[Film] Dément, de Jack Sholder (1982)

Le docteur Dan Potter est un psychologue qui vient d’obtenir un emploi dans l’hôpital psychiatrique de Leo Bain. Un des employés explique à Potter que quatre criminels internés, jugés dangereux, sont persuadés qu’il a tué leur ancien docteur, Harry Merton, pour lui prendre sa place. Potter fait connaissance avec eux : le paranoïaque Frank Hawkes, le pyromane Byron « Preacher » Sutcliff, le pédophile obèse Ronald Ester et le maniaque John « The Bleeder » Skagg.Lorsqu’une panne d’électricité survient dans la ville, les quatre patients en profitent pour s’évader. Ils réussissent à trouver l’adresse de Dan et se dirigent vers sa maison pour venger la prétendue mort de Merton, qui travaille désormais dans un autre asile. Imprévisibles et assoiffés de vengeance, ils pénètrent chez les Potter pour les terroriser et peut-être les tuer. Potter, sa sœur Toni, sa femme Nell et leur petite Lyla sont à la merci de ces quatre fous furieux…


Avis de John Roch :
Dément, aujourd’hui plus connu sous son titre original Alone In The Dark, est une histoire de premières fois. C’est le premier film entièrement produit par New Line Cinema, la société de Robert Shaye étant jusqu’alors spécialisé dans la distribution et la co-production. C’est aussi le premier long métrage de Jack Sholder, qui réalisera pour la New Line La Revanche De Freddy et Hidden, avant de voir sa carrière décliner entre séries TV et séries B dispensables. Petit budget oblige, Sholder ne verra pas son idée initiale se concrétiser. A la base, Alone In the Dark devait se dérouler à New York, ou quatre fous échappés d’un asile semaient la terreur dans le Little Italy et se retrouvaient avec un contrat de la mafia sur leurs têtes. Un pitch alléchant dont il ne reste rien, hormis les malades échappés de l’asile, on passe de New York à une petite ville et l’action se déroule quasi intégralement dans deux décors : une maison et un asile. Asile dans lequel commence à travailler Dan Potter, psychiatre en charge de quatre patient qui sont autant de psychopathes : un vétéran de guerre, un prêtre pyromane, un pédophile obèse et un meurtrier qui a la particularité de ne jamais montrer son visage et de saigner du nez lorsqu’il assassine ses victimes.

Le quator ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de Potter, qui pour eux a assassiné leur ancien psy pour prendre sa place. Embarqués dans une sorte de quête vengeresse, ils vont profiter d’une panne de courant générale pour s’échapper et aller terroriser Potter ainsi que sa femme, sa fille et sa sœur dans leur nouvelle habitation. Sortie en 1982 alors que le slasher movie battait son plein, Alone In The Dark est souvent considéré comme un film du genre. Hors il n’en est rien. Il y a bien une courte scène ou l’un des malades porte un masque de Hockey (Bien que Vendredi 13 3, qui introduisait le masque de Jason, est sorti trois mois avant, il s’agit bel et bien d’une coïncidence) et un twist concernant l’identité du psychopathe hémophile qui peut être considéré comme un whodunit, mais le métrage s’éloigne complètement du genre et lorgne plus du côté du thriller horrifique dans sa première heure. Une première heure qui prend son temps, peut-être un peu trop. Alone In The Dark est long à se mettre en place, et se révèle peu passionnant dans la présentation de ses personnages secondaire, la mise en scène de jack Sholder pas mauvaise mais un rien mollassonne n’arrive également pas à insuffler un rythme correct. Ceci dit la photographie fait quant à elle le job et réussi à ne pas rendre trop sombre l’image d’un film qui se déroule majoritairement dans l’obscurité.

Il n’empêche que les baisses de rythme sont contrebalancées par de moments horrifiques qui fonctionnent, à l’image de la séquence onirique qui ouvre le métrage, la scène ou le pédophile se retrouve seul avec la fille du psychiatre, ou celle de la baby-sitter terriblement efficace. Il est tout de même dommage que Alone In The Dark ne démarre vraiment que dans sa dernière demi-heure qui fait basculer le film dans un home invasion vénère qui contient un twist surprenant, quoique chiche en hémoglobine, et une conclusion pour le moins étonnante. Mais la plus grande qualité de Alone In The Dark, c’est son casting. S’il est composé en majorité d’inconnus, on reconnaitra Dwight Schultz (Looping dans l’Agence Tout Risque) et Erland van Lidth (Dynamo dans Runing Man) mais surtout les bonnes vieilles trognes de Donal Pleasance, Martin Landau, jack Palance. Si le premier joue un rôle relativement similaire à celui du dr. Loomis dans Halloween, Palance et Landau sont impeccables en psychopathes déchainées mais pas dénué de bon sens, du moins de leurs points de vue. Alone In The Dark est un film qui a pris du plomb dans l’aile, notamment dans son rythme qui aurait pu être un peu plus fluide avec quelques coupes dans les scènes d’exposition. Il n’en reste pas moins une péloche horrifique des 80’s qui tient la route, traversé de scènes mémorables au casting de gueule comme on en fait plus.

LES PLUS LES MOINS
♥ Le casting
♥ Des scènes bien troussées
♥ La dernière demi-heure
♥ La conclusion surprenante
⊗ Une mise en scène parois molle du genou
⊗ Une première heure qui connait quelques baisses de rythme
⊗ Chiche en en scènes sanglantes
En dépit d’une première heure parfois ennuyeuse et d’une réalisation par moments molle, Alone In The Dark demeure une production horrifique toujours efficace qui vaut pour son petit lot de scènes mémorable et son casting de trognes comme on en fait plus.



Titre : Dément / Alone in the dark
Année : 1982
Durée : 1h32
Origine : U.S.A
Genre : Échappé d’un asile
Réalisateur : Jack Sholder
Scénario : Jack Sholder

Acteurs : Dwight Schultz, Martin Landau, Jack Palance, Donald Pleasence, Elizabeth Ward, Frederick Coffin, Deborah Hedwall, Lee Taylor-Allan, Brent Jennings, Lin Shaye

 Dément(1982) on IMDb


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Auteur : John Roch

Amateur de cinéma de tous les horizons, de l'Asie aux États-Unis, du plus bourrin au plus intimiste. N'ayant appris de l'alphabet que les lettres B et Z, il a une nette préférence pour l'horreur, le trash et le gore, mais également la baston, les explosions, les monstres géants et les action heroes.
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