[Avis] Siyama, Village of Warriors, de Preecha Songsakul

Titre : Siyama, Village of Warriors / สียามา
Année : 2008
Durée : 1h47
Origine : Thaïlande
Genre : Retour vers le futur du pauvre

Réalisateur : Preecha Songsakul

Acteurs : Than Thanakorn, Thitima Maliwan, Nattanun Jantarawetch, Bawriboon Chanreuang, Sompob Benjathikul, Viriya Juramakorn, Montri Ketkaew, Hassapon Kongsib,

Synopsis : Trois jeunes se retrouvent à leur insu projetés quelques siècles auparavant dans une Thaïlande en pleine guerre face à l’ennemi héréditaire birman. Armés d’une Toyota bidon et de bonnes intentions patriotiques, ils vont aider les habitants d’un petit village à protéger la route menant à l’ancienne capitale Ayuthaya.

Avis de Laurent : Toujours aussi imprévisibles lorsqu’il s’agit de recycler les bonnes vieilles recettes cinématographiques, les réalisateurs thaïlandais n’avaient jusque là pas encore osé mixer Bangrajan avec le cultissime Retour vers le futur. Grâce aux coups de manivelles approximatifs de Preecha Songsakul c’est enfin chose faite. Siyama, Village of Warriors implante son intrigue en plein XVIIIème siècle lorsque le principal hobby des birmans était de découper à la machette le gentil voisin thaïlandais. Jusqu’ici rien de nouveau avec une narration qui se décline dans sa première partie par une succession de batailles impliquant des combattants tatoués déboulant en slip ou en armure. L’amateur de films historico-épiques thaïlandais a de quoi trouver matière à alimenter son bonheur. Mais comme tout bon film thaïlandais qui se respecte, une surprise imprévisible vient mettre en l’air tous les efforts de mise en place des repères de temps, d’action et de lieu en un coup d’amulette magique. Cette fois-ci, trois jeunes gens débarquent de manière inattendue dans ce passé sanglant au volant d’une Toyota (merci pour la pub) pour aider les pauvres villageois thaïlandais à botter le cul à l’envahisseur. Changement de registre pour le moins brutal ! C’est alors que Siyama, Village of Warriors plonge dans le n’importe quoi le plus total mélangeant action imprécise, romance désolante et humour indigeste. Un grand bravo à Preecha Songsakul qui revient lamentablement aux fondamentaux qui caractérisent les codes cinématographiques des films produits dans le pays. Vous l’aurez compris,  Siyama, Village of Warriors, jusqu’alors sympathique à défaut de transcender le genre épique, barre totalement en sucette. Cette nouvelle réalisation qui s’appuie sur le sous-genre que constitue le voyage dans le temps n’est pas plus mauvais que les remakes du sympathique Time Slip (Japon, 1979) que sont Heaven’s Soldiers (Corée du Sud, 2005) ou encore le lamentable Samurai Commando: Mission 1549 (Japon, 2005). Il est même toujours amusant de voir s’enchaîner sans complexe les anachronismes assumés … Mais bon, le coup de la Toyota manque tout de même de subtilité.

Pour bonifier un film qui est savoureusement bancal de par sa thématique, Preecha Songsakul s’appuie sur une galerie de personnages tous plus insupportables les uns que les autres. Entre deux bimbos au jeu lamentablement soap, se trouve une espèce d’informaticien aussi branchouille qu’il est affligeant. Heureusement, quelques personnages secondaires aux looks travaillés viennent apporter un peu de fraîcheur à cette sympathique bouillie cinématographique. On veut bien pardonner, mais c’est bien parce qu’il s’agit d’un film thaïlandais. Et pour couronner le tout, Preecha Songsakul nous gratifie d’un final aux relents nationalistes involontairement jubilatoire.

Au final, malgré sa réalisation quelconque et sa trame réchauffée au possible, Siyama, Village of Warriors devrait tout de même plaire aux amateurs peu exigeants de divertissements populaires. Les autres préféreraient sans doute consacrer leur temps à autre chose de plus original et plus consistant.

Note : 4/10


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Auteur : Laurent

Un des membres les plus anciens de HKmania. N'hésite pas à se délecter aussi bien devant un polar HK nerveux, un film dansant de Bollywood, qu'un vieux bis indonésien des années 80. Aime le cinéma sous toutes ses formes.
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