvent gâché par la mise en scène plate et abusant du ralentis à outrance, allant jusqu’à rendre des coups au départ bien fichus lors du premier plan totalement ratés à force de les revoir, au ralentis, sous un autre angle. Bien triste pour la carrière de Cynthia Khan, ou même pour Sharon Yeung, que l’on a vu plus inspirée dans d’autres métrages du genre (Angel Terminators ou bien Princess Madam par exemple). Un film donc à oublier bien vite, même si comme moi, nombreux sont ceux qui tenteront malgré tout, juste attirés par le titre, ou le nom de Cynthia Khan. Et oui, pour eux aussi, la souffrance sera grande !

LES PLUS LES MOINS
♥ Cynthia Khan
♥ Ça se réveille tout à la fin
⊗ Première heure looooooongue
⊗ Des dialogues inutiles
⊗ Mise en scène et montage totalement à la ramasse
⊗ Jamais intéressant en réalité
note3
Yes Madam 5, ça a beau tenter de nous aguicher avec Cynthia Khan, et en étant un Girls With Gun à une époque où le genre était totalement mort (1996), c’est juste totalement foireux.


Titre : Yes Madam 5 – 危情追蹤
Année : 1996
Durée :
1h23
Origine :
Hong Kong
Genre :
C’est la fin ma bonne dame !
Réalisation :
Lau Shing
Scénario :
Yip Siu-Man
Avec :
Cynthia Khan, Chin Siu-Ho, Billy Chow, Chang Hong-Sang, Phillip Ko Fei, Sharon Yeung, Chan Mei-Ngo et James Ha Chim-Si

 Wei qing zhui zong (1996) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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