[Film] Critters 3, de Kristine Peterson (1991)

Au retour des vacances, le pneu de la voiture d’un père et ses deux enfants crève, les obligeant à s’arrêter sur une aire d’autoroute. Là, ils font la rencontre de Charlie qui les met en garde contre les Critters. Ils le prennent pour un dingue et ne savent pas encore que des œufs de Critters se trouvent à bord de leur véhicule. De retour en ville, les oeufs vont éclore libérant une nouvelle fois les voraces créatures.


Avis de Rick :
Après deux épisodes franchement sympathiques (oui, j’adore Critters 2), les Critters reviennent une nouvelle fois, avec cette fois-ci un budget plus restreint, et surtout, deux films tournés à la suite. Ce troisième épisode va donc reprendre à la lettre près la formule clairement instaurée par le second opus, qui mettait beaucoup plus en avant l’humour, tout en reprenant le concept du huit clos instauré dans le premier opus. Pourquoi pas après tout, même si cela montre un manque cruel d’inventivité. Car Critters 3 ne fera absolument pas avancer l’intrigue, on en apprendra pas plus que ce que l’on savait déjà, et donc forcément, le film en lui-même s’avère être inutile. Mais malgré tout, pour les fans de la saga, cet épisode est une solution pour revoir à l’écran les méchantes bêtes poilues et mangeuses d’homme. Le mot clé pour le projet semble avoir été : risque minimum. Donc, peu d’argent, peu de nouveautés, et la reprise d’un concept ayant déjà fait ses preuves. La ferme du premier opus est ainsi remplacée par un immeuble un peu pourri de Los Angeles, la famille de Brad, le héros blondinet des deux premiers opus, n’est plus là, mais on retrouve à sa place une nouvelle famille, les personnages seront stéréotypés, et l’humour du second opus, qui rapprochait encore plus la saga du simple copiage de Gremlins est multiplié par deux, quitte à devenir ridicule la plupart du temps.

Mais le tout étant mis en scène avec très peu de sérieux, cela aide à faire passer la pilule, d’autant plus que la courte durée du film le rendra plutôt rythmé. Pendant une vingtaine de minutes, le métrage va nous présenter les personnages. Un père de famille se souciant trop peu de ces enfants, un gosse d’environ 6 ans, confirmant que la saga Critters s’adresse à toute la famille, et une jeune femme, interprétée par Aimee Brooks, plus connue pour son rôle de blonde pulpeuse dans le réussi et fun Monster Man. D’autres personnages viendront les rejoindre, comme Josh, un jeune garçon joué par Leonardo DiCaprio dans son premier rôle, prouvant que malgré des débuts houleux et des choix grand public et niais par la suite, le bonhomme a finalement trouvé son rythme de croisière (car tout de même, faire la même année Shutter Island puis Inception…), son enfoiré de beau-père, et également les autres résidents de l’immeuble dans lequel l’action va prendre place. On reconnaîtra d’ailleurs Frances Bay, sortie depuis peu de temps de la série Twin Peaks. Mais bien entendu, le personnage de Brad n’étant plus présent, c’est donc Charlie qui devient le personnage récurent de la saga, et qui reviendra donc sur le devant de la scène pour l’introduction, puis le final du métrage, avant de se voir « offrir » le rôle principal du dernier opus. Il sera encore ici un peu le clown de service, et son numéro habituel se révélera énervant dés les premiers instants. Heureusement, il sera bien peu présent dans le métrage, qui se focalisera totalement sur la famille bloquée à l’intérieur de l’immeuble.

Mais bon, vous l’avez comprit de toute manière, les personnages, ou le scénario, ne sont pas le point fort de cet épisode, comme des précédents. Aucune originalité, des personnages plutôt banals, rien de tout cela ne nous sortira de cette déception. Mais heureusement, les fameux Critters, eux, seront très présents, et en profiteront pour croquer un peu tout le monde et faire des bêtises, avec beaucoup d’humour, parfois lourd. C’était déjà dans l’épisode précédent, mais la ressemblance avec les Gremlins est encore plus frappante ici, dans cette scène où nous verrons les méchantes bêtes s’amuser dans une cuisine, à manger ou boire tout ce qui traîne, dont du produit vaisselle, à roter, à péter, à se lancer de la nourriture. Rien de bien passionnant, mais les bestioles ont toujours un petit quelque chose qui fait plaisir à voir. Comme dit précédemment, l’humour ira beaucoup plus loin, et de nombreuses séquences en deviendront ridicules, comme celle où les Critters attaquent une grosse dame en lui lançant des épines dans le cul et en mangeant ses chaussons en forme de lapin, ou encore quand les Critters s’élanceront en se mettant en boule, allant à une vitesse faramineuse, dans n’importe quelle direction, comme s’ils s’étaient transformés en Sonic. Et oui, le bouchon va vraiment loin, d’autant plus que le manque d’ambitions et l’intrigue tournant parfois totalement à vide n’aident pas. Cependant, ce nouvel opus n’en est pas pour autant désagréable à regarder, parvenant en de rares instants à nous décrocher des sourires, nous faisant découvrir Aimee Brooks en brune, et nous montrant assez régulièrement les bestioles tueuses. Le contrat est donc tout de même rempli, mais il est grand temps que la saga s’arrête, à force de tourner en rond et se plonger dans le ridicule. Même si au final, même un opus moins ambitieux et réussi comme ce troisième opus a tout mon capital sympathie.

LES PLUS LES MOINS
♥ Les Critters
♥ Beaucoup d’humour (même si parfois lourd)
♥ C’est rythmé malgré tout
⊗ Pas de sang, c’est tout public
⊗ Leonardo DiCaprio à ses débuts
⊗ Rien de neuf
note8
Ridicule par moment, peu innovant, nous proposant des personnages creux joués par des huîtres (DiCaprio), Critters 3 fait tourner la saga en rond, et n’apporte rien de plus. Mais les Critters sont bien présents, et le film se révèle tout juste sympathique à regarder.



Titre : Critters 3

Année : 1991
Durée :
1h20
Origine :
U.S.A.
Genre :
Monstres épineux
Réalisation : 
Kristine Peterson
Scénario : 
David J. Schow
Avec :
John Calvin, Aimee Brooks, Leonardo DiCaprio, Don Keith Opper et Frances Bay

 Critters 3 (1991) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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