[Film] Firepower, de Richard Pepin (1993)

Dans un futur proche, les gangs de rue auront leurs propres zones urbaines où les flics ne peuvent pas pénétrer. Deux flics coriaces sont envoyés sous couverture dans l’un d’entre eux pour enquêter sur un remède illégal contre le SIDA. Mais ils doivent d’abord se battre dans un match à mort.


Avis de John Roch :
Après avoir fait ses premier pas dans deux films d’action philippins à petit budget, Gary Daniels rentre à Los Angeles où il commence sa carrière dans des films d’action à petit budget destinés au marché de la vidéo. D’abord chez Cinexel, plus proche du Z que de B, puis chez les inévitables Richard Pepin et Joseph Merhi, qui ont régalé les amateurs de séries B d’action Californienne avec leurs productions estampillées PM Entertainment. Il arrive aussi qu’en plus de produire, les associés passent derrière la caméra pour mettre en scène. C’est Richard Pepin qui s’y colle pour Firepower, un film avec plein d’action, de cascades, de bastons et d’ explosions. Il y a un scénario aussi, écrit à la va-vite sur un coin de nappe parce que chez PM c’est comme ça : on n’en a rien à carrer du script, tant qu’il y a de l’action, le reste… Mais on va quand même en parler, parce qu’il y a une forme d’ambition (en fait des idées piquées ici et là) et d’effort (il y a un genre de coté social… si si je vous jure). Firepower se déroule dans un futur proche, 2007 plus précisément, à Los Angeles où deux événements majeurs ont foutu le bordel en ville. D’une part, le gouvernement a créé un no man’s land appelé la zone. Et ça l’est vraiment la zone car c’est en fait là où les criminels peuvent se réfugier sans qu’un flic ne les suivent. D’autre part, dans ce monde où tout semble partir en couille, il y a néanmoins une excellente nouvelle : il y a un vaccin contre le VIH mais la ville est polluée par de faux vaccins.

Le rapport entre les deux ? Gary Daniels bien sur, mais il n’est pas seul, il a un coéquipier en la personne de Chad McQueen (fils de Steve, par ailleurs décédé le mois dernier), et suite à l’évasion d’un bad guy, dont les nombreuses lignes de dialogues se résument à « beuuuargghhh », qui a laissé les cadavres de quelques collègues, ils vont pénétrer dans la zone pour le dérouiller, et régler cette histoire de faux vaccin puisque grâce à la magie du scénario, tout est lié. Firepower bouffe à pas mal de râteliers, par exemple New York 1997 pour la zone dominée par des criminels, Robocop pour la ville constamment à feu et à sang et le style des flics et pour ce qui est du sida, la sortie de Philadelphia la même année n’est certainement pas anodine. C’est le petit coté social ça, dans l’air du temps mais force est de constater que ça ne sert à rien, pas plus que la situation dans un futur proche qui n’apporte rien à l’intrigue, si ce n’est des motos lances roquettes, des armes lasers qui font piou piou, des monospaces vaguement customisés, une industrie du jeu vidéo qui s’est arrêtée à la Super Nintendo et des styles et coupes de cheveux de folie qui cependant valent bien mieux que celle du 2007 qu’on a connu. Oui, dans le 2007 de PM Entertainment c’est la merde, il n’y a pas grand-chose qui va jusqu’ici c’est cohérent, mais ils ont au moins échappé à la mode techtonik. Celle des combats clandestins en revanche est toujours là. Malgré son enrobage pseudo SF, Firepower reste un film de kickboxing bien des 90’s et se déroule essentiellement dans une arène où se disputent des combats à mort (parfois pas, visiblement il y a des niveaux de difficulté) au sol matelassé, histoire de ne pas trop se blesser avant de mourir.

Et c’est peu dire que l’intrigue se déroule essentiellement dans ce qui est appelé le « death ring », le film enchaîne les bastons sans relâche dans une logique de versus fighting. C’est pas très bien réalisé, toujours filmé sous les même angles, mais force est de constater que Firepower est plus que généreux en la matière et l’emploi de véritables artistes martiaux ainsi que des chorégraphies tout à fait acceptables fait que la pilule passe. Mais ce n’est pas tout, en plus de ne jamais flancher coté rythme, le métrage contient également son lot de fusillades, de poursuites automobiles, de cascades, d’explosions, de vannes pourries mais à retenir et de quelques éclats de violence. Il y a aussi un peu de drame parce que chez PM, on aime faire souffrir ses héros. Firepower, c’est du B movie d’action bien de son temps : les artistes martiaux improvisés acteurs jouent comme des savates, le budget étriqué ne permet pas d’afficher les maigres ambitions du script mais il se ressent à l’écran, c’est généreux, ça file à une vitesse folle grâce à un rythme de folie, et il y a des explosions (mais pas assez !). Du pur PM Entertainment, donc. Si vous avez cette fibre nostalgique de ces films de vidéo-clubs, Firepower a tout du spectacle attendu qui remplit aisément son contrat. Pour les autres, on va pas se mentir : ça risque de piquer un peu les yeux…

LES PLUS LES MOINS
♥ Gary Daniels
♥ Le rythme de folie
♥ De l’action, de l’action, et encore de l’action
♥ Des bastons, des bastons, et encore des bastons
♥ Des explosions
⊗ Ça joue pas super bien
⊗ C’est pas très bien réalisé
⊗ Les bastons filmées sous les mêmes angles
⊗ Pas assez d’explosions
⊗ Le scénario, et bien… il existe

Firepower, c’est du B movie d’action bien de son temps : les artistes martiaux improvisés acteurs jouent comme des savates, le budget ne permet pas d’afficher les ambitions du script mais il se ressent à l’écran, c’est généreux, ça file à une vitesse folle grâce à un rythme de folie, c’est blindé d’action, de bastons, il y a des explosions, bref tous les bons ingrédients du film à louer au vidéoclub sont réunis. Il y a le reste aussi mais on est chez PM Entertainement, tant qu’il y a de l’action, le reste…



Titre : Firepower
Année : 1993
Durée : 1h35
Origine : USA
Genre : PMpower
Réalisateur : Richard Pepin
Scénario : Michael January
Acteurs : Chad McQueen, Gary Daniels, George Murdock, Joseph Ruskin, Alisha Das, Jim Hellwig, Pablo Marz, Art Camacho ,Dennis Garber, Michael Gregory
Firepower (1993) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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