[Film] I Love Maria, de David Chung (1988)


Hong-Kong dans un futur proche, un gang terrorise la ville à l’aide de robots géants, n’hésitant pas à dévaliser des banques sous le nez des policiers à l’aide de leurs terribles engins… Mais c’était sans compter sans un génial inventeur, méprisé par ses collègues mais qui a pourtant inventé une arme capable de les détruire… Il va être aidé par un journaliste prêt à tout pour décrocher un scoop sur le gang des robots et même par un de ses membres en pleine déprime amoureuse depuis que sa fiancée l’a abandonné pour rejoindre leur chef, un maniaque obsédé par les robots, à tel point qu’il en a construit un à l’image de sa bien-aimée…


Avis de Postscriptom :
Un des meilleurs films de la Workshop de la grande époque, quand Tsui Hark et sa clique faisaient dans leur coin des chefs d’œuvres tels que LE SYNDICAT DU CRIME, HISTOIRES DE FANTOMES CHINOIS, THE KILLER, etc…

Moins connu que ces derniers, I LOVE MARIA (n’en déplaise à Tsui je préfère le titre français ROBOFORCE, pour une fois plus logique…) n’en demeure pas moins un film hors-norme : plus gros budget pour un film de science-fiction à Hong-Kong (2 millions de dollars US, il parait avoir coûté 20 fois plus !), mise en scène géniale du trop méconnu David Chung (LE SENS DU DEVOIR, MAGNIFICENT WARRIORS quand même…), casting de fou-furieux où on retrouve un Tony Leung Chiu-Wai tout jeunot, les deux producteurs-acteurs Tsui Hark et John Sham dans un double numéro de cabotinage hallucinant (et assez drôle pour une fois, si, si…), ROBOFORCE demeure encore aujourd’hui étonnamment moderne et se laisse revoir avec grand plaisir, à l’inverse de l’autre tentative science-fiction de la Workshop, WICKED CITY, LE FILM LIVE, qui lui a pris un sacré coup de vieux (ou alors c’était déjà ringard dès sa sortie, ah, ah…) mais je l’adore quand même aussi, pour de mauvaises raisons bien sûr. Mais ce film est surtout un des glorieux symboles d’une époque révolue à où les gens croyaient à ce qu’ils faisaient, avec certes du talent mais surtout une innocence dont il est difficile de trouver l’équivalent dans le cinéma d’aujourd’hui, à part en Inde bien sûr, qui a pris avec brio la relève du ciné HK, mais dont les films se trouve bizarrement boudés par certains fans de HK qui n’en ont jamais vu, allez comprendre (ah c’est parce qu’ils n’en ont jamais vu, vous croyez ?) … Bref inutile d’en dire beaucoup plus, ROBOFORCE est un énorme classique que vous devez absolument (a)voir si vous aimez ce cinéma (ou alors vous êtes has-been complet, je sais c’est dur mais c’est comme ça…).

On peut néanmoins, et pour le plaisir, citer quelques-uns des moments forts de ce film unique : dès le début l’attaque de la banque par un robot géant de 3 mètres de haut, qui emporte carrément le coffre-fort en le traînant derrière lui avec des chaînes, avant de s’envoler avec… La tête de « l’héroïne » quand elle comprend que son mec a construit un robot à son image destiné à la remplacer… L’histoire d’amitié improbable entre les trois loosers Tsui Hark, John Sham et Tony Leung… Lam Chi-Ying dans un rôle de maître déchu, la classe absolue… Les scènes comiques du duo Tsui Hark / John Sham, avec ce dernier qui a reprogrammé le robot Maria avec un mot de passe bizarre (« Je t’aime Looni mon amour » en vf) et qui s’en servent pour se foutre sur la gueule (à l’image du tournage du film paraît-il, ah, ah…) … Tsui Hark poursuivi dans une forêt qui s’enfuit tel Tarzan, suspendu à une liane, avec le gang qui le poursuit en s’accrochant à son tour aux branches avec des filins-harpons (!)… John Sham ligoté aux prises avec le robot-géant du début, qui lui envoie un sonar volant pour le détecter grâce aux battements de son cœur (!!)… Pendant la bataille finale, un autre robot géant de la taille d’un building, mais qui ne décollera jamais (!!!) … Et dans le bar de l’avant-dernière scène, Sally Yeh qui tend un verre à Tony Leung… Et Sally Yeh bien sûr, vous ne pensiez pas que j’allais l’oublier (SHANGAI BLUES, PEKING OPERA BLUES, THE KILLER…), sans qui le film ne serait pas tout à fait ce qu’il est, incarnant avec le même brio la méchante de service et bien sûr la fausse mais gentille Maria, robot(e ) créé à son image (superbe hommage de Tsui à celle de METROPOLIS) avec une grâce et un sens du mime proprement confondants, dire qu’il y en a qui pensent qu’elle ne sait pas jouer (et si c’étaient toutes les actrices du monde qui ne jouent pas comme Sally ?)…

LES PLUS LES MOINS
♥ Très bonne mise en scène
♥ Excellent casting
♥ L’innocence de l’œuvre
♥ Des scènes géniales
⊗ Un peu kitch aujourd’hui
Bref inutile d’en dire plus, si vous n’avez jamais vu cette pure merveille (déjà un classique) honte sur vous, mais vous pouvez y remédier, courez-vous le procurer !!!…



Titre : I Love Maria / Roboforce / 鐵甲無敵瑪利亞
Année : 1988
Durée : 1h37
Origine : Hong Kong
Genre : Science-Fiction / Action
Réalisateur : David Chung
Scénario : Yuen Kai-Chi

Acteurs : John Sham, Sally Yeah, Tsui Hark, Tony Leung Chiu-Wai, Lam Ching-Ying, Paul Chun, Ben Lam, Dennus Chan, Joh Yin-Ling, Benz Kong, Pomson Shi

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Auteur : Postscriptom

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