[Film] Insanitarium, de Jeff Buhler (2008)

Un jeune homme prétend être fou pour venir en aide à sa soeur injustement hospitalisée. Une fois sur place, il découvre qu’un médecin utilise ses patients comme cobayes…


Avis de Cherycok :
Insanitarium est le genre de petite production horrifique Direct to Video inconnue du grand public qu’on se lance sans grande conviction mais tout de même dans l’espoir qu’il arrivera au moins à nous faire passer le temps. Avec ses têtes d’affiche plus ou moins connues, le plus souvent de seconde zone, et son scénario des plus classiques pour un film du genre avec encore une fois un médecin autodidacte qui profite de ses patients pour tenter des expériences diverses et variées. Avouez que comme ça, ça ne donne pas spécialement envie. Mais pourtant, après une première heure des plus classiques, Insanitarium bifurque soudainement et pour notre plus grand plaisir, sans qu’on s’y attende réellement, vers le film d’infectés façon 28 Jours plus Tard et nous scotche à l’écran. A vrai dire, on est presque dans une sorte de deux films dans un seul film.

La première partie est donc tout ce qu’il y a de plus lambda pour ce genre de petite production un poil fauché. La panoplie des acteurs nous montre toute l’étendue de leur mauvais jeu d’acteur, à l’exception peut-être de Peter Stormare qui semble prendre un malin plaisir à incarner des tordus. Les répliques frôlent parfois le ridicule, tout comme l’idée de départ de vouloir se faire infliger volontairement des traitements d’un asile psychiatrique pour aller en faire sortir sa sœur. Notre cher jardinier de Mme Solis de Desperate Housewives s’en sort tout de même correctement, la palme du pire du pire revenant aux différentes infirmières uniquement là pour apporter une touche sexy à l’ensemble.
Néanmoins, le panel de malade mentaux qui nous sont proposés sont des plus « funs » (notez les guillemets), à commencer par cette nympho qui a porté son dévolu sur notre héros et qui durant tout le film lui fait des propositions indécentes et passe son temps à se balade la (fausse) poitrine à l’air. Mais à fur et à mesure que Insanitarium avance, on se rend compte que quelque chose cloche et que les patients ne sont pas agressifs sans raison (même si on s’en doutait un peu…). Jusqu’au moment où le simple film sur un asile psychiatrique fait un virage à 90° et bascule dans le furieux et le gore à outrance…

C’est bel et bien cette dernière demi-heure qui va retenir notre attention tant elle contraste avec le reste du film, de manière positive j’entends. La musique si discrète jusque là, quasi inexistante même, va commencer à se faire attendre, amenant avec elle un déchainement de violence, de fureur, où les patients devenus soudainement complètement incontrôlables vont soudainement ressentir une faim de chair humaine et s’attaquer à tout ce qui leur passe sous la main, faisant preuve de cannibalisme, même envers eux même.
Et pour le coup, Jeff Buhler ne va pas lésiner sur les courses poursuites, mais surtout le gore. Ca saigne, ça saigne beaucoup, et il n’y va pas avec le dos de la cuillère. Décors ensanglantés, têtes fendues en deux à la hache, transpercées par une machette, castration buccale, tripes et autres joyeusetés nous arrivent à cent à l’heure. Et là où on prend réellement plaisir, c’est que la quasi-totalité de ces effets gores ont été réalisés à l’ancienne, à la mimine, sans réel apport de SFX digitaux qui souvent sont la cause d’effets ratés. Cette dernière partie rageuse et quasi désespérée a beau continuer de nous pondre des incohérences plus grosses les unes que les autres (pourquoi ne sauvent-ils pas le personnage de Dave ?), on se laisse tout de même emporter après une heure un poil soporifique par ce tourbillon bien nerveux et permet de finir le film de bien belle manière, laissant même entrevoir la possibilité un jour d’une suite.

Alors oui, vous ne raterez rien si vous passez à coté de cette petite production. Oui, elle ne casse pas trois pattes à un canard. Mais oui, c’est une réelle petite surprise lorsqu’au départ on ne s’attend à rien, et oui elle permet aux amateurs de bobines horrifiques de passer un chouette petit moment. Alors si vous n’êtes pas trop exigeant sur la marchandise, Insanitarium remplira parfaitement son contrat de divertissement d’un samedi soir d’hiver pluvieux.

Note :



Titre : Insanitarium
Année : 2008
Durée : 1h28
Origine : U.S.A
Genre : Horreur / Thriller
Réalisateur : Jeff Buhler

Avec : Jesse Metcalfe, Kiele Sanchez, Peter Stormare, Kevin Sussman, Evan Parke, Olivia Munn, Carla Gallo, Armin Shimerman, Lisa Arturo, Kurt Caceres, Molly Briant, Mark Kelly

 Insanitarium (2008) on IMDb


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Auteur : Cherycok

Webmaster et homme à tout faire de DarkSideReviews. Fan de cinéma de manière générale, n'ayant que peu d'atomes crochus avec tous ces blockbusters ricains qui inondent les écrans, préférant se pencher sur le ciné US indé et le cinéma mondial. Aime parfois se détendre devant un bon gros nanar WTF ou un film de zombie parce que souvent, ça repose le cerveau.
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