[Film] Critters 4, de Rupert Harvey (1991)

Avant que Charlie ne détruise les 2 derniers oeufs de Critters, il reçoit un message pour l’informer que l’extinction de la race est illégale. Il est donc chargé de leur transport mais le vaisseau perd les oeufs dans l’espace. Après 53 années de congélation dans l’espace, les oeufs sont récupérés par une équipe d’une station spatiale… Charlie est de nouveau sur leurs traces…


Avis de Rick :
Après un épisode 3 décevant et ridicule, mais tout de même regardable (le fait de l’avoir découvert sur Canal + très jeune aide, mais chut), la série arrive enfin à terme (enfin, à l’époque…) avec un épisode 4 sensiblement différent de ce que l’on pouvait attendre. Le film ne se déroule plus sur Terre, mais dans l’espace. Il faut dire que les années 90 étaient une époque où il était assez fréquent d’envoyer les monstres de diverses sagas dans l’espace passé un certain stade (Hellraiser 4, Leprechaun 4, ou en 2002 avec un peu de retard, Jason X). Seulement là où les autres échouent en envoyant un élément terrestre dans l’espace, pour les Critters, cela s’inscrit dans une certaine logique, les petits monstres poilus venant d’ailleurs. Mais dans ce Critters 4, le changement n’est pas seulement dans le lieu de l’action, mais aussi dans le fond. La saga était devenue plus comique qu’autre chose, dans le but de rameuter le plus grand public possible. Ce dernier opus effectue alors un virage à 360 degrés, pas forcément désagréable, certes, mais pouvant surprendre et en faisant le plus souvent l’opus le plus mal aimé de la courte saga. Le métrage laissera pratiquement totalement l’humour de côté pour se focaliser sur l’aspect dramatique des personnages et sur l’ambiance de l’espace. Ce changement est ma foi fort intéressant, si la forme avait suivie.

Et c’est là que le film se plante lamentablement, faute de budget, et de talent de la part du réalisateur, le producteur de la saga venant de New Line Cinema, s’étant improvisé réalisateur pour l’occasion. Le film souffrira donc de grosses lacunes de mise en scène et de rythme. Là où généralement, un épisode final décide d’en mettre plein la vue, Critters 4 fera l’opposé, se constituant pratiquement intégralement de dialogues, de poursuites dans des couloirs, et les Critters n’apparaissant peu. C’est même le film de la saga où ils seront les moins présents. Pendant une bonne demi-heure, le film va nous présenter les nouveaux personnages, assez peu intéressants, dans un univers de science-fiction du pauvre. Tous les décors ne seront en réalité que des couloirs interminables de vaisseaux et de stations spatiales, tandis que les autres plans extérieurs seront pompés sur d’autres films, tels Critters 2 ou Androïd par exemple. Mais deux bons points viennent sauver la première partie du métrage. Tout d’abord, l’ambiance musicale, totalement différente des partitions rigolotes des précédents opus. Ici, l’étrangeté est mise en avant, avec des sonorités intéressantes parvenant, malgré un rythme mollasson et une réalisation peu intéressante, à créer une ambiance agréable. Le second bon point, c’est la participation au film de Brad Dourif. Malgré des dialogues parfois lourds et son évolution dans un univers peu intéressant, cela nous fait plaisir de le voir ici. On notera d’ailleurs au casting la présence de Angela Bassett dans un de ses premiers rôles et Eric DaRe, qui jouait Léo dans la série Twin Peaks (et le film l’année suivant Critters 4). Passé cette première demi-heure du pauvre, nos personnages, ayant récupéré la nacelle contenant les Critters, et Charlie, arrivent dans une station spatiale désertée, et l’un des personnages, avide d’argent (il en faut toujours un), nommé Rick (forcément, pauvre moi), ouvrira la nacelle, permettant aux deux Critters de s’évader et à Charlie de reprendre du service. Lui qui était le rigolo de service depuis le premier épisode a changé, puisque 53 ans après, le scénario semble tout miser sur l’aspect dramatique du personnage.

Ce changement très brutal peut choquer, surtout que cela ne fonctionne qu’à moitié. Mais voir enfin du changement dans la saga fait tout de même plaisir. Passé ce stade, le scénario prendra divers morceaux de films ci et là pour évoluer. Ainsi, Charlie et Ethan, un jeune homme, protégé de Al, le personnage de Brad Dourif, parcourront la station à la recherche des deux Critters à éliminer, et se retrouveront dans une décharge prête à être éjectée dans l’espace. Impossible ici de ne pas penser à Alien pour l’exploration du vaisseau et à Star Wars pour la décharge. Ce qui surprendra bien plus, ce sont les éléments apportés par le final du métrage. Charlie va retrouver son vieil ami, Ug, mais celui-ci a changé, et est ici dans le but de récupérer les derniers Critters. Dans un laboratoire, des expériences sont faites afin de trouver une arme puissante. Ces deux éléments font penser à Alien 3 et Alien la résurrection (avec le même Brad Dourif), sauf qu’ils ont été fait après (1992 et 1996). Ces deux éléments sont d’ailleurs intéressants, et plutôt bien traités ici. Ce que l’on regrettera surtout, c’est ce rythme si lent, le manque de budget, et d’apparition de Critters, dont le festin est plutôt limité. Mais le changement de ton et d’environnement est plaisant à voir, ainsi que l’ambiance crée par la musique, même si la forme aurait mérité plus.

LES PLUS LES MOINS
♥ L’ambiance musicale
♥ Brad Dourif
♥ Le film dégage quelque chose, une atmosphère
⊗ Il ne se passe pas grand chose
⊗ On ne voit quasiment pas les Critters
⊗ Réalisation pas toujours astucieuse
note8
Un épisode encore décevant, le fond est intéressant, le changement d’environnement également, l’ambiance et la musique réussies, mais la forme est mauvaise, la réalisation peu intéressante, et le rythme bien trop lent.



Titre : Critters 4

Année : 1991
Durée :
1h30
Origine :
U.S.A.
Genre :
Monstres épineux IN SPACE
Réalisation : 
Rupert Harvey
Scénario : 
David J. Schow et Joseph Lyle
Avec :
Don Keith Opper, Angela Bassett, Brad Dourif et Terrence Mann

 Critters 4 (1992) on IMDb


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Auteur : Rick

Grand fan de cinéma depuis son plus jeune âge et également réalisateur à ses heures perdues, Rick aime particulièrement le cinéma qui ose des choses, sort des sentiers battus, et se refuse la facilité. Gros fan de David Lynch, John Carpenter, David Cronenberg, Tsukamoto Shinya, Sono Sion, Nicolas Winding Refn, Denis Villeneuve, Shiraishi Kôji et tant d'autres. Est toujours hanté par la fin de Twin Peaks The Return.
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