[Choix des Lecteurs] Rise of the Legend, de Roy Chow (2014)

En 1868 durant la Dynastie des Qing, la corruption était partout, même dans la court impériale, ce qui avait pour conséquence de rendre les gens misérables. Pendant des années, le chef du clan des Black Tiger, Lei Gong, a essayé de prendre le dessus sur le leader des Northern Sea. Mais alors que Lei Gong pense qu’il a désormais le contrôle total du port, un nouveau gang appelé The Oprhans gagne en puissance…


Avis de Cherycok :
Le personnage de Wong Fei-Hung a de nombreuses fois été porté à l’écran, les adaptations les plus connus étant bien entendu la saga de six films initiée en 1991 par Tsui Hark, Il était une fois en Chine, avec Jet Li pour les épisodes 1, 2, 3 et 6, et Chiu Man-Chuk pour les 4 et 5. C’est autour de Roy Chow de tenter sa chance, réalisateur du mauvais Murderer et du très sympathique Nightfall, et il va nous conter en quelque sorte la « naissance » du personnage mythique dans un film qui visuellement ne plaira sans doute pas à tout le monde, tout en sachant se montrer impressionnant sur bien des points. Le pari n’est pas complètement réussi, mais ne boudons pas notre plaisir et apprécions le spectacle qui nous est proposé.

Pour incarner cette figure emblématique du cinéma de Hong Kong, c’est Eddie Peng (Tai Chi Zero / Hero, Unbeatable) qui est choisi. Et pour préparer le rôle, l’acteur n’a pas hésité à faire 9 à 10 heures d’entrainement par jour, son maitre ayant déclaré que ses longs bras et longues jambes sont un cadeau pour la pratique des arts martiaux. Et force est de constater qu’à l’écran, le résultat est de plus réussis martialement parlant, les mouvements de Eddie Peng sont fluides et bien effectués, et clairement, ce dernier est très crédible en tant que jeune Wong Fei-Hung. Sammo Hung n’est pas en reste, et même si clairement on sent bien qu’il n’est plus tout jeune (63 ans à l’heure ou j’écris ces lignes), il bouge encore sacrément bien le bougre même si on constate qu’à fur et à mesure que les années avance, sa doublure se fait de plus en plus présente. Néanmoins, il en impose pas mal en tant que chef de clan sans pitié et son charisme reste intact.
Quel dommage par contre que la présence à l’écran de Tony Leung Fa-Fai soit si restreinte, se limitant à l’introduction du film et à quelques flashback distillés ci et là dans le film. Néanmoins, ces retours en arrière permettent à l’intrigue de se mettre en place correctement. Mais au final, pas de réelle surprise, le scénario, presque un thriller, ne possède certes pas de réel temps mort malgré les quasi 2h15 de film. L’ensemble est malheureusement des plus prévisibles mais n’ennuie jamais.

Niveau technique et mise en scène, le film pourra en faire tiquer certains. Clairement, niveau décors et retranscription de l’époque, c’est du tout bon. On sent un budget assez confortable et la Chine du 19ème siècle est superbement reconstituée. Les figurants sont très nombreux, et les plans d’ensemble essentiellement en images de synthèse ne dénotent pas trop avec le reste du film. Mais j’ignore si Roy Chow a un passé de réalisateur de clips, tout est ici stylisé au possible, à commencer par les combats.
Chorégraphiés par un Corey Yuen qu’on ne présente plus, les amateurs de combats à l’ancienne, avec tout ce que cela comporte de plans larges mon longs enchainements sans coupe, risquent d’être pris de crise d’urticaire. Ici les ralentis sont légions, le montage est très cut (un peu moins en fin de film), on utilise une go pro pour du plan en vue subjective, et on a même droit à deux reprises à du bullet time façon Matrix avec la scène qui se ralentit et la caméra qui tourne tout autour des protagonistes. Attention, je ne dis pas là que les combats sont mauvais, ils sont même objectivement bien réussis, avec des coups dont on ressent bien la puissance, des bruitages bien sourds à faire trembler les caissons de basse, et des chorégraphies punchy et parfois originales. Je dis juste qu’il faut accepter le postulat de départ qu’on n’est plus dans les années 80/90, que les influences américaines et coréennes sont bien présentes, et qu’on assiste donc à quelque chose de différent que ce que l’on connait depuis des années et qui se démocratise dans le ciné HK depuis quelques temps…
Par contre, mention spéciale aux petits frissons procurés lorsque le thème de Wong Fei-Hung retentit vers la fin du film…

Rise of the Legend n’atteint pas les sommets qu’on aurait pu espérer après une très sympathique bande annonce. Il n’en reste pas moins une chouette production au visuel accrocheur et aux scènes d’action assez nombreuses et assez pêchues pour maintenant le spectateur devant son écran.

Note :



Titre : Rise of the Legend / 黃飛鴻之英雄有夢
Année : 2014
Durée : 2h11
Origine : Hong Kong / Chine
Genre : Arts Martiaux
Réalisateur : Roy Chow

Avec : Eddie Peng, May Wang, Sammo Hung, Tony Leung Ka-Fai, Jing Bo-Ran, Wong Cho-Lam, John Zhang Jin, Feng Jia-Yi, Wang Luo-Dan, Qin Jun-Jie, Byron Mann, Gao Tai-Yu

 Huang feihong zhi yingxiong you meng (2014) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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