[Film] Crazy Lips, de Hirohisa Sasaki (2000)


La famille Kurahashi vit un enfer depuis que le fils est recherché pour avoir décapité 4 adolescentes. Persuadée que son frère n’a pas hérité des gênes de son père, également serial-killer, Satomi fait appel à une étrange sorcière et son acolyte pour l’aider à prouver l’innocence de ce dernier. Mais la femme a d’autres plans et va utiliser la petite famille pour réveiller une entité démoniaque…


Avis de Kwaidan :
Au Japon, on apprécie énormément le  » Beaujolais nouveau  » et le scénariste des RINGs, le producteur des JU-ONs et Hirohisa Sasaki ont vraiment du bien le fêter pour en arriver à l’OFNI qu’est CRAZY LIPS. Avis aux amateurs de grand n’importe quoi ultra jouissif, voilà un film monstrueusement culte à posséder impérativement dans sa dvdthèque !  » N’importe quoi  » n’est pas un qualificatif assez fort pour décrire le joyeux foutoir auquel on assiste pendant 1h30. C’est bien simple : on ne comprend strictement rien à ce qui se passe mais le film enchaîne les scènes anthologiques à un tel rythme qu’honnêtement on s’en contrefiche royalement ! Dès lors, plus qu’une chose compte : jusqu’où CRAZY LIPS va-t-il aller dans le délire ? Et bien il va loin, très loin !

CRAZY LIPS possède un ton assez unique provenant du clash entre la cruauté du scénario d’Hiroshi Takahashi et la franche déconne choisie par Sasaki. Au milieu de scènes à hurler de rire, on nous balance quand même à la gueule des idées d’une rare atrocité, notamment lorsque l’héroïne est violée simultanément par Touma, l’homme de main de la sorcière, et le cadavre d’un flic mort par pendaison. Takahashi et Sasaki ont tenu à profiter du faible budget pour se lâcher sur le mélange des genres et s’en sont donnés à cœur joie. On passe ainsi du film de fantôme au film d’horreur  » trash  » pour ensuite se retrouver dans une comédie crétine, un porno soft ou un néo-chambara ultra violent ! Et ce n’est pas tout puisque, ô miracle !, le producteur du film est aussi déjanté que les 2 compères et leurs a demandé d’intégrer comme ça, en plein milieu, une séquence chantée dans un style que je qualifierais de Bollywood-Kawai !!! Oui, Satomi vient de faire tourner la tête d’un flic à 180 degrés grâce à ses pouvoirs psychiques et se retrouve soudain à chanter de la pop mielleuse dans un jardin fleuri où flottent des bulles de savon… Hallucinant ! Mais si CRAZY LIPS part dans tous les sens, Hirohisa Sasaki est cependant loin d’avoir bâclé son travail comme c’est souvent le cas sur ce genre de film. A ce titre, le combat final dans la forêt, inspiré des chorégraphies de Donnie Yen, en remontre à bien des films d’action tant il est foutrement intense, gore et furieux ! J’ai trouvé ces 10 minutes plus mémorables que VERSUS tout entier!

Plus que ses situation déjà gratinées, c’est surtout sa galerie de personnages de folie qui fait tout le charme de CRAZY LIPS : une sorcière se croyant dans EKO EKO AZARAK (intentionnel ou pas, sa formule d’invocation des esprits contient même un  » Saeki, Saeki, Saeki « ) et dont la spécialité est le traçage spirituel d’appels téléphoniques ; son acolyte Touma, un  » serial fucker  » porté sur les nichons et détestant les culottes blanches ; la mère et la sœur de Satomi, deux grosses nymphos ; un agent du FBI, interprété par le génial Hiroshi  » TRICK  » ABE, dont la mauvaise foi n’a pas de limites et Lucy… Ah Lucy ! J’ai trouvé ma nouvelle idole : Lucy est un agent japonais du FBI, blonde comme les blés, ne s’exprimant qu’en américain, aimant les grosses pétoires et dont le QI avoisine celui d’une huître. Surveillant Satomi depuis le poste de télé (!), Lucy improvise un numéro de danse en compagnie de son patron pour ne pas éveiller les soupçons, rentre inopinément dans le champ de la caméra quand ce n’est pas sa scène et adore parcourir les forêts à la poursuite des méchants en s’égosillant sur l’hymne Américain. Son interprète, Tomomi Kuribayashi, atteint le sublime! Je l’adore !

LES PLUS LES MOINS
♥ Des scènes nawak d’anthologie
♥ Un rythme fou
♥ Le combat final
♥ Des personnages complètement barrés
⊗ …
Même si l’on passe la moitié du film bouche bée à se demander ce qui se passe, CRAZY LIPS devient un film instantanément culte à ranger quelque part entre WILD ZERO et GETTING ANY. Une œuvre inclassable, indescriptible, complètement barrée, drôle, déviante, gore et donc incontournable. Une suite, GORE FROM OUTER SPACE, également issue de l’alliance Sasaki / Takahashi, a été tournée l’année suivante. Hideo Nakata et Kiyoshi Kurosawa viennent y faire les cons en guest stars et… LUCY IS BACK ! Et hop, un indispensable de plus !



Titre : Crazy Lips / 発狂する唇
Année : 2000
Durée : 1h35
Origine : Japon
Genre : « What the Fuck !?! » movie
Réalisateur : Hirohisa Sasaki
Scénario : Hirohisa Sasaki

Acteurs : Hitomi Miwa, Kazuma Suzuki, Ren Osugi, Hiroshi Abe, Hijiri Natsukawa, Yoshiko Yura, Tomomi Kuribayashi, Shirô Shimomoto, Ikkô Suzuki

 Hakkyousuru kuchibiru (2000) on IMDb


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Auteur : Kwaidan

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