[Film] Dance Of The Dead, de Gregg Bishop (2008)

Pour tout adolescent normalement constitué, le bal de fin d’année est l’occasion de faire la fête, de boire plus que de raison et de conclure avec son cavalier ou sa cavalière. Cependant au lycée Cosa High, l’édition de cette année risque d’être un peu particulière. Suite à une fuite toxique provenant de l’usine nucléaire voisine, les morts du cimetière local se réveillent.

Avis de John Roch :
Bien qu’il fasse toujours partie des sous genres les plus populaires des métrages horrifiques, la vague des films de zombies s’est quelques peu estompée. A une époque pas si lointaine, avant que la mode devienne celle des found footage c’était une véritable déferlante et on ne compte plus les trucs Of The Dead, les Zombies machins, les choses Undead, ou les Dead bidules machin chose, entres autres peloches aux noms plus originaux, ou qui du moins n’utilisent pas les poncifs d’un titre de film mettant en scène des morts-vivants. On y trouve de l’excellent, du bon, du moins bon, de la croûte en décomposition avancée… Bref un peu de tout et n’importe quoi. Mais à un moment, trop c’est trop, et difficile de suivre le rythme effréné des sorties, mais surtout de trouver des métrages qui au mieux sortent du lot sans être des pétards mouillés, au pire des films sympathiques qui n’apportent rien au genre mais font les choses bien. Dance of the Dead appartient à la seconde catégorie, à savoir un métrage qui ne prétend pas à autre chose que de divertir pendant une courte durée d’1h27. La particularité de ce film, c’est de prendre pour cadre le bal de fin d’année du lycée, ou prom night comme ils appellent ça chez les Ricains. La fête ultime à ne pas rater, où les élèves les plus populaires convoitent la prestigieuse couronne du roi et de la reine du bal, et accessoirement se mettre une mine à la barbe et au nez des surveillants de la soirée et de se faire dépuceler sur la banquette arrière de la voiture de monsieur. En tout cas c’est le cliché véhiculé par le cinéma, mais dans la réalité, ça ne doit pas être tant éloigné que ça. Mais revenons sans plus aucune digression sur Dance Of The Dead.

Dance Of The Dead ne va pas chercher loin coté scénario. Le film ayant pour protagonistes des lycéens Américains, on se retrouve avec les gros clichés comme on a l’habitude d’en voir. On retrouve le petit rigolo, la pom-pom girl un brin nunuche, la brute qui semble avoir redoublé une vingtaine de fois, les geeks mis au banc de la vie lycéenne, les rebelles rockeurs, les élèves populaires et beaux gosses, les profs soit aigris soit portés sur la bouteille, le coach sportif qui se croit encore au Vietnam… De vrais clichés sur pattes donc que tout oppose et qui vont devoir apprendre à coopérer pour faire face à l’invasion zombie, et pourtant ça fonctionne. Le réalisateur de la chose, Gregg Bishop, est visiblement conscient de la nature et de la psychologie de ses personnages vue et revue, il réussit néanmoins à les caractériser en un petit quart d’heure, juste ce qu’il faut pour que l’on puisse s’y attacher. Une présentation des protagonistes courte mais très dynamique, tout comme le reste du métrage, car dans Dance Of The Dead ce qui prime c’est le rythme. Et celui-ci va à 100 à l’heure. On ne s’ennuie jamais, il se passe toujours quelque chose. Les scènes mettant en scène les zombies sont nombreuses, entrecoupées de dialogues aux répliques amusantes. Dance Of The Dead est un film parfois drôle, parfois gore, parfois surprenant (la scène où les zombies jaillissent de leurs tombes, bien que très courte, est assez originale), sans toutefois atteindre les cimes des meilleurs métrages du genre. Mais Dance Of The Dead ne révolutionne en rien le film de zombie, au contraire. Bien qu’il fasse les choses bien, il tient du déjà vu.

Du fossoyeur qui tente tant bien que mal de contenir les morts-vivants dans le cimetière, à une scène se déroulant dans un funérarium, en passant par la centrale nucléaire plantée en pleine ville ou le héros qui part au secours de sa bien aimée qui vient de le plaquer, des influences se font sentir tout au long du métrage. On reconnaîtra sans peine du Dellamorte Dellamore, du Shaun Of The Dead, du Retour Des Morts-Vivants, et même un peu de Troma, plus précisément Atomic College. Rien de bien original donc, mais le principal souci est que toutes ses influences ne desservent pas forcement l’idée principale même du métrage, à savoir le bal de promo, cette partie ne représentant que les 20 dernières minutes de Dance Of The Dead. Une idée qui certes délivre quelques passages intéressants par rapport au thème, mais tout de même sous exploitée, tout comme celle de la musique des rockeurs rebelles qui plaît tellement aux morts-vivants qu’ils stoppent net le massacre. On regrettera également quelques errements dans l’écriture. Le film va tellement vite qu’il en oublie une certaine cohérence dans la petite apocalypse zombie, dans laquelle ces derniers sortent du cimetière mais la scène d’après, c’est toute la ville qui est contaminée sans que celle-ci ne soit encore envahie. Il y a bien cette histoire de centrale nucléaire mais celle-ci est utilisée aléatoirement pour plus ou moins justifier les événements. Mais malgré tout, Dance Of The Dead reste un B movie qui fait le job. C’est correctement emballé malgré un aspect numérique assez prononcé, c’est fun, c’est gore, c’est super rythmé et on s’attache à des personnages qu’on a pourtant déjà vu et revu ailleurs. C’est déjà pas si mal pour un film qui ne révolutionne en rien le film de zombies, mais qui s’avère suffisamment divertissant pour passer un bon moment.

Titre : Dance of the dead
Année : 2008
Durée : 1h27
Origine : U.S.A
Genre : Dead can dance
Réalisateur : Gregg Bishop
Scénario : Joe Ballarini

Acteurs : Jared Kusnitz, Greyson Chadwick, Carissa Fowler, Chandler Darby, Justin Welborn, Randy McDowell, Blair Redford, James Jarrett